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La tradition a rendez-vous

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Le stage national des experts japonais et le rassemblement national de wado-ryu sont programmés le même jour cette année, calendrier des salles de Paris oblige. De quoi faire de ce samedi 29 octobre un moment fort autour du socle traditionnel.

À l’image de Valérie Mérindol depuis quelques années, nombreux sont les karatékas qui ne rateraient ce week-end pour rien au monde. « C’est le véritable rendez-vous de début de saison, presque un rituel pour lancer les neufs mois de cours et de compétitions qui suivront. Cela marque à la fois un moment d’échange et de mise en perspective de notre pratique par les meilleurs techniciens. » Le rendez-vous en question ? Le stage national des experts japonais qui se tiendra à l’Institut National du Judo, dans le XIVe arrondissement de Paris. Au même moment, le centre sportif de La Plaine, situé dans le XVe arrondissement, à deux kilomètres de là, accueillera quant à lui la douzième édition du rassemblement national de wado-ryu. Une journée unique et deux manifestations singulières, au cours desquelles l’accent sera mis sur la recherche technique et celle des postures justes en s’appuyant sur la richesse des styles.

La grand-messe du wado-ryu

Avant de germer un matin de septembre 2010, l’idée aura longtemps mûri dans l’esprit de Patrice Belrhiti. « À l’annonce de ma retraite sportive en 1981, je m’étais initialement fixé deux ans pour unifier les pratiquants de wado-ryu en France, rembobine l’ancien capitaine de l’équipe de France. La création d’une sélection nationale, l’organisation d’une coupe de France, et deux livres plus tard, le projet était en bonne voie… Mais il manquait un événement résolument fédérateur ! » Une bonne idée se juge à ses effets bénéfiques à long terme et, à l’aube de sa douzième édition, force est de constater que l’organisation du rassemblement national wado-ryu a vu juste. Depuis plusieurs années déjà, l’opportunité de se retrouver pour échanger entre passionnés de la même école, de diversifier sa pratique, s’est substituée à l’objectif initial de ressouder des tendances désunies. La tradition, oui, mais toujours en mouvement.

Partage d’excellence

Jeunes élèves ou experts haut gradés, compétiteurs shotokan comme professeurs emblématiques de wado-ryu, chacun est le bienvenu et c’est d’ailleurs la diversité des participants autour du karaté traditionnel qui fait la force de cette journée. Articulé autour des trois tendances reconnues par le style, le programme verra Josy Gardier, Patrice Belrhiti, Minh Tran Hieu et Michel Müller intervenir à tout de rôle, chacun venant ensuite approfondir au sein de groupes réduits après la pause méridienne. « Noru – entrer, nagasu – aspirer et laisser passer – et inasu – dévier l’attaque – seront les trois clés du combat sur lesquelles je concentrerai mon intervention, en attachant une attention particulière portée aux points d’appuis », propose Patrice Belrhiti. Un programme dense placé sous le signe de la convivialité, mais surtout « une occasion de se faire le plein d’énergie et de directions techniques en quelques heures, sur lesquelles baser son enseignement de l’année à venir » selon Evelyne Bendelac.

Un rendez-vous fondamental

« Je m’attends à découvrir le karaté comme il pouvait être enseigné à Okinawa, ou bien il y a quelques dizaines d’années. Un retour à la forme originelle et à une culture martiale rare, dont je ne voulais pas me passer ». Pour sa première participation au stage des experts japonais, Paul Ferigutti, 1er dan du CK Normandie Caen, ne cache pas son enthousiasme et ne devrait pas être déçu. L’expérience lancée il y a dix-sept ans par Francis Didier, qui souhaitait donner l’occasion aux experts japonais présents dans l’Hexagone de partager leur expérience singulière, est devenue l’incontournable du début de saison pour les amateurs de formes traditionnelles. À la barre, une dizaine d’experts japonais haut gradés représentant la pluralité des tendances du karaté. « Nous sommes loin d’un stage axé compétition, insiste Zenei Oshiro, neuvième dan. Notre défi est de remettre au centre la précision du timing et la recherche du geste exact… Des notions de base dont on n’a parfois pas conscience en débutant, ou que l’on a tendance à omettre après des années de pratique. »

Des habitués, des adversaires, parfois devenus des amis et des partenaires d’entraînement, mais surtout toujours des nouveaux venus avec qui l’on fraternise « C’est l’esprit stage », synthétise Zenei Oshiro. Dont l’accessibilité reste un atout majeur. « C’est vrai, de sept à soixante-dix-sept ans et même au-delà », sourit Valérie Mérindol, trente ans de karaté shotokan et bientôt trois stages des experts japonais à son actif. Que viendra chercher la licenciée du Kikentaï de Paris à l’INJ ? « Au-delà de la technique, j’y vois une occasion de sortir de mon carcan pour questionner sa pratique personnelle, s’ouvrir à la pluralité des styles auprès de sensei tout simplement extraordinaires ». Un partage d’excellence.

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