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Championnats d’Europe : mission accomplie

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Avec sept médailles dont le beau titre d’une radieuse Alizée Agier, mais aussi trois médailles en para-karaté parmi lesquelles l’or de Nohan Dudon, la France est dans ses marques. Elle réussit surtout la mission délicate qu’elle s’était donnée pour ce championnat continental : qualifier toutes ses équipes aux prochains championnats du monde.

Zadar, Croatie. La France réussit une performance à la hauteur des deux précédents championnats d’Europe en nombre de médailles. Sept récompenses, un joli chiffre comparé aux quatre médailles obtenues en 2019 et 2021. « Nous allions à ce rendez-vous sans notre champion du monde Steven Da Costa et avec un Mehdi Filali encore en reprise de repères, analysait le DTN Yann Baillon. Il nous a manqué de faire basculer quelques combats importants pour obtenir plus de finales, mais nous pouvons être vraiment satisfaits. »

©Denis Boulanger – Mehdi Filali en bronze

Sept médailles auxquelles s’ajoutent celles en bronze de Jordan Fonteney et de Virginie Boyer, ainsi que l’or de Nohan Dudon, en para-karaté. Score de parité en combat individuel, avec deux podiums chez les garçons comme chez les filles. Mehdi Filali aura un peu déjoué en demifinale des -84kg face à un Italien champion d’Europe espoirs en 2023. Il se contente cette fois du bronze. La meilleure nouvelle vient peut-être des -60kg avec la médaille de notre champion d’Europe espoirs à nous, Amine Hellal, qui atteint le podium. « Il fait un très beau parcours dans une catégorie difficile, et dans laquelle on avait du mal à briller depuis dix ans, mais où on s’est beaucoup cherché. C’est un bon signe d’avenir. En -67kg, Younesse Salmi est parvenu à montrer qu’il avait le niveau, mais il devra hausser son niveau d’ambition et de préparation pour atteindre les grands podiums. En -75kg, il y a une très belle concurrence avec des combattants qui ont le potentiel. Kilian Cizo a manqué un peu de précision cette fois, mais il y en a un qui finira par prendre sa chance. Quant aux -84kg, c’était la première de Dany Makamata, il a appris et c’est à lui maintenant de se donner une nouvelle chance pour revenir avec de l’expérience en plus. »

©Denis Boulanger – Balayage de Kilian Cizo en finale de bronze

Côté féminin, c’est du bronze pour Nancy Garcia en +68kg, son troisième podium continental consécutif, et de l’or pour Alizée Agier qui a survolé les débats en -68kg, et notamment la n°1 mondiale, la Suissesse Quirici, championne en titre, qu’elle écarte en finale d’un dernier uramawashi majestueux. « Elle s’est interrogée sur la suite de sa carrière, on lui a demandé de s’occuper aussi des jeunes, et elle est au rendez-vous sur le tapis, elle prend ses responsabilités en équipe, c’est magnifique, poursuit le DTN. Quant à Nancy Garcia, quand elle aura vraiment conscience qu’elle en a les moyens, elle décrochera un titre. Tylla Levacher (-55kg) et notre récente médaillée mondiale Laura Sivert (-61kg) passent à côté sur ce rendez-vous, mais la première de Tiphaine Bonnarde (-50kg) est intéressante. Elle bat des filles fortes et montre qu’elle est bien présente et que nous avons raison de faire confiance aux championnats de France pour sélectionner nos athlètes. »

©Denis Boulanger – Tiphaine Bonnarde en quarts de finale

Les équipes, enjeu majeur

C’était du côté des équipes que l’enjeu était finalement le plus fort. Car si, en 2024, il n’y a pas de championnats du monde individuels à venir, il y en aura un par équipes, à Pampelune en novembre, pour le combat comme le kata, avec désormais des qualifications à assurer. À la veille de l’événement, seule l’équipe masculine combat était déjà sur les listes grâce à son podium aux derniers championnats du monde. Elle assure la médaille de bronze, sans Steven Da Costa. « Il lui a sans doute manqué un leader en quarts contre une équipe grecque qui revient bien, et qui a su faire des positionnements intelligents avec leur champion d’Europe des -60kg en dernier combattant, mais nos Français n’ont pas tremblé ensuite jusqu’à la médaille. »

Les féminines, en revanche, avaient absolument besoin d’un podium, si possible d’une finale puisqu’une seule nation médaillée de bronze était qualifiée, celle qui avait été battue par le vainqueur. Après un parcours impeccable, la France faisait jeu égal contre l’Allemagne en demi-finale et s’inclinait sur un quatrième combat décisif. Victoire en place de trois pour la France, deuxième médaille d’or de suite pour l’Allemagne. Et de deux.

©Denis Boulanger - Victoire de l'équipe combat femmes
©Denis Boulanger – Victoire de l’équipe combat femmes

Le kata n’avait guère donné de signes positifs avec deux défaites individuelles rapides, contre des adversaires a priori à portée, Franck Ngoan laissant passer le technicien suédois qui allait en profiter pour emporter une historique médaille de bronze pour son pays. En équipe en revanche, la France a tenu son rang, ne s’inclinant que sur l’Italie pour le trio féminin qui allait chercher le bronze, l’Espagne puis l’Italie en petite finale pour le trio masculin. Des classements suffisants pour une double sélection aux championnats du monde. « Nos équipes, qui sont pourtant jeunes et récemment remaniées, sont capables d’atteindre des notes très hautes, ce qui est très encourageant pour la suite. Le renouveau du kata français passera par eux. »

©Denis Boulanger
©Denis Boulanger – Victoire de l’équipe kata femmes

De quoi conclure une belle semaine… qui a aussi vu la France rayonner avec son équipe para. Une équipe soudée, enthousiaste et performante, à l’image du titre de Nohan Dudon en déficience visuelle. « Son Gankaku magistral en finale vient récompenser beaucoup de travail et concrétiser les ambitions légitimes que nous plaçons en lui, commente Manon Spennato, coach para-karaté. C’était éclatant (plus de quatre points d’écart avec son adversaire azerbaïjanais Nihat Mammadzada, NDLR), comme un point final après le très bon travail de Jordan Fonteney et Virginie Boyer, sur le podium eux aussi alors que nos deux autres représentants, Charlène Odin et Alexandre Schoegel, tous les deux cinquième, étaient aussi du rendez-vous des petites finales. »

Et Yann Baillon, pour conclure, de se projeter vers l’avenir. « Nous avions privilégié les équipes dans la préparation, avec des stages à Bordeaux, à Lorient… Nous avons atteint tous nos objectifs de qualification et nos représentants en individuels se sont montrés eux aussi à la hauteur. À nous de voir comment on peut gérer une préparation plus exigeante avec les calendriers des tournois internationaux. »

©Denis Boulanger – Yann Baillon et Jordan Fonteney

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