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Alizée Agier, l’éloge de la constance

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Dix ans après son inoubliable titre mondial conquis à tout juste vingt ans, c’est en patronne chevronnée que la Bourguignonne s’est offert sa seconde couronne continentale après celle de 2019. Une compétition comme elle aspire à en vivre bien d’autres dans le futur.

Elle a beau avoir été de tous les grands rendez-vous depuis les championnats d’Europe 2013 – soit cinq mondiaux et dix levées continentales, Alizée Agier n’est pas rassasiée, ni même rattrapée par la routine. « Je ne savais même pas que j’en étais à mes dixièmes “Europe”, sourit-elle à l’heure de se retourner sur cette intense semaine croate. Avec l’expérience, je sais désormais composer avec la pression de ces épreuves de référence, et j’ai su rester solide en éliminatoires même si je ne peux pas dire que les sensations étaient là. » Son 2-0 contre la Kosovare Vlera Qerimi davantage en tête que son 10-2 initial contre la Biélorusse combattant sous pavillon neutre Maryia Aliakseyeva, la native de Semur-en-Auxois savait qu’il fallait hausser le ton en demie pour s’éviter un énième combat pour du bronze – comme lors de ses deux derniers mondiaux, remportés, et ses trois derniers championnats d’Europe, pour une victoire. « J’ai beau être assez régulière en compétition, cela faisait quand même beaucoup de petites finales disputées ces dernières années, tandis que mes deux dernières sorties en K1 Premier League n’avaient pas été fameuses. Lors de la préparation, j’ai su me recentrer sur moi-même, pour me concentrer sur l’instant présent et avancer dans un état d’esprit de progression dans les détails. Savoir souffler et prendre du repos quand tout s’enchaîne, entre compétitions et stages, ça s’apprend également. La flamme était en tout cas bien là en Croatie ! »

©Denis Boulanger
©Denis Boulanger – Alizée Agier en finale face à Elena Quirici

Concentration et transmission

Les deux 6-2 qu’elle infligeait à l’Espagnole Maria Isabel Nieto Mejias, puis à la tenante du titre et leader mondiale Elena Quirici pour conclure sa route au sommet du podium, en étaient la plus probante démonstration. « J’ai mis pas mal de points, avec des coups de pied qui m’ont permis de sécuriser les fins de combat. Le maître mot de la finale, contre cette adversaire que je connais par cœur, était la concentration, et même l’endurance de concentration pour être plus précise. Avoir réussi à ne pas perdre l’objectif de bout en bout me fait extrêmement plaisir, et ce titre est là pour montrer que ma soif de médaille demeure intacte. Après, je sais que rien n’est jamais acquis et qu’il faut persévérer à longueur d’entraînement pour rester performante. » Si possible dès cet automne à l’occasion des mondiaux par équipes de Pampelune (Espagne), nouvelle épreuve que découvriront bien Alizée et ses partenaires de l’équipe de France féminine combat après le bronze obtenu ce week-end sur la côte dalmate. Un autre moment fort de la virée de la combattante de l’AAS Sarcelles. « Après la déception de notre septième place aux derniers championnats du monde, nous voulions de nouveau prouver notre valeur, et chacune a pris son rôle à cœur. Capitaine, je suis davantage là pour rassurer, faire profiter de mon expérience et trouver les mots pour souder l’équipe. J’ai eu la chance de pouvoir également transmettre aux équipes de France jeunes lors des derniers championnats d’Europe à Tbilissi, c’était hyper enrichissant. » À l’aube de sa trentaine, qu’elle atteindra début juillet, Alizée Agier a encore beaucoup à donner pour le karaté français.

©Denis Boulanger
©Denis Boulanger – Victoire de l’équipe combat femmes pour le bronze

« Ce titre est là pour montrer que ma soif de médaille demeure intacte »

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