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Un pas de plus pour l’arbitrage français

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Du 23 au 27 octobre dernier, à Santiago, se sont déroulés les Championnats du Monde « Jeunes » durant lesquels, des arbitres français sont allés glaner de nouvelles certifications mondiales. « Une belle réussite » pour Bruno Verfaillie, Responsable de la Commission Nationale d’Arbitrage.

Comment se déroulent les sélections ?

B.V. : « Sur des critères. Tout au long de l’année une observation sur les candidats potentiels est réalisée par Hugues (Micholet, ndlr), Franck (Chereau, ndlr) et moi-même. On teste les aptitudes des candidats sur des finales nationales qui, on le sait d’avance, seront compliquées à gérer. C’est dans ce genre de situations qu’on dénote leurs qualités et leur aisance, non seulement dans la théorie mais surtout dans la pratique. Ensuite, on détermine les candidats qu’on enverra pour les Monde, les Europe ou l’Open de Dubaï qui est, depuis trois ans, le premier examen mondial de l’année. »

Comment préparez-vous vos sélectionnés ? 

B.V. : « Il faut plus d’un an pour préparer un candidat à un examen de ce niveau et il est impératif que tous connaissent la réglementation sur le bout des doigts. La partie théorique est la plus compliquée puisque le nombre d’erreurs possibles à faire est restreint et que plus de 300 questions différentes peuvent être posées. Là commence un long travail de recherche, de réflexion et de bachotage. C’est un travail important, il faut chercher des réponses à des questions qui sont parfois tordues (rires). Il faut avaler le règlement pour pouvoir être à l’aise avec et le jour de l’examen, ne pas perdre de temps. »L’examen théorique en kata consiste à visionner 20 vidéos et donner les quatre premiers de chaque poule en faisant deux erreurs maximum. « Ce sont des vidéos piégeantes de championnats internationaux différents. Il faut connaître les différents styles, les comprendre, les connaître et les analyser. » ajoute le responsable de la CNA. « On sait qu’ils ont le potentiel et cela se confirme au niveau national par le biais des recommandations. Certains ont besoin d’être recadrés sur les attentes de la WKF puisque le jour de l’examen, plus d’une dizaine de personnes scruteront chaque mouvement du candidat. Il n’y a pas le droit à l’erreur. Le jury est vraiment là pour éliminer et non valoriser. »

Si Denis De Ranieri a “terminé son parcours” en devant Juge Mondial A Kata, Frédéric Chemin devient Juge Mondial A Kumite, Franck Chereau et Jean-Marie Granouillet obtiennent le titre d’Arbitre B en combat.

Denis de Ranieri nous raconte sa préparation : « L’examen est assez spécifique. Je m’étais astreint à faire le questionnaire trois fois par jour en le traitant du début à la moitié, de la moitié à la fin et inversement. Sur les conseils de Bruno, j’y ai intégré un travail sur l’analyse vidéo pour « développer mon œil » et faire des confrontations en tenant compte des critères de jugement. » Pour Jean-Marie Granouillet : « Pas de programme précis ! Suite aux observations qui m’avaient été faites, je me devais d’améliorer ma gestuelle en travaillant la hauteur de mes mouvements et mon expression vocale car je parlais trop fort. » Frédéric Chemin a, quant à lui, opté pour la régularité : « En réalité, la préparation c’est le travail réalisé sur toute une année ! C’est quand même 15 championnats par an en plus des sorties internationales. Je révisais une fois par jour mais tous les jours en faisant le questionnaire en entier. Sur le championnat, je n’étais pas plus stressé que ça. Un petit coup de pression avant de rentrer sur le tatami en plus de cette charge d’adrénaline qui nous booste et qui nous rappelle pourquoi on est venu. » Pour Franck Chereau, « c’est grâce à toutes les compétitions de la saison et aux matchs parfois compliqués et difficiles qu’on arbitre que j’ai pu me préparer. Pour la partie théorique, je me suis beaucoup moins entraîné que les autres (rires). J’ai utilisé le site de la CNA qui envoie aléatoirement des questions et auxquelles nous devons répondre dans un temps limité. Sur le championnat en lui-même, j’ai plus arbitré que les autres années. Avant j’étais seulement juge et quand on devient arbitre, les responsables nous font plus confiance. »


4/4 donc pour les arbitres français ! 

Denis de Ranieri : « Je pense que ça a été un soulagement pour tout le monde ! La sensation de satisfaction quand l’objectif est atteint est vraiment plaisante. » Jean-Marie Granouillet conclut : «  Pour tous, il y a un gros volume de concentration. De par l’événement mais aussi de par l’enjeu de l’arbitrage. Quand on est au centre, on est épié et tous les regards sont braqués sur nous. Il faut réussir à gérer cette pression et adopter la meilleure attitude qui soit pendant les 45 minutes de pratique. »

Prochain rendez-vous pour d’autres arbitres français : les Championnats d’Europe à Budapest du 6 au 9 février prochain.

Texte Molly Loumikou / Photo Denis Boulanger

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