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11 novembre 2015

Monde Jeunes “Mettre leur talent en avant à Jakarta”

KaratéHaut-niveau

L’équipe de France de Karaté entamera ce jeudi, dans la capitale indonésienne, le neuvième championnat du Monde cadet/junior/espoir de l’histoire. A Jakarta, Gilles Cherdieu (Directeur des équipes de France) et l’ensemble du staff tricolore visent une place sur le podium des nations à l’issue de l’épreuve, dans la lignée des derniers mondiaux espagnols (3ème nation derrière l’Egypte et le Japon). A quelques heures du début de la compétition, nous avons interrogé les responsables de performance : Ludovic Cacheux (Combat jeunes) et Ayoub Neghliz (Kata).

Rabat (2007), Paris (2009), Melaka (2011), Guadalajara (2013) et maintenant Jakarta … Ludovic Cacheux à l’expérience des grands rendez-vous internationaux chez les jeunes. Passé responsable de performance pour les combattants jeunes en septembre dernier, tout en restant entraîneur national senior, le natif de Meaux aborde ce mondial avec détermination et en ayant pour mot d’ordre “que tout est possible”.

Ludovic, quelle sera la force des combattants tricolores à Jakarta ?

“Nous comptons notamment sur les leaders lors de ces championnats du Monde. Nous avons une majorité d’athlètes qui a été suivi depuis trois ans et qui savent ce qu’est une compétition internationale. Nous allons nous appuyer sur eux pour qu’ils arrivent à transmettre la bonne attitude et la bonne mentalité aux plus jeunes et aux moins expérimentés d’entre-eux. Il faut que tous intègrent également le fait que sur un championnat, tout est possible ! Le jour-J, toutes les cartes sont entre leurs mains et nous, entraîneurs, nous sommes présents sur la chaise pour les aider à accomplir leur rêve. Il faut que tous aient l’objectif de mettre leur talent en avant. La France est une nation avec un karaté engagé et nous devons le ressentir sur ce championnat, sans non plus se mettre en danger inutilement.”

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA

Aux Mondiaux en 2013, la France avait seulement remporté 3 finales sur 10 disputées, qu’est-ce qui a changé depuis ?

“Effectivement le ratio de finales perdues/disputées était très important, mais nous avons amélioré ce point lors des championnats d’Europe suivants à Lisbonne en 2014 (6 gagnées et 1 perdue) et à Zurich en février dernier (7 gagnées et 5 perdues). Nous apprenons de nos erreurs, et à Guadalajara, nous avions trop laissé les finalistes sortir de leur compétition. A un moment donné, il faut être capable de leur laisser une demi-heure/une heure, pour leur permettre de souffler, de voir leurs parents et leurs amis, mais il faut ensuite très rapidement les remettre dans le contexte de la compétition et de ce combat à gagner pour aller chercher l’or. Il faut que les finalistes puissent s’isoler tout en étant accompagnés par un responsable. Ils doivent tous bien comprendre que le but n’est pas d’accéder à la finale, mais bien de remporter ce dernier combat qui permet de ponctuer la compétition par une victoire et de monter sur la plus haute marche.”

Rencontrer des compétiteurs venus du Monde entier, ne peut-il pas « bloquer » les plus jeunes ?

“J’ai toujours la même doctrine : “action après action, point après point, combat après combat !” Il ne faut pas qu’ils se projettent sur les combats potentiels qu’ils peuvent avoir sur leur tableau. L’objectif c’est de prendre les tours les uns après les autres, peu importe si l’adversaire qui se présente est chinois, vénézuélien, japonais ou autre ! L’adversaire c’est un humain avec deux bras, deux jambes et une tête comme nos karatékas. Ils doivent avoir cela dans leur esprit au moment de monter sur le tatami car personne n’est imbattable.”

 

A l’instar des combattants, Ayoub Neghliz souhaite que les jeunes techniciens français prennent cette compétition tour après tour, en ayant, à la fin de chacun d’entre eux, le sentiment d’avoir fait le travail qui leur était demandé durant la préparation. 

 

© Denis Boulnager / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA

A Zurich lors de l’Euro, le bilan avait été mitigé pour le collectif kata (1 or et 2 bronze), quelle a été l’évolution depuis ces 6  derniers mois ?

“L’arrivée de Jonathan Maruani est importante car j’étais seul à Zurich et ce n’est pas évident dans le sens où il est essentiel pour moi de pouvoir croiser les informations avec un autre entraîneur spécialiste de la discipline. Jonathan va être d’une aide précieuse, car si moi je suis dans l’encadrement depuis un petit moment, lui a un œil frais, nouveau, extérieur. C’est ce croisement des informations qui va, je l’espère, nous permettre d’être meilleurs à Jakarta. Notre force se situe peut-être aujourd’hui dans les équipes masculines et féminines. Individuellement nous allons prendre la compétition tour après tour, car il n’y a plus de nations faibles et que dans certaines catégories, comme chez les cadet(te)s par exemple, nous ne connaissons pas les adversaires potentiels de nos athlètes.”

Quel est votre état d’esprit à l’approche de la compétition ?

“On a hâte d’y être. La préparation n’a pas été très longue, mais je pense qu’avec l’arrivée de Jonathan, elle a été fructueuse. Nous avons mis en place une certaine stratégie par rapport au coaching et à la manière d’aborder la compétition. Nous avons envie de voir ce que nos jeunes sont capables de faire et ensuite, on se projettera ensemble sur les axes de travail à mettre en place pour continuer à progresser.”

Vice-championnes du Monde en Espagne il y a deux ans, qu’est-ce qui fait la force de cette équipe féminine ?

“Nous avons une capitaine, Lila Bui, qui fait aussi partie d’une des équipes seniors, ce qui est une force. Elle a une maturité dans le travail que les autres nations n’ont pas. Nous nous appuyons beaucoup sur elle car elle en impose aussi bien techniquement que physiquement. Perrine et Manon sont tirées vers le haut par Lila, mais la cohésion de groupe fait également beaucoup. Les filles se mettent au service de l’équipe et on espère que ce trio fera mieux qu’à Guadalajara.”

 

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