Shito-ryu : promouvoir et rassembler
Le complexe sportif du Roseau, à Le Perray en Yvelines (78), accueillait le week-end passé une centaine de participants pour un stage dirigé par quatre hauts gradés, Janick Poupée, Rahim Ndoye, Alain Galiana et Jean-Éric Luqué.
Emblématique professeur du Sepaï Dojo Marseille, Jean-Éric Luqué, 7e dan, résume le sentiment général suite à ce stage : « Nous avons eu le plaisir d’avoir quatre-vingt-quinze participants, ce qui constitue la première réussite de ce rendez-vous. Des participants, qui pour certains, venaient d’autres styles d’ailleurs, ce qui est intéressant. Des arbitres étaient également présents afin d’étoffer leurs connaissances sur le style. Ce fut vraiment un stage dense, avec six heures de pratique sur la journée. Chaque expert – Janick Poupée, Rahim Ndoye, Alain Galiana et moi-même – avait une heure trente d’intervention pour faire sa proposition technique. Je pense parler au nom de tous quand je dis que l’intérêt, l’envie de travailler et de progresser des stagiaires nous ont marqués. Nous avions deux objectifs sur ce stage : promouvoir et rassembler. Cet événement a l’intérêt de pouvoir lancer véritablement la saison. Personnellement, j’avais décidé de proposer un travail technique multidirectionnel de main ouverte. J’ai mis l’accent sur la prise de conscience nécessaire des sensations et la justesse du geste. Dans mon discours aux participants, je souhaitais qu’ils retiennent ceci : chacun à son niveau et une marche après l’autre, quel que soit son niveau. Un précepte de Maître Mabuni qui me semble toujours aussi pertinent.»
“Tels des guides de haute montagne” Janick Poupée
Huitième dan et professeur au Budokai Karaté Club de Brive-la-Gaillarde, Janick Poupée évoque également la justesse du geste et souligne le rôle de guide que doivent jouer les professeurs. « Nous étions quatre experts d’horizons différents, mais avec la même culture. Nous nous connaissions sans vraiment nous connaître et ce moment fut riche pour moi, car j’ai pu, lors de ce stage, me mettre dans la peau d’un élève. Comme j’aime à le répéter, plus une tendance est variée plus est riche d’elle-même. Étant spécialisé dans le karaté santé, j’ai choisi la thématique de l’efficacité posturale et plus précisément le travail du dos et des appuis parce que je trouve que c’est un domaine qui est souvent négligé. J’ai utilisé dans ce but le kata Seisan que Hidetoshi Nakahashi aimait à la fois pour son côté intermédiaire entre katas dits de base et katas confirmés, et la diversité technique qu’il exige. J’avais pour objectif de faire prendre conscience qu’assurer ses appuis est une notion fondamentale. Je m’explique : quand vous marchez, vous devez avancer une jambe. Beaucoup de personnes se focalisent sur elle, alors que la jambe arrière, celle qui pousse et qui est donc en appui, est au moins aussi importante. J’ai également beaucoup insisté sur la notion de justesse technique. Cette exigence doit être invariable dans le temps : vous pouvez faire un mouvement très rapide quand vous êtes jeune, beaucoup moins rapide quand vous êtes plus âgé, mais la recherche de la justesse doit demeurer. Nous, experts, sommes comme des guides de haute montagne : nous connaissons le bon chemin et notre rôle est de les y aiguiller nos élèves et de leur faire éviter les mauvais sentiers. »
