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18 décembre 2014

Alexandra Recchia, à l’école d’avocat

Haut-niveau

« La tête et les jambes » tel était le titre du dossier paru en juillet dernier dans le numéro 58 d’Officiel Karate Magazine. Il faisait état de la belle réussite du double projet « Sport et Etude » au sein de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées. Parmi les athlètes mis en valeur, Alexandra Recchia, en pleine révision pour passer les examens afin d’entrer en école d’avocat en janvier 2015. La double médaillée mondiale à Brême a appris il y a quelques jours la bonne nouvelle … elle nous raconte ces derniers mois passés entre révisions et préparation pour les Championnats du Monde.

Crédit Photo : Denis Boulanger - FFKDA
Crédit Photo : Constance Bernauer – K.Editions

Alexandra, peux-tu revenir sur ce double défi que tu vis depuis quelques mois ? 
La saison passée je me suis lancée personnellement un gros défi à savoir, briller au championnat du monde 2014 et intégrer l’école d’avocat en janvier 2015. Avec ma carrière de haut niveau, j’ai un peu de retard au niveau professionnel par rapport à ceux de mon âge car j’ai dû organiser mon cursus universitaire de second cycle (master 1 et 2) sur plusieurs années. Et l’examen d’entrée à l’école ne se déroule qu’une fois par an. C’est pour cette raison que je ne voulais pas encore attendre un an et le passer à la fin de l’été 2015 (été sans préparation mondiale).

En temps normal on passe tout l’été à bachoter, on est enfermé dans des salles de cours, on fait des préparations privées et on rend des devoirs sur table tous les 2 jours. J’ai donc fait le choix d’une préparation privée à distance et j’ai suivi le même programme que tous les autres étudiants à deux ou trois choses près. J’ai découvert des matières que j’avais jamais étudié et j’ai dû réviser seule sur des fascicules, en ajoutant les entraînements quotidiens, voire deux fois par jours et les devoirs de 5 heures à rendre tous les deux jours dans les différentes épreuves écrites. Sportivement, la préparation estivale pour les Championnats du Monde était d’autant plus épuisante que je devais également réviser. Heureusement que le staff a été à l’écoute de mon double projet. En effet, avec Louis Lacoste, en début de chaque stage, on s’accordait sur un planning spécifique pour que je puisse m’entraîner et rédiger mes devoirs sur table afin de les rendre dans les temps.

Comme se sont passés ces examens ?
J’ai appris le mercredi 4 novembre, soit la veille de ma compétition individuelle, que j’étais admissible, c’est à dire que j’avais réussi les écrits et que j’allais passer les oraux à partir du 14 novembre. Nous avons été 191 sur 430 à passer l’étape des écrits. C’était déjà en soi une belle satisfaction. A mon retour des mondiaux j’ai donc révisé pendant 3 semaines jours et nuits pour mes 5 oraux, qui se terminaient le 28 novembre. Honnêtement j’y croyais même si ça semblait très difficile. Pour moi c’est une victoire sur ma vie, sur mes choix. C’est la preuve qu’avec de la volonté, de l’abnégation et de la détermination, on peut mener de front sport de haut niveau et études de haut niveau. Cette entrée à l’école et la réussite au CAPA (concours d’accès à la profession d’avocat), c’est ma plus grande fierté !

Quel va être ton programme dorénavant ? 
J’ai fait ma prérentrée à l’HEDAC (haute école des avocats conseils de la cour d’appel de Versailles) cette semaine. Le 5 janvier je démarre l’école, le 6 je prête serment à la cour d’appel en tant qu’élève avocat. Je débute par 3 mois de cours de 9h à 17h (déontologie, droit de la famille, droit du travail, droit pénal…) avec des plaidoiries à la cour d’appel pour s’initier à cet exercice. J’enchaîne avec un stage découverte de 3 mois. Les examens sont prévus pour juin-juillet 2015. Ensuite, j’aurai un stage de 6 mois en juridiction ou en entreprise et un stage de 6 mois en cabinet. Puis en juin 2016, le CAPA. Et si tout va bien je prête serment en tant qu’avocate entre juillet et septembre 2016, avec la fameuse robe. Voilà le planning …

Tu reviens des Championnats du Monde avec 2 médailles, comment juges-tu, avec du recul, ce bilan personnel ?
Je me dis qu’avec l’été difficile que j’ai vécu, tant au niveau de la fatigue physique que morale, je m’en sors super bien. Honnêtement j’ai été à la rue niveau Karaté tout l’été, sans doute parce que j’étais trop concentrée sur mon concours. Je suis passée à côté de l’open d’Okinawa, idem en Autriche, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’à trois semaines des mondiaux j’ai mis le concours de côté.

Crédit Photo : Denis Boulanger - FFKDA
Crédit Photo : Denis Boulanger – FFKDA

De plus, j’ai montré un niveau très faible, physiquement et techniquement, durant les stages par rapport à la forme à laquelle j’avais habitué les entraîneurs. Ils ont cependant gardé confiance jusqu’au bout. Yann Baillon m’a même dit qu’il avait peur mais qu’il était persuadé que le jour J je serais bien. Louis m’a également beaucoup soutenu moralement, ce qui m’a aidé, je ne voulais pas les décevoir.
Je suis aujourd’hui satisfaite du niveau que j’ai démontré sur ces mondiaux car c’était inespéré que je sois aussi bien avec mon niveau des 6 derniers mois. Après mure réflexion, il m’a manqué de la fraîcheur et de facto de la lucidité sur cette demi-finale pour pouvoir surpasser mon adversaire allemande. Je peux le dire aujourd’hui, je suis heureuse de ce résultat global. Le double projet est une réussite !

Pourquoi as-tu décidé de continuer au moins jusqu’aux Championnats du Monde 2016 ?
J’avais dit à mes proches que j’arrêterais uniquement si j’étais championne du monde. Tel n’a pas été le cas alors on repart pour un tour ! Etre championne du monde une fois, c’est bien, mais je veux l’être une seconde fois, pour prouver que Bercy n’était pas un hasard. Et puis au final je n’ai que 26 ans, c’est encore un peu tôt, même si mon corps me joue parfois des tours. On peut dire que ça sera mon ultime défi en tant que Karatéka.

Tu es tenante du titre à l’Open de Paris, en quoi cette compétition est un objectif pour toi ?
L’Open de Paris a toujours été une compétition importante pour moi. Elle m’a très souvent porté chance. Je me rappelle que la première fois que je l’ai gagné je n’étais que juniors 2 (18 ans). Cela m’a permis de prendre conscience de mon potentiel. De plus, c’est une compétition avec un niveau très relevé et surtout on combat à la « maison », c’est d’autant plus appréciable. Cette compétition me sert également d’indicateur, à chaque fois que je l’ai gagné, j’ai fait une belle saison ensuite …

Les Championnats d’Europe