Open de France Combat Noris, la saison est lancée !
Cette fois, ça y est ! Comme chaque année l’Open de France Noris, disputé à Villebon-sur-Yvette, était la première épreuve cochée par les entraîneurs pour lancer leurs protégés dans le grand bain d’une saison riche en compétitions. Nous avons suivi cinq clubs de dimensions différentes. Impressions.
Des tribunes pleines à craquer et une ambiance de feu, l’Open de France Combat Noris a, cette année encore, prouvé sa singularité, et ce n’est pas Gilles Nardone qui dira le contraire. « Au-delà d’une compétition de karaté, l’Open de France, c’est un tout. Une ambiance unique, un prestige intact, et l’expérience du Grand Dôme de Villebon. Un incontournable pour nos jeunes », souligne le fondateur, président et entraîneur du Frontignan Karaté Club. Une entité née il y a treize ans, qui compte quatre-vingts licenciés, dont une quinzaine de compétiteurs. Parmi eux, la minime Lily Bouvier, treize ans et auréolée du triplé Open de France Noris/coupe/championnats de France la saison dernière, en plus d’être déjà vice championne de France cadettes en -42kg. « Nos jeunes continuent d’absorber la préparation physique estivale, mais le “Noris” se pose davantage comme une étape majeure de la saison que comme une compétition de reprise, et je pense pouvoir dire qu’elle ne s’est pas mal passée », poursuit le professeur héraultais. Au tableau en effet, quatre cinquièmes places, une médaille de bronze, et… l’or, bien sûr, pour sa jeune protégée en -45kg, idéalement partie pour réaliser un second triplé d’affilée, et s’ouvrir les portes de l’équipe de France dès sa quatorzième bougie soufflée.
Construire, et se former
Après presque quatre mois de trêve sportive, Fodé Ndao n’avait pas ménagé sa peine pour défendre les couleurs bleu et jaune du Club Sauvegarde de Besançon. Un budget XXL et un contingent record de vingt-six compétiteurs présents dans l’Essonne. Avec l’objectif de dominer le tableau des médailles ? Pas si l’on en croit le vice champion du monde 2000 des -70kg, reconverti professeur. « Engouement, cohésion de groupe, et plaisir. Voilà les trois mots d’ordre que nous avions au moment de prendre la route vendredi, sourit Fodé Ndao. Nombre de nos jeunes participaient à leur première grande échéance, alors l’heure était à la création d’un véritable groupe et d’un sentiment d’appartenance ». Développer l’esprit de club au-delà de l’élite, une philosophie incarnée par le quintuple champion d’Afrique Moundor Sene, à la fois candidat à sa propre succession chez les -75kg et entraîneur des minimes ce week-end. « À trente-sept ans, l’Open de Paris reste mon objectif principal avant de raccrocher, mais je prépare déjà la suite en entraînant les jeunes pour leur donner quelques clés. Cette fois, ce sera donc une épreuve vécue dans deux peaux, celle de l’athlète et celle du grand frère », précisait Moundor à quelques heures d’entrer en lice. Bilan du week-end : pas de seconde victoire d’affilée mais une médaille d’argent pour lui, et surtout la découverte d’un rôle nouveau avec, à la clé, un titre et une médaille de bronze pour ses protégés Wassim Siouane (minimes -60kg) et Isamedin Hasan (minimes -45kg). Coup double.
Première dorée
Mille six cents kilomètres, sept heures de train et deux jours banalisés dans son emploi du temps, pas de quoi effrayer Kurth Evlakhoff. Au contraire, c’est même pour cela que le jeune homme de dix-sept ans s’entraîne au Spartan Kombats Sports de Marseille depuis début septembre, dans l’espoir d’intégrer un pôle au plus vite. Un changement majeur pour le Néo-calédonien, formé à l’Association Karaté Auteuil par son entraîneur Grégory Panné depuis ses débuts à l’âge de quatre ans et, qui a quitté son archipel natal pour tenter sa chance en métropole. « Même si c’est un projet que nous avons mûri depuis deux ans, traverser la moitié du globe reste toujours une équation à plusieurs inconnues à l’âge de Kurth, analyse Grégory Panné. Ce genre de performance montre qu’il s’est réellement approprié son projet, alors qu’aucun objectif ne lui a été fixé pour le moment, si ce n’est d’intégrer tous ces changements. » « Ce genre de performance », c’est un premier titre national acquis dans sa catégorie des juniors -61kg malgré un stress intense à l’entame de la compétition. « En trois compétitions métropolitaines, je n’avais jamais fait mieux que du bronze, décroché aux championnats de France il y a deux ans. Après un premier mois difficile à appréhender, c’est une récompense qui légitime enfin tous les efforts auxquels j’ai consenti. »
Retrouver ses marques
Le Club Omnisports Ronin alignait, lui, uniquement Jade Diassinous-Mendil, titrée en championnat, coupe, et Open de France l’année dernière. Si la junior s’était déjà illustrée il y a quelques semaines en montant sur le podium lors de l’Open du Luxembourg, son entraîneur Denis De Ranieri retrouvait pour sa part les tatamis, en tant que responsable d’arbitrage. « Cette satisfaction de retrouver l’ensemble du corps se savoure réellement en début de saison, explique le 5e dan à la tête du club aux cent soixante-deux licenciés. En tant qu’ancien combattant, ce goût de la compétition ne meurt jamais et ce rendez-vous me sert sans doute autant de points de repère qu’aux combattants. Chacun retrouve ses marques et essaie de mettre au mieux en application les nouveautés concernant le règlement auxquelles je les sensibilise évidemment. » Un rôle arbitral pour lui ce week-end qui l’a empêché de coacher Jade Diassinous-Mendil, finalement médaillée de bronze chez les -48kg. « Si Jade affiche des qualités techniques et de vitesse qui lui ouvrent de belles perspectives, sa principale marge de progression se trouve sur le plan stratégique. Ne pas paniquer, bien regarder le tableau de marque, éviter les fautes bêtes… Ce sont autant de points auxquels je porte attention avec mon vécu d’arbitre. Mais elle apprend, il faut ce temps nécessaire. Elle a déjà frappé à la porte de l’équipe de France en juillet dernier, l’occasion se représentera vite si elle continue sur sa lancée. » Une fraîcheur bienvenue pour le karaté français.