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23 mars 2016

Euro 2016 / L. Da Costa : « L’équipe me galvanise »

Euro 2016Haut-niveau

Présent lors de l’épopée à Bercy en 2012 avec les Cossou, Benaissa, Rghioui, Gary et consort, mais avec un rôle mineur, Logan Da Costa a depuis les derniers mondiaux à Brême pris de l’envergure dans le collectif France. Le Lorrain, troisième du dernier Open de Paris – Karate Premier League, nous raconte sa vision de la compétition par équipe et sa joie d’être sélectionné avec ses deux frères, Steven et Jessie. Entretien avec un combattant qui ne se cache pas au moment d’aborder ses relatives difficultés à performer en individuel.

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA
2015 et l’école de Police
« J’ai terminé l’école de Police le 30 octobre dernier. En temps normal, j’aurai du être affecté dans un commissariat au mois de novembre, mais avec mon statut de sportif de haut-niveau, j’ai obtenu un détachement qui me permet de m’entraîner à plein temps. Ce statut me donne l’opportunité de me préparer pour les échéances sportives majeures qui arrivent à grands pas. Par contre, après les championnats d’Europe, je serai affecté à un commissariat.
En 2015, l’année d’école a été compliquée
(ndlr: Logan a intégré l’école de police en janvier 2015). Par rapport à Châtenay-Malabry, où je m’entraînais quotidiennement, là je n’avais pas cette possibilité et surtout je n’avais pas de partenaire d’entrainement, donc je faisais avec les moyens du bord : préparation physique tous les jours et j’avais quelques entraînements de combat avec la Police. Sinon je me suis efforcé de travailler sur le plan technique, tout seul au dojo … Sportivement, j’ai plutôt réussi à bien m’en tirer entre les « Indiv » (5ème) et les équipes (2nd) au niveau à Istanbul, plus les Jeux Européens … mais heureusement que ce n’était pas l’année des « Monde » !
Depuis le début de saison 2015/2016, j’ai participé à l’Open de l’Allemagne où je n’ai pas eu beaucoup de chance, on va dire cela comme ça. Dans les jours qui suivent, je me suis blessé au genou (entorse) à l’école de Police et j’ai été privé de compétition pendant près de deux mois. Entre temps, l’école de Police s’est terminée et j’ai fait mon retour sportif à la Coupe de France Senior où je fais deuxième en individuel et premier avec l’équipe. Après un retour de blessure, avec un manque de repères et peu de confiance, ce résultat n’était pas trop mal.
 »

« L’Open de Paris, une malédiction ! »
« Je me suis bien préparé pour l’Open de Paris. J’étais vraiment bien durant cette compétition et la demi-finale, contre Thomas Scott ne se joue vraiment à rien. Ce sont les aléas de la compétition et malgré tout je suis vraiment content de cet Open de Paris, car ça faisait longtemps que je ne m’étais pas senti aussi bien. L’enjeu de la sélection ? J’ai tout simplement essayé de ne pas y penser. L’Open de Paris c’est une malédiction pour moi : j’ai toujours perdu au premier tour ! C’est une épreuve qui ne me réussit pas et dans ma tête, j’y allais pour me faire plaisir … avec l’espoir que ça passe. Je fais troisième, une bonne prestation vu le plateau de compétiteurs présents. »

L’annonce de la sélection
« A la mi-février, Yann (ndlr: Yann Baillon, Responsable de performance combat senior) m’a appelé pour m’annoncer ma sélection en individuel puis il m’a également dit que j’étais pris en équipe. J’était bien entendu heureux, mais c’est ensuite, quand je lui ai demandé les noms de mes partenaires par équipe, que c’est devenu le top ! Lorsque que j’ai entendu les prénoms de mes deux petits frères … c’était un rêve !
Steven et Jessie étaient tous les deux chez le coiffeur et je les ai appelé directement pour leur dire que l’on était tous les trois sélectionnés en équipe ensemble. C’était cool ! J’aurai pu ne pas partir en « indiv » … tant que j’avais mes deux frangins en équipe avec moi, c’est ce que je voulais. Leur réaction ? « Whouah c’est trop cool » (rires). C’était le principal pour eux aussi. On en rêvait depuis tellement longtemps ! Au club on fait déjà équipe ensemble mais en équipe de France c’est encore autre chose ! J’ai appris également la nouvelle à mes parents. Ma maman était dans la pièce d’à côté quand je l’ai su, donc c’est elle qui était au courant en premier et j’ai également appelé mon père qui était au travail …
 »

