J-7 avant les Championnats d’Europe Seniors
Gaziantep, en Turquie, accueillera les Championnats d’Europe dans quelques jours. Une échéance continentale préparée avec ferveur et dans l’engagement par une Équipe de France qui a de l’ambition et veut montrer ce qu’elle vaut après une édition 2021 décevante.
Pour la quatrième fois après Istanbul en 2000 et 2015, puis Kocaeli en 2017, la Turquie – en tête du classement des médailles avec six titres en 2021 – s’apprête à accueillir les Championnats d’Europe. Loin d’Istanbul, et même tout au sud du pays vers la frontière avec la Syrie, mais, il ne faut pas en douter, avec autant de ferveur – et peut-être plus encore – que dans la capitale. Pour l’Équipe de France, renouvelée, mais toujours dans le sillage de son leader Steven Da Costa, désormais champion olympique et double champion du monde, cette 57e édition peut être celle de la reconquête, alors que 2021 avait été marquée par la course aux Jeux Olympiques et une campagne européenne – placée tout juste trois semaines avant le TQO – qui avait laissé combattants et staff sur la frustration.
La France n’avait en effet récolté que quatre médailles de bronze à Porec, en Croatie, par Alexandra Recchia, Leila Heurtault, Steven Da Costa et l’équipe kata féminine. « Continuer de travailler avec rigueur et sérénité, ne pas renoncer. Nous sommes un sport de combat et nous devons nous comporter comme des combattants … » Au soir des Championnats d’Europe 2021, Yann Baillon, directeur de la performance, n’avait pas dissimulé sa déception, identifiant notamment « une forme de crispation dans les moments décisifs, de la fébrilité difficile à expliquer ». Il se projetait pourtant déjà sur l’après JO.
Les mois suivants lui auront donné raison : l’or olympique pour Steven Da Costa venu honorer tout le karaté français, celui des clubs et des professeurs ; les quatre médailles mondiales valides et les trois en para karaté – privés des Championnats d’Europe depuis le confinement – aux derniers Championnats du Monde de Dubaï ; enfin, les derniers résultats en tournois, Série A et K1, propres à identifier le potentiel de cette équipe à la fois chez les plus jeunes (Niswa Ahmed, Tylla Levacher, Enzo Berthon monté de deux catégories, Franck Ngoan, pour ne citer que ceux-là), comme chez ceux dont on attend la confirmation (Mehdi Filali, Nancy Garcia…), les expérimentés Alexandra Feracci, Alizée Agier et Jessie Da Costa, ces deux derniers médaillés mondiaux cet automne, devant pouvoir apporter à la fois de la médaille et de l’expérience au groupe.
Héritage
Pas d’objectif quantifié de médailles pour cette campagne turque, ni aucune assurance évidemment au moment de prendre le vol aller, mais un groupe soudé, qui a haussé son niveau ces derniers mois et qui peut voir loin, en individuels comme en équipes. L’année 2022 sera-t-elle un bon cru ? Cela fait dix ans déjà que William Rolle (-60kg), Lolita Dona (-67kg) et l’équipe kata féminine, composée de Clotilde Boulanger, Jessica Hugues et Sonia Fiuza se sont imposé lors des Championnats d’Europe de Ténérife, en Espagne ; et vingt ans que lors de l’édition organisée à Tallinn, en Estonie, Cécil Boulesnane (-60kg), Alexandre Biamonti (-65kg), Seydina Baldé (+80kg), Nadia Mécheri (-53kg), Laurence Fischer (+60kg), l’équipe kata féminine (Jessica et Sabrina Buil, Laëtitia Guesnel) et les deux équipes combat s’en allaient cueillir le titre continental. Pas de nostalgie – si ce n’est pour saluer tous ces grands champions français – mais la (re)connaissance du bel héritage qu’ils et elles ont laissé… et un palmarès qui ne demande qu’à se garnir.
En Croatie l’an passé, on pouvait légitimement attendre la 449e médaille individuelle française sur ces championnats d’Europe et le 160e titre bleu-blanc-rouge. Gageons que ce sera pour cette année.
