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Le para-karaté sur le devant de la scène

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Alors que les plus de trente-cinq ans se disputaient depuis la veille les podiums nationaux, c’est avec bienveillance que les vétérans ont partagé l’équipement essonnien avec quarante-trois para-karatékas, lesquels le leur ont bien rendu en s’éprouvant tout au long de la journée de dimanche sur le tapis central.

« C’était une ambiance très amicale puisque nous nous connaissons à peu près tous, mais sans occulter pour autant la dimension compétitive, appréciait Alexandre Schoegel, sacré pour la troisième fois consécutive champion de France en kata fauteuil et finaliste en combat. Pouvoir évoluer en plein milieu de cette grande et belle salle nous a permis de montrer que le niveau en para-karaté était bon en France, qu’il y avait beaucoup de travail derrière nos prestations. Personnellement, j’ai pu me présenter avec de nouveaux réglages inédits au niveau de mon fauteuil, qui influent sur mon centre d’équilibre et m’ont obligé à tout réapprendre ces derniers temps, et ils ont été plusieurs à venir me voir pour me demander des conseils. Maintenant que je suis international, c’est aussi à ça que je veux servir. Être inspirant, c’est encore plus important que les médailles selon moi. »

© Denis Boulanger

Une leçon d’engagement

Un rôle d’ambassadeur qu’il partage – parfois sans le savoir – avec ses compères de l’équipe de France, Charlène Odin, Virginie Ballario, Jordan Fonteney et Nohan Dudon, eux aussi en or dans leur catégorie respective dimanche. « C’est notamment grâce à la communication fédérale faite autour de leur participation aux championnats d’Europe et du monde que l’idée de participer à cette épreuve a fait son petit bonhomme de chemin dans l’esprit de Sandra (Rigoulot, finaliste dans la catégorie « handicap debout », NDLR), expose Christophe Bouchet, professeur au Dojo Lantonnais. J’ai été ému de voir les efforts que devaient produire certains engagés pour sortir des katas qui tenaient vraiment la route, pour une expérience que je n’avais jamais connue malgré bientôt cinquante ans de pratique ! Et quand je vois l’impact positif du karaté sur Sandra depuis qu’elle pratique chez nous malgré sa sclérose en plaques, c’est tout bonnement impressionnant. Elle a développé ses propres images à elle pour retenir les mouvements et, là où elle peut manquer d’assurance à l’entraînement, elle s’est transcendée pour commettre peu de déchets sur ses différents tours. Je ne pense même pas qu’elle s’est rendu compte de tout le chemin parcouru sur son gojushiho sho. Et ce n’est qu’un début car la voilà mordue à quarante-neuf ans ! ».

Un bonheur contagieux

Habituée du circuit para-karaté, c’est avec le même enthousiasme que Sylvie Lathière, présidente de l’AS Breteuil, débriefait la virée en Essonne, auréolée d’une médaille de bronze pour Théodore « Sully » Leperlier dans la catégorie « handicap debout » et d’une cinquième place pour Kévin Niel en « handicap mental ». « C’était magique pour nous de pouvoir côtoyer les internationaux, et de voir que nos garçons peuvent tirer leur épingle du jeu. Sully repart de nouveau médaillé, cela promet une jolie célébration au prochain entraînement de notre section para-karaté, créée en 2011 et qui compte actuellement une vingtaine de pratiquants. L’an passé, tout le monde avait pleuré de joie pour lui qui a repris après trente-deux ans sans karaté et un quadruple pontage. C’est un exemple pour tous les autres, qui font preuve semaine après semaine de beaucoup de concentration et d’application pour progresser à leur rythme. Par ce qu’ils démontrent au quotidien, ils nous rendent finalement bien davantage que ce que le club fait pour eux. C’est du pur bonheur de travailler avec les foyers voisins, pour des créneaux spécifiques ou en inclusion avec les valides qui font partie de l’ADN de notre petite structure de quatre-vingts licenciés. Chez nous, tout le monde est à la même enseigne : la compétition n’est pas obligatoire, tout dépend de l’envie de chacun. Et tant qu’il y a du plaisir et de la convivialité, je suis persuadée que le para-karaté poursuivra son développement. »

© Denis Boulanger

Attirer les plus jeunes

Aux premières loges dimanche, Manon Spennato, entraîneur national para-karaté, partageait également son optimisme alors que la discipline fera ses premiers pas aux Global Games, le 8 juin prochain, du côté de Vichy. « Voir de plus en plus de clubs s’investir dans l’activité est une réelle satisfaction, qui prouve que nous avançons dans le bon sens en termes de formation des professeurs, de communication et d’organisation. L’affluence de dimanche a engendré une journée de compétition plus dense que prévu initialement, avec plus d’attente qu’à l’accoutumée, mais il faut y voir de bons signaux pour l’avenir. Comme pour ce qui est du niveau global sur les tatamis, tiré vers le haut par nos meilleurs éléments. Notre prochain défi va être de réussir à attirer davantage de jeunes sur nos compétitions, peut-être en créant deux catégories d’âge pour faciliter les choses. » Et avec les championnats du monde de Budapest pour assurer une nouvelle mise en lumière fin octobre, tout porte à croire que le record de cette édition ne devrait pas tenir longtemps.

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