

Steven Da Costa, leader au rendez-vous
Olivier Beaudry, qui coachait aujourd’hui trois des cinq athlètes engagés, pose le cadre de cette deuxième journée de compétition : « Laura (Sivert, -61kg) me semblait bien sur le premier combat. Peut-être trop en contrôle justement sur le deuxième où il aurait fallu prendre davantage de risques et être plus opportuniste pour passer au tour suivant. Pour moi, elle était bien au-dessus de son adversaire et elle aurait dû remporter son combat (Battue aux drapeaux au 2e tour par la Philippine Christine Lim Jamie, la Bisontine n’a pas été repêchée, NDLR). Niswa (Ahmed, -50kg), elle, rentre très bien dans sa compétition avec un très bon premier combat (victoire 3-1 sur l’Équatorienne Alvarado, NDLR). Après, elle est battue par la Kazakhe qui va jusqu’en demi-finale. Le combat se termine à 1-1 mais en concédant le senshu, qui lui coûte très cher. C’est le genre de défaite dont il faut se servir. Elle n’a pas à rougir, elle a le niveau pour jouer les podiums mais il faudra avoir plus faim que l’autre à l’avenir. »
Rien de facile pour Steven Da Costa
Olivier Beaudry était aussi sur la chaise pour Steven Da Costa. Un leader qui a de nouveau assumé son statut. Sans surprise de ce point de vue. Pourtant avec une préparation singulière après autant de sollicitations post-JO, le champion olympique, également champion du monde en titre il ne faut pas l’oublier, a une nouvelle fois démontré qu’il était au-dessus du lot. Une démonstration de détermination peut-être encore plus impressionnante que ce à quoi il avait habitué, tant rien ne fut donné aujourd’hui dans la Hamda Sport Complex de Dubaï. Après avoir écarté le combattant de Curaçao 4-0, le Kosovar Ylli Cenaj, qui participait à son deuxième championnat du monde (2-0), puis le Bulgare Vasil Rivov, cinquième des championnats d’Europe juniors 2017 (3-0), le vrai premier test était ce quart contre le Grec Dionysios Xenos, champion d’Europe en titre. Une victoire 4-2 où il lui a fallu s’arracher en trouvant la solution grâce à un ura-mawashi parfait, avant une demi-finale face au Japonais Soichiro Nakano.
Un Japonais qui y croit
Ce combattant de 23 ans, médaillé mondial cadets 2015 et champion du monde espoirs en 2017, menait le combat jusque dans les dernières secondes avant de prendre la foudre d’un nouvel ura-mawashi somptueux. « Pour Steven, quand on regarde le résultat, on se dit qu’il réalise encore une performance incroyable, mais il ne faut pas oublier qu’il a été dans le dur, souligne Olivier Beaudry. Il ne trouvait pas ses sensations sur les premiers combats. Derrière, il monte crescendo, il maîtrise bien le Grec dans un combat très difficile. La demi-finale a été dure elle aussi contre ce Japonais très impressionnant, qui ne s’est pas laissé émouvoir, ni par l’enjeu ni par Steven. En général, les Japonais craignent Steven avec sa panoplie de coups de pied mais Nakano, lui, a tout fait pour le contrôler. Très intelligemment, Steven se sort d’une situation compliquée avec ce fameux ura-mawashi alors qu’il commençait à se désunir et à fatiguer. Une journée bien remplie. Pour le reste, il le sait, une finale, ça se gagne. » Ce sera samedi, et on peut parier que Steven Da Costa n’ira pas défendre son titre mondial, mais bien en chercher un autre. Double champion du monde, seuls deux masculins Français l’ont fait en combat : Thierry Masci (1986, 1988) et Gilles Cherdieu (1996, 1998). Il faudra que son adversaire, le très solide Macédonien Emil Pavlov, double champion d’Europe, soit prêt.
Berthon pour une médaille
Et Steven ne sera pas le seul à briguer une médaille. Ce ne sera pas Léa Avazeri (-55kg), qui semblait pourtant parfaitement lancée en début de journée, mais butait en quarts sur la championne d’Europe Russe Anna Chernysheva, qui perdait à son tour en demie et ne la repêchait pas ; ni Niswa Ahmed donc, mais Enzo Berthon, pour le bronze. Le -60kg français est même passé tout près de la finale ce mercredi. La fougue et l’envie de ses 21 ans n’auront certes pas suffi pour prendre le meilleur sur l’Italien Angelo Crescenzo, rien de moins que le tenant du titre, également triple médaillé européen, mais le Français, vice champion du monde cadets 2015 et médaillé européen espoirs l’an passé, peut être fier de son parcours. Après un excellent premier combat qui lui permettait de battre le Chilien Victor Jara, d’un an son cadet, dans les grandes largeurs (11-3), puis un deuxième qu’il ne parvenait pas à emballer face Amir Khani (équipe des réfugiés) et qu’il passait aux drapeaux, le jeune Marseillais remettait l’église au centre du village avec une victoire 3-2 sur le Kosovar Albinot Selmani, tout juste 18 ans, puis un 4-0 en quart en déjouant le piège algérien Alaedinne Salmi. Un chemin semé d’embûches qu’il analyse avec lucidité : « Contre Crescenzo en demi-finale, j’ai senti qu’il me craignait, que c’était possible, que c’était à portée de mains, cela s’est joué à rien, j’étais très près de la finale et il y a donc de la frustration ce soir, mais il faut que je me remobilise rapidement pour aller chercher cette médaille mondiale. J’ai déjà passé un cap par rapport aux derniers championnats d’Europe de Porec où c’était ma première sélection chez les seniors. J’ai l’occasion de faire quelque chose de bien, alors je vais tout donner samedi pour chercher le bronze. » Rendez-vous est pris.
Jeudi 18 novembre
La troisième journée des Championnats du Monde promet d'être excitante pour le clan français avec l'entrée en lice des kata individuels et de l'équipe combats masculine, sans oublier les repêchages de Faadel Boussag et Alizée Agier qui tenteront tous les deux d'aller décrocher une place en finale pour le bronze :
- 6h00 : Faadel Boussag (repêchage +84kg hommes)
- 7h05 : Alizée Agier (repêchage -68kg femmes)
- 8h00 : Franck Ngoan (kata hommes)
- 10h30 : Helvétia Taily (kata femmes)
- 13h30 : Equipe combats hommes