

Championnats du Monde 2021 : Quatre médailles pour conclure
Les paras donnent le ton
Ils étaient attendus, ils ont répondu plus que présents nos techniciens para-karaté ! Avec l’argent de Virginie Ballario (kata fauteuil) et celui Nohan Dudon (kata malvoyant) mais aussi le bronze de Charlène Odin (kata handicap mental), c’est une magnifique campagne. Seuls Jordan Fonteney (kata handicap mental), finalement cinquième et Fatah Sebbak (kata fauteuil) dont c’était sans doute le dernier championnat du monde ne sont pas médaillés.
La réaction des médaillés
Virginie Ballario : « Je crois avoir vécu un rêve, j’attendais ce moment-là depuis super longtemps. Je suis ravie d’être sur un podium des Championnats du Monde, j’ai encore un peu de mal à réaliser que je suis vice-championne du monde. C’était en plus la finale rêvée face à l’Espagnole qui est pour moi un exemple à suivre. J’ai travaillé dur pour être à cette place et je compte travailler encore plus dur pour essayer de grapiller la marche de plus. […] J’ai eu la chance d’avoir une super préparation physique, technique et mentale. Ce qu’il me manque encore, c’est cette rapidité au niveau de l’utilisation de mon fauteuil. Je suis debout la plupart du temps et j’ai donc encore ce petit décalage avec elle qui est toujours en fauteuil. Je sais qu’il va falloir fournir les efforts nécessaires et je sais le travail qu’il va falloir fournir dans les prochains mais je compte m’y atteler très rapidement. »
Nohan Dudon : « J’ai eu un premier passage compliqué, j’avais des problèmes de sensations et j’en suis sorti avec un sentiment pas terrible mais j’avais envie de passer au deuxième tour pour vraiment envoyer ce que je savais faire. Au deuxième passage j’ai réussi à bien poser mon kata comme je savais faire et je suis sorti du tatami beaucoup plus confiant. Je suis passé premier de la deuxième poule mais je savais que ce serait compliqué en finale et qu’il y avait du gros niveau en face. Il y a eu du bon et du moins bon en finale mais je suis assez satisfait en globalité, même je reste un peu déçu forcément. »
Charlène Odin : « Je suis très contente de ce que j’ai fait et encore plus de repartir avec cette belle médaille. J’ai pu rester dans ma bulle, prendre toute l’énergie qu’il y avait autour, de la salle, de mon entourage, de l’ESAT, du club et aussi de la bonne ambiance de l’équipe ici, il n’y avait que du positif. C’est important pour moi de sentir les sensations pour me sentir bien dans un kata, et ce fut le cas aujourd’hui. »
Une septième médaille de rang en combats par équipe femmes
De l’argent, c’est aussi ce dont doit se contenter l’équipe de France combat féminine. Tenantes du titre mais opposées à une équipe égyptienne aux grands gabarits avec notamment la championne olympique Feryal Abdelaziz dans ses rangs, les Françaises n’ont pas démérité. Impeccable dans l’engagement depuis son entrée en lice cette semaine, Jennifer Zameto lançait ainsi l’équipe avec envie, mais se faisait contrer sur son mawashi-geri et perdait ce premier combat 0-3. Alizée Agier, sereine et visiblement libérée par sa médaille individuelle menait rapidement 2-0 grâce à un mawashi au corps, avant de terminer le combat tout en lucidité (3-1). Un partout, mais avantage aux Égyptiennes au nombre de points, c’est Léa Avazéri qui devait apporter le point décisif. C’est pourtant Okila Menna Shaaban, vice championne du monde individuelle en +68kg qui marquait le premier point. La Française revenait bien à un partout, mais voyait son adversaire passer à nouveau. 1-2, puis 2-3, après un point simultané donné à la vidéo, Léa Avazéri qui n’abdiquait pas. Il fallait pourtant encore aller chercher la victoire… et la Française n’avait d’autre choix que se livrer. Trop d’espaces pour son adversaire qui marquait encore. 7-3 score final et l’Égypte qui conquiert le titre, après celui de 2014 et deux médailles de bronze en 2016 et 2018.
« On savait que ça allait être difficile face à l’Égypte, analyse Nadir Benaïssa, entraîneur et coach de cette équipe féminine tout au long de la compétition. C’est une finale de championnats du monde, ce n’est pas rien. C’est une nation que l’on a déjà rencontrée plusieurs fois. Nous les avons déjà battues, mais ça n’a pas marché aujourd’hui, mais cela n’efface rien à ce qu’ont réussi les filles, une compétition de très haut niveau. Même sur cette demi-finale, elles s n’ont pas démérité. Ce qui est dommage, c’est évidemment de finir sur une défaite, c’est difficile à encaisser. Je pense à chacune d’elles, à Jennifer qui a fait une super compétition, à Laura qui n’a pas pu entrer sur tapis, mais dont le soutien et l’attitude sont remarquables. C’est toujours dur de faire des changements quand l’équipe marche, mais on sait ce qu’elle a apporté tout au long de la préparation. Elle reste un élément très fort dans l’équipe et, quoi qu’il arrive, l’équipe de France comptera sur elle dans l’avenir. Nous terminons ces championnats avec pas mal de satisfactions : une belle image de l’équipe de France, une équipe qui s’est battue. Il y a des jeunes qui ont pris de l’expérience et qui arriveront plus aguerris aux championnats d’Europe. » Déception aussi chez Alizée Agier, mais avec le sentiment d’avoir de nouveau vécu quelque chose de grand. « C’est dur à accepter parce qu’on a tout donné. Il fallait qu’on se livre donc, forcément, on prend des risques. Tactiquement, les Égyptiennes ont été bonnes. Je ne regrette rien avec mes coéquipières, je suis fière d’elles. Une septième médaille d’affilée, une nouvelle finale, c’est déjà bien. Il ne faut pas oublier que ça a été un long parcours pour être ici, performantes, mais forcément on est déçues car on voulait l’or. »
La France termine ces championnats du monde à sept médailles, au cinquième rang des nations, derrière le Japon, l'Egypte, l'Espagne et l'Italie.