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18 octobre 2024

Philippe Galais, une vision d’avenir pour le nihon taï jitsu

Nihon Tai Jitsu

Sous sa houlette depuis 2020, le nihon taï jitsu poursuit sa croissance et son chemin. Entre transmission de la tradition martiale, harmonisation technique et ouverture, un point sur les enjeux de la discipline avec Philippe Galais, son responsable technique.

Lorrain d’origine, Philippe Galais n’a découvert le nihon taï jitsu que tardivement. C’est en effet par la lutte qu’il entre dans l’univers des arts martiaux en 1972. À sept ans, comme beaucoup, il veut ressembler à ses héros. « J’étais baigné dans les feuilletons de kung-fu, dans Docteur Justice, et La Fureur du Dragon qui est sorti l’année de ma naissance. Dans mon petit village, seule la lutte était proposée, je me suis donc lancé là-dedans. J’étais assez bon, j’ai même été champion de Lorraine. » Alors qu’il quitte l’est du pays et déménage en région parisienne, un plus grand choix de disciplines s’offre à lui. Il découvre le judo pendant trois ans, mais n’est pas vraiment satisfait. « J’ai essayé aussi le karaté, puis j’ai repéré le taï jitsu en feuilletant un magazine. Ça m’a tout de suite attiré. Ma mère a joint directement Roland Hernaez. Il lui a expliqué qu’il avait un club là où j’habitais, l’Union Sportive Argenteuillaise. Je l’ai intégré en 1982. » Quatre ans plus tard, il y devient assistant. Quinze ans de plus et il reprendra le club valdoisien, en 1999. Pendant toutes ces années, il pratique d’autres sports de combat. « Je suis toujours dans la recherche de nouveaux outils pédagogiques. J’ai fait de la boxe thaï, de l’aïkido et bien d’autres choses qui m’ont permis de progresser personnellement et professionnellement. La transversalité est très importante à mes yeux. » En 2004, il intègre la Commission Technique Nationale et y développe la discipline jusqu’en 2020, date à laquelle il en prend la direction. « Roland Hernaez m’a accordé sa confiance et m’a transmis ses responsabilités nationales en tant que responsable technique de la Commission Nationale. La transition s’est faite naturellement et progressivement. Ce rôle n’est pas vraiment un cadeau. C’est même beaucoup de devoirs. Mais j’assure cette fonction avec fierté et détermination. »

Une histoire martiale
Son mentor, Roland Hernaez – décédé en mai dernier – est considéré comme l’un des pères du taï jitsu en France. « Tout comme moi, il s’est d’abord essayé à d’autres budo : le judo, le karaté-do, le kendo, l’aïkido puis le taï jitsu. Il a eu comme sensei Mikinosuke Kawaishi, homme clé de l’arrivée du judo-jujitsu en France, et Jim Alcheik. » Ce dernier crée la première fédération française d’aïkido, taï jitsu et kendo en 1957. « À cette époque, le taï jitsu était une école de jujitsu imprégnée de la technique et de l’esprit de son maître, Minoru Mochizuki. Jim Alcheik, qui avait été son élève au Japon, a ramené la discipline en France. À sa mort en 1962, c’est Hiroo, le fils de Minoru Mochizuki, qui a pris le relais. » L’enthousiasme de Roland Hernaez ne faiblit pas. Il enseigne dans différents clubs, il recherche et souhaite faire avancer la discipline. C’est en ce sens qu’il crée, en 1972, la Fédération Française de Taï Jitsu. « Il a été reçu personnellement à Shizuoka, au Japon, dans le dojo de Minoru Mochizuki, qui lui a signé de sa main un document dans lequel il lui octroie alors la délégation entière du taï jitsu. » En 1977, le taï jitsu devient la toute première discipline associée de la FFK, à l’époque FFKAMA, et, en 1987, le taï jitsu devient finalement nihon taï jitsu. « Le préfixe « nihon » a été ajouté en accord avec Minoru Mochizuki et l’association des experts en budo japonais, pour marquer l’authenticité japonaise par rapport à l’évolution de la méthode, du Seido, la classification de l’ensemble du contenu technique et théorique de l’école qui a été pensé par Roland Hernaez. Il est question de l’apport de nouveaux katas, de techniques ajoutées issues du nihon ju-jitsu, de nouvelles formes de combat et randori. »

« D’abord gagner en sérénité à travers la pratique »
Discipline complète, le nihon taï jitsu répond notamment aux enjeux et à la demande autour de la self-défense. « Mais j’insiste sur le fait qu’il faut être vigilant à ne pas cultiver une forme de culture de la peur. Au départ, les gens poussent souvent la porte de nos salles pour apprendre à se défendre en cas d’agression, mais ils se rendent rapidement compte que le nihon taï jitsu est bien plus que cela. La proposition technique, c’est aussi une confiance générale qui se transfère dans la vie de tous les jours. Et puis, le lien avec le Japon et la valeur philosophique de la discipline sont très importants, surtout dans notre société actuelle, assez extrême et individualiste.»

Des axes de développement
La discipline compte aujourd’hui près de deux-mille-cinq-cents licenciés au sein de la FFKaraté. Et le potentiel de développement est là. « Il faut que nous arrivions à nous faire connaître davantage. La communication est notre point faible, il faut le reconnaître. Nous pouvons attirer de nouveaux adhérents en leur permettant une pratique de découverte, notamment à travers des stages multidisciplinaires. Nous travaillons aussi à un regroupement avec le taï jitsu, pour avoir une force de frappe plus importante. À mon échelle, j’ai sorti des DVD avec la société Imagin Arts qui ont eu un assez gros impact. Notre stratégie de communication mérite d’être plus claire.» Tout en développant la discipline en interne, un enjeu évidemment essentiel. À commencer par un travail d’harmonisation du programme, déjà enclenché par Roland Hernaez. « Notre rôle est de créer une cohésion de groupe et de faire parler le même langage à tout le monde, d’harmoniser les katas de base qui reposent sur des principes fondamentaux du fonctionnement du corps. J’ai mis en place, au sein de la commission nationale, des groupes de travail sur différents axes. Il y en a un sur la self-défense féminine, chargé d’identifier les attaques spécifiques que pourraient subir les femmes. Un autre s’occupe des enfants, et développe des compétitions pour eux et un programme commun. Nous essayons aussi d’adapter l’enseignement pour des personnes en situation de handicap physique léger, mais aussi pour nos pratiquants qui prennent de l’âge. » Si une sous-commission est également chargée des compétitions, l’une des plus importantes aux yeux de Philippe Galais est la commission Budo. « Elle travaille sur l’historique du nihon taï jitsu. Elle produit des fiches, effectue directement des interventions dans les stages pour rappeler à tous les origines de la discipline, et essayer de susciter un intérêt culturel. » Un axe fort pour une discipline qui ne manque pas d’atouts pour séduire.

Cet article est à issu du numéro d’Officiel Karaté Magazine n°16 à retrouver ici dans intégralité

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