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Francis Didier « De nombreux défis à relever pour cette olympiade »

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Réélu Président pour un nouveau mandat de 4 ans par les 251 représentants des clubs de la FFK lors de l’Assemblée Générale Élective du 28 novembre dernier, Francis Didier fait le bilan de la situation actuelle et esquisse les grands projets de l’olympiade à venir.

Le contexte actuel est particulier, dans quel état d’esprit entamez-vous ce nouveau mandat ?

Nous avons plein de défis à relever, le premier étant bien sûr de soutenir les clubs dans cette crise et de les aider à la surmonter, notamment sur le plan financier. Aussi, dès la fin de saison dernière, nous avons décidé de réinvestir les 1,3 millions d’euros non dépensés suite à l’arrêt des activités en exonérant l’ensemble des clubs du versement de la cotisation fédérale, qui s’élève à 250 euros par club et qui n’a de fédéral que le nom. Celle-ci est en effet perçue chaque année par les ligues régionales qui la redistribuent aux comités départementaux et aux zones interdépartementales de leur territoire. Ce versement d’un montant de 900 000 euros a été fait dès le 25 juillet aux comités, zones et ligues afin qu’ils organisent la reprise des clubs. C’est donc maintenant à eux d’agir car ils sont plus proches du terrain et savent comment aider leurs clubs. Nous avons financé la fabrication et l’envoi du kit de communication de rentrée pour chaque club pour un montant de 400 000 €.

Ces deux actions ont permis à chaque structure de démarrer la saison assez sereinement. Nous avons d’ailleurs constaté une reprise d’activité quasi normale au début du mois de septembre, malgré les difficultés rencontrées par les familles impactées directement par l’arrêt de l’activité économique.

Malheureusement, la situation s’est à nouveau détériorée et les restrictions se sont progressivement accentuées dès le début du mois d’octobre, jusqu’à un nouvel arrêt complet de l’activité, qui a impacté financièrement les clubs mais aussi la Fédération.

Cette année sera extrêmement difficile financièrement, pour nous comme pour toutes les fédérations et nous estimons la perte de licences en fin de saison aux alentours de 30%. L’Assemblée Générale a voté un budget qui tient compte de cette estimation et nous allons devoir réaliser des économies drastiques pour ne pas nous mettre en péril. Il faut également tenir compte de la crise économique et être conscient que nous ne retrouverons pas notre niveau de stabilité dès la rentrée 2021. Les difficultés financières des familles vont perdurer même à la réouverture des clubs et vont jouer un rôle sur les dépenses de loisirs sportifs sur au moins 2 saisons.

La Fédération est donc impactée par la baisse des licences mais il faut aller de l’avant et mettre en place les éléments pour une relance des clubs dès que possible, car ils sont le point central de notre activité. Il faut être conscient que tout part de la base, des licenciés et des clubs. Il est primordial de garder cela en tête pour ne pas être déconnecté de la réalité des pratiques et des pratiquants.

Vous parlez de permettre la relance des clubs, quelles sont les actions prioritaires que vous mettez en place pour y parvenir ?

Nous établissons différents scénarii de reprise pour relancer l’activité. En accord avec les recommandations du Ministère des Sports, nous travaillons sur les conditions et protocoles de réouverture des clubs aux mineurs (le 15 décembre) puis aux majeurs (le 20 janvier). Le protocole défini par le Ministère est plus contraignant encore que le premier et nous attendons toujours les dates de reprise des compétitions et la réouverture des stades aux spectateurs.

Il faut être prudent sur les dates mais nous travaillons aussi sur la mise à jour du calendrier fédéral, en envisageant les options de reprise des compétitions. En ce qui concerne les championnats, nous pouvons évoquer 3 options différentes : l’option A serait de décaler les dates des compétitions départementales pour conserver la pyramide qualificative actuelle. Comme l’étape de qualification départementale est uniquement une étape de participation, l’option B serait d’organiser directement l’étape sélective au niveau de la ligue régionale qui est prévue en février. Enfin, si cette option n’est pas réalisable soit en raison d’une reprise d’activité plus tardive que prévue ou d’une incapacité de certaines ligues régionales à obtenir une salle aux dates demandées, l’option C serait d’organiser dans une grande salle parisienne pouvant accueillir une dizaine de tatamis, des championnats par catégorie d’âge sur 3 weekends, ouverts à tous. Ce sont des hypothèses, puisque nous dépendons des annonces de l’Etat, mais nous nous tenons prêts, quelle que soit l’option.

