
L’esprit du contact
Nîmes accueillait le week-end passé la coupe de France contact et semi-contact. Un rendez-vous qui prend de l’épaisseur et de l’envergure, en favorisant un esprit de combat que tous les participants soulignent.
C’est désormais un haut lieu du karaté contact. « Presque une institution », ose Mohamed Messadaoui, responsable de la commission d’arbitrage de karaté contact, full contact et interdisciplines. Le mot est fort, mais si le succès de cette coupe de France contact et semi-contact fut une nouvelle fois au rendez-vous, le lieu qui l’a accueilli, le gymnase du Parnasse, à Nîmes, est l’une des premières raisons évoquées par beaucoup.

Le Parnasse et ses atouts
Un constat général qui frappe immédiatement quand on écoute officiels autant que combattants. « Le bilan est très positif avec trois cent vingt participants sur le week-end, débute Mohamed Messadaoui. Cet événement devait initialement avoir lieu, comme l’année passée, à Bourg-de-Péage dans la Drôme, ce qui aurait sans doute attiré davantage de clubs franciliens, comme nous l’avions constaté en 2023. Mais une indisponibilité de salle nous a poussés à nous replier sur Nîmes et la salle du Parnasse et ses cinq cents places en tribune. C’est en effet là qu’est organisée depuis dix ans la coupe de France zone sud de karaté contact. Il existe un lien fort désormais entre la discipline et ce lieu, en grande partie grâce au savoir-faire du comité du Gard qui est aux manettes de l’organisation, pour ce qui constitue un exemple réussi de décentralisation des compétitions. »
Vainqueur de la catégorie juniors -55kg en semi-contact, Renaud Mota, combattant gardois au Camargue Boxing d’Aigues-Mortes – et donc à domicile ce week-end –abonde dans le sens de Mohamed Messadaoui. « L’une des qualités de cette salle est sa configuration : même en haut des tribunes, la vue est excellente. De plus, elle a une très bonne acoustique, ce qui permet de bien entendre les annonces. Nous étions contents que cette coupe de France ait lieu ici : nous y avons nos repères, à la fois visuels et logistiques. Du coup, cela enlève une part de stress. » Déjà vainqueur en 2023, ce combattant de dix-sept ans en or après trois combats loue également « l’excellence de l’organisation avec peu de temps d’attente entre chaque combat et entre la finale et la remise des médailles. »

Respect et pratique variée
Le public aussi, était au rendez-vous. Comme ce fut le cas avec Lilo Montabonnet, dix-neuf ans et médaillée d’argent en seniors -63kg. Licenciée au club Boxe Américaine Annonay (Ardèche), cette étudiante venait pour la première fois sur une compétition fédérale. Verdict ? « Je ne suis pas du tout déçue. Bien au contraire. J’ai fait deux combats et je repars déjà motivée pour la prochaine. Ce que j’ai le plus apprécié ? Le respect, que ce soit entre les combattants, avec les coaches ou les arbitres. Avec mon adversaire de la finale, nous avons d’ailleurs pris le temps de discuter après le combat. L’état d’esprit général, c’est ça qui m’a marqué, sans doute plus que ma deuxième place. » Une analyse que livre aussi Richard Bouchet, septième dan et directeur technique de l’EJK Golfe-Juan, mais également du comité départemental des Alpes-Maritimes. « Je suis venu avec six combattants du club. Trois sont médaillés : l’or pour Tyron Lunetta en minimes -50kg, l’argent pour Alexandre Rosen en seniors full contact -64kg et le bronze pour Anthony Libbra dans la même catégorie. Dans ma fonction au sein du comité départemental, je constate que de plus en plus de pratiquants veulent participer à ces compétitions “contact”. Parce qu’elles offrent une variété de possibilités – Alexandre et Anthony ont essayé ce week-end, par exemple, le full contact, parce que l’arbitrage devient de plus en plus expert, avec un règlement clair et qui s’est stabilisé ; enfin, justement, parce que l’ambiance est vraiment saine : ici, nous n’avons que des adversaires, pas des ennemis. On se sent fier d’être combattant, karatéka et membre de tout cela. »

Un calendrier cohérent
Une participation croissante que Mohamed Messadaoui, bénévoles et commission sportive essaient de mettre le plus pertinemment en musique. « Nous avons une douzaine d’événements sur la saison entre karaté mix, karaté contact et semi-contact. Le week-end du 9 et 10 novembre, près de six cents participants étaient à Coubertin à Paris pour la coupe de France zone nord de karaté mix light et karaté mix. Nous avons essayé de répartir les événements de manière intelligente sur toute la saison en faisant en sorte qu’il n’y ait pas de concurrence entre les dates, de telle sorte à satisfaire nos licenciés qui combattent entre six et huit fois entre septembre et juin. » Une stratégie que Richard Mota félicite. « J’ai programmé six compétitions dans la saison avec cette coupe de France pour débuter. Très honnêtement, je ne changerai absolument rien à ce calendrier ! En effet, c’est idéal selon moi, car cela me laisse environ un mois et demi entre chaque compétition. Ce qui me permet à la fois de récupérer et d’avoir un temps suffisant pour mettre en place des axes de travail. »
© Sen No Sen