

Philippe Vervynck « Redynamiser le tai-jitsu »
Nouveau responsable national commission tai-jitsu, ce sixième dan et son équipe préparent activement la prochaine saison. Communication rénovée, davantage de visibilité, six stages nationaux à venir et de l’échange pour construire collectivement… Les quelque 2500 tai-jitsukas vont voir leur discipline évoluer. Explications.
Vous avez été élu responsable de la commission tai-jitsu, avec quel état d’esprit souhaitez-vous animer la discipline ?
D’abord, en voulant être au service de tous les licenciés, qui pratiquent soit pour l’esprit martial, soit pour ses applications en self-défense ou tout simplement dans le but de s’entretenir physiquement.
Ensuite, en mettant au centre l’ouverture technique. Je pense que le tai-jitsu doit évoluer, sous peine de disparaître. C’est pourquoi un questionnaire a été adressé par la fédération aux 90 correspondants territoriaux afin de comprendre leurs attentes et leurs besoins dans un esprit d’échange.
Votre parcours parle aussi pour vous…
Il est toujours délicat de parler de soi mais mon parcours est irrémédiablement lié à cette discipline que j’ai découverte à dix-sept ans après avoir assisté à une démonstration de Daniel Dubois à Villeneuve d’Ascq. J’avais été épaté par cet art martial qui alliait atemi, projections et clés ! Depuis, je suis toujours resté curieux, ayant comme viatique qu’il est toujours intéressant de s’enrichir des différences. Voilà pourquoi je pratique l’aïkido, le kyusho jitsu, etc. Aujourd’hui j’ai 60 ans, je suis sixième dan mais j’espère encore et toujours progresser.
Qui compose cette commission et sur quelles compétences allez-vous vous appuyer ?
La commission nationale se compose actuellement de quatre membres en attendant sans doute d’en voir arriver trois nouveaux. Akim Bahmed est chargé de l’organisation et de l’événementiel, Pascal Thibaut travaille sur une méthode de progression de l’aspect self-défense afin de répondre à une forte demande et d’attirer un nouveau public. Florent Salomé s’attaque, quant à lui, à faire évoluer le règlement « compétition ». L’art martial sera toujours jugé à travers l’expression technique avec un partenaire et avec le kata. Mais nous allons innover en créant des épreuves en situation de self-défense et de combat libre avec protections. Cela va prendre du temps, de la pédagogie. Cela sera donc mis en place pour la saison 2022-2023.
Quels sont les chantiers prioritaires ?
Il y a urgence à développer notre communication interne et externe. En interne, cela va passer par la production de supports de communication à destination des clubs composés notamment d’un kakémono, d’autocollants, d’écussons pour affirmer l’identité tai-jitsu, sensibiliser à notre pratique. Nous souhaitons également produire rapidement des supports numériques et des vidéos sur l’ensemble des katas, les techniques fondamentales, le travail avec armes (tanto, tambo, jo).
Enfin, six stages nationaux seront organisés dès la saison prochaine, pour se retrouver, exposer les innovations sur lesquelles nous travaillons et échanger sur ce que nous voulons et pouvons construire tous ensemble.
Quel message souhaitez-vous adresser aux pratiquants et aux clubs ? Et à ceux qui souhaitent rejoindre cette nouvelle dynamique ?
Nous nous donnons la mission de redynamiser notre belle discipline. Il faut que chacun puisse trouver sa voie, son plaisir dans la pratique du tai-jistu. Et nous travaillons d’arrache-pied pour cela.