Le Mag / kata, la quête de soi-même
Perfection, combat contre soi-même, justesse, équilibre, énergie, puissance… Le kata est un exercice singulier. C’est avec patience et ambition que l’équipe de France travaille cet état d’esprit autant qu’elle bosse ses enchaînements. À quelques jours des championnats d’Europe à Novi Sad, en Serbie, chacun témoigne de la recherche qui est la sienne.
À chaque compétition, cette même scène. Le silence se fait à leur entrée. Au milieu du calme attentif, on entend alors siffler ce bras qui fend l’air, résonner le pied qui frappe fort le tatami, claquer le karategi, vrombir ce souffle travaillé, et le kiai exploser. Et quand le public rompt son mutisme pour acclamer un geste parfaitement exécuté, les athlètes, eux, restent de marbre, concentrés à l’extrême. Une claque. Un puissant effet esthétique. Mais pas seulement pour les intéressés eux-mêmes. Alexandra Feracci, la numéro un française de 25 ans, sait de quoi elle parle, puisqu’elle a fait de la danse. « Le kata provoque des émotions particulières chez les gens, notamment les non connaisseurs qui nous disent que c’est beau. Mais je précise souvent que cette « chorégraphie codifiée » qu’ils semblent voir, il faut d’abord la lire sans oublier que l’on pratique un combat. Certes, l’adversaire est imaginaire, mais on recherche avant tout l’efficacité du geste. Chaque mouvement a un sens, ce n’est pas juste quelque chose d’esthétique. » Lire la suite de l’article