Tai-jitsu – Philippe Vervynck « Évoluer sans se renier »
Le responsable de la commission nationale tai-jitsu dresse le bilan de la coupe de France qui s’est déroulée ce week-end et évoque des pistes de réflexion pour faire évoluer la discipline.
Un événement réussi
« Ce week-end fut la quarante-troisième édition de notre coupe de France, accueillie à Clamart par Guy Lecaplain, président du comité des Hauts-de-Seine. Habituellement, cet événement se tient le week-end de Pâques. Mais, cette année, pour des raisons logistiques et de planning, la compétition a dû être avancée au calendrier et n’a eu lieu que sur une seule journée, sans stage additionnel mais dont je souhaite qu’il soit de nouveau à l’ordre du jour en 2025. Avec nos cent trente participants lors des épreuves individuelles et près de soixante combattants en duo, les chiffres sont en légère augmentation par rapport à 2023. Il faut noter également les quatre cents spectateurs présents. Deux faits m’ont marqué : d’abord, la qualité des prestations, en particulier chez les jeunes. J’ai vu des progrès significatifs sur les postures en particulier en kata, sur l’engagement physique et sur le contrôle. Ensuite, les échanges avec les professeurs et les dirigeants lors de la soirée organisée par la fédération ont constitué un moment important de vivre ensemble. Une centaine de personnes était présente et les remontées de terrain confirment les pistes de travail que nous avons lancées au sein de la commission nationale pour faire évoluer notre style. »
Nouveaux formats
« Avec Pascal Thibaut, responsable de l’arbitrage ce week-end, et nos techniciens, nous avons lancé une réflexion à la fois sur un nouveau format de compétition, plus moderne, plus actuel mais aussi sur une évolution technique de notre discipline, plus centrée sur la self-défense et la dépense physique. On se rend compte que d’autres disciplines se développent pour faire face à une configuration plus concurrentielle. L’idée est de s’adapter… sans se renier. Concrètement, nous souhaiterions proposer un tai-jitsu plus réaliste, qui est d’ailleurs déjà mis en place par certains professeurs. En effet, plusieurs d’entre eux m’ont dit ce week-end qu’ils multipliaient les séances d’entraînement où leurs élèves ne travaillaient plus dans le vide mais avec des cibles, un sac, un pao, etc. Dans l’absolu, notre souhait consisterait à proposer à chaque licencié un support visuel pédagogique qui irait dans le sens de notre démarche. »
2200 licenciés
« Le tai-jitsu se porte bien avec environ deux mille deux cents licenciés, avec un nombre de pratiquants supérieur que l’on retrouve dans d’autres disciplines et d’autres écoles. Les trois régions les plus dynamiques sont l’Île-de-France, PACA et la Loire. Au niveau des clubs, il y a des places fortes comme Chambly (Oise), l’USSA Arts martiaux Saint-André (Nord) ou le Dojo Club de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Leur engagement doit servir d’exemple et inspirer les clubs et les professeurs qui veulent voir notre discipline briller et leurs élèves s’épanouir.»