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA
« Pas de recette miracle en équipe »
« Pour l’épreuve par équipe on n’a pas besoin d’essayer d’instaurer un esprit de groupe, il est déjà présent. On se fait confiance les uns aux autres, que ce soit avec mes frères, bien entendu, mais aussi avec Kenji, Marvin, Corentin et Lonni. On est un bon groupe de potes à la base donc il n’y a rien a créer. Avec Kenji nous serons les deux piliers de l’équipe, les rescapés de Bercy depuis que nos collègues ont arrêté. On se doit de tenir de la baraque …
Comment gagner ? Chacun fait le travail. Si un combattant perd, l’autre derrière gagne et c’est comme cela que l’on avancera dans la bonne direction. On fait comme cela depuis un petit moment et ça ne fonctionne pas trop mal. Avec Kenji, notre rôle sera de galvaniser les troupes avant chaque combat, rien de plus. Chacun fait le travail sur le tapis. Point. Que ce soit à Montpellier ou ailleurs l’enjeu est le même : il faut gagner. En Turquie, l’an passé, nous avions une équipe correcte mais toute nouvelle. Pour moi, cette année, on a une équipe solide avec des gars qui se connaissent bien. On a été capable l’an passé d’aller en finale contre les turcs en Turquie et de les pousser dans leurs derniers retranchements. On n’a pas tremblé alors qu’on était chez eux, donc chez nous on doit être capables de faire quelque chose. Nous serons attendus, c’est certains, mais on sera prêts. »

Brême et Istanbul : des déclics
« Le déclic se produit à Brême. Contre la Slovénie, je sauve, entre guillemets, l’équipe. Je devais absolument gagner car un nul ne suffisait pas. Quelque chose s’est créé à ce moment là. Au tour suivant, je suis en « un » et je gagne mon combat, l’équipe est lancée. On passe la Belgique mais je me blesse à la main durant ce combat. Je ne peux pas combattre au tour suivant et l’équipe est éliminée. A Istanbul, en mars 2015, Ludo me place en trois à une position charnière et je retrouve Bitsch qui m’avait battu la veille en individuel. Je le bats cette fois en équipe. En demi-finale, face à l’Azerbaïdjan je suis en cinq, une place que je n’avais jamais prise. Il fallait gagner et je tombe contre Atamov, un +84kg, vice champion du Monde senior, bref, un client ! Après cette victoire on se qualifie pour la finale. »

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA
« En équipe, aucun doute possible ! »
« Je sais que je ne me comporte pas pareil en individuel et en équipe. Il n’y a pas d’autre solution pour moi que de gagner en équipe … C’est difficile à expliquer ! En individuel, parfois il m’arrive de cogiter, de vouloir gérer ceci ou cela … En équipe ce n’est pas possible ! A Istanbul, je me suis rendu compte que peu importait le placement ou j’étais, il fallait gagner. Le fait de ne pas être seul en équipe, c’est différent que de jouer juste sa « peau » comme en individuel. Si je perds en individuel, c’est moi et moi seul. En équipe, si je perds je ne suis pas tout seul et je peux mettre l’équipe en difficulté. Il y a six autres gars qui comptent sur moi et je ne peux pas les décevoir. En équipe, je suis dos au mur, seule la victoire compte. En individuel, je peux avoir des moments de doutes durant le combat alors qu’en équipe, je n’y pense pas. L’équipe me galvanise ! »

Yann Baillon : « Logan ? Un employé exemplaire ! »

Yann Baillon : « Logan est un athlète atypique, attachant, émotif mais déterminé, convaincu de son potentiel mais qui doute parfois de lui en individuel. Dans une catégorie aussi relevée que celle des -75 kg, où les Busa, Agayev ou encore Horuna occupent le leadership, il est difficile de s’imposer. Logan y a pourtant parfaitement sa place, et le profil pour faire la différence. On dit que tout travail mérite salaire et Logan est un « employé exemplaire », qui s’entraîne plus que les autres, qui ne laisse rien au hasard, qui n’a peur que d’une seule personne en définitive, lui même…
S’il arrive à relativiser l’enjeu de l’événement et à ne combattre que pour lui même, sans se mettre une épée de Damoclès au dessus de la tête, je suis persuadé qu’à Montpellier, il est capable de l’exploit et d’aller chercher la médaille d’or. L’exploit il l a souvent fait en équipe face aux meilleurs, pourquoi n’arriverait-il pas à le faire en individuel?
C’est un véritable rouleau compresseur doté d’une condition physique hors norme, qui peut se permettre d’attaquer non stop pendant 3 minutes, un poison pour ses adversaires, mais cela ne peut pas suffir pour gagner. Il doit se concentrer sur sa technique, sur son efficacité, modérer et gérer son engagement physique afin de l’utiliser à des moments clés et surtout travailler davantage sur les erreurs adverses, si tout ça est réglé et respecté, ça risque de faire mal ! »

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