L’objectif est de permettre aux clubs de proposer des activités à leurs adhérents et ainsi garder le contact avec ceux pour qui la compétition et les stages sont importants. Cela vient en complément de l’activité quotidienne des professeurs et bénévoles au sein des dojos. Ce sont les actions à court terme que nous menons.

Et à plus long terme, quels sont les grands projets pour ces années à venir ?

Les grands projets en cours sont articulés autour d’un principe commun, la concertation. Les idées ou pistes de réflexion sont lancées, en consultant et échangeant avec l’ensemble des acteurs pour faire évoluer les choses dans le bon sens. Sinon, on ne peut faire que des ajustements de règlementations existantes, qui petit à petit perdent leur esprit d’origine.

Pour donner un exemple, nous avons fait en début d’année une réunion avec la commission arbitrage et une réunion avec les 30 meilleurs coachs de France. L’objectif est d’impulser la modification de la réglementation des compétitions, en consultant tous ceux qui sont intéressés et directement concernés. Nous initions le projet et donnons un sens de réflexion, et pendant 6 ou 7 mois, le projet avance dans un esprit de concertation, jusqu’à effectuer un test en situation réelle lors d’une compétition au mois de juin. L’idée générale est de fluidifier les combats et de rendre la discipline plus spectaculaire et compréhensible par les spectateurs. Nous travaillons sur l’ensemble des aspects pour aboutir à un projet cohérent et compréhensible par tous : les rôles des différents acteurs, les règles et le sens de ces règles, mais aussi sur des outils qui permettront une évolution, comme par exemple la modification des protections (gants et pieds) ou les objets connectés.

Nous travaillons également avec les coachs sur une application pour smartphone et tablette qui leur permettra de suivre la compétition plus facilement quand ils seront dans le stade. Ils auront directement accès au tableau de leur compétiteur avec l’avancée des tours et les numéros de tatami (pyramide). Ils pourront également suivre sur leur tablette le tableau de score pendant le combat quand ils ne sont pas sur la chaise. Ce sera une application très complète, entièrement gratuite, et qui améliorera la fluidité des compétitions.

Nous avons lancé un autre projet, qui concerne la vidéo cette fois, avec la société Dartfish. Il s’agit également d’une application pour smartphone, mais qui sera accessible à tous sur abonnement. Elle permettra de voir l’intégralité des combats en vidéo, avec une minute de décalage par rapport au live. Dans un premier temps, ce sera mis en place sur les championnats, car cela nécessite une logistique importante de mettre une caméra sur chaque tatami. Nous l’étendrons par la suite à d’autres compétitions.

Toutes ces modifications serviront bien sûr à l’ensemble des disciplines de la Fédération. Nous sommes pluriels et nous nous inspirons les uns des autres pour progresser.

Ces projets concernent la compétition, quels sont les autres projets en cours ou à venir ?

Les projets liés à la compétition sont souvent les plus visibles donc les plus faciles à expliquer, mais nous menons bien sûr beaucoup d’actions en parallèle, toujours en suivant le principe de la concertation.

Pour rester sur ces projets de digitalisation, nous travaillons sur la poursuite de la dématérialisation de la licence, avec le développement d’une application pour smartphone, sur le principe des cartes de fidélité. Cette application sera en lien direct avec la base de données fédérale et sera amenée à proposer des fonctionnalités nouvelles au fil du temps.

Nous réfléchissons également avec un de nos partenaires, à un outil qui permettrait aux clubs de gérer leurs activités et leurs adhérents sans avoir l’obligation de développer un site internet, mais qui permettrait aux licenciés de s’inscrire en ligne et surtout de payer leur cotisation en ligne. Nous n’avons pas encore trouvé la solution qui nous convienne, mais c’est une piste de réflexion pour soutenir les clubs.

Nous travaillons également sur le développement de nos offres de formation. Il faut étoffer le contenu, et adapter nos méthodes pédagogiques aux nouvelles attentes des pratiquants et former les professeurs au mieux. Il faut aussi faciliter l’accès à la formation continue, pour que chaque professeur puisse progresser dans sa pratique selon ses besoins.

D’une manière générale, les projets doivent répondre à des demandes des professeurs et des clubs. Je vais relancer ma tournée des départements et des ligues, en proposant l’organisation des assises du karaté. Il est important de se tenir au plus près du terrain, et le fait de me déplacer pour rencontrer les clubs chez eux, me permet de répondre à leurs questions et de mieux connaitre leurs différentes situations. C’est grâce à cette connaissance et à ces échanges, que nous pouvons continuer à avancer ensemble et à développer nos activités et disciplines, quel que soit le contexte.

Photo Denis Boulanger

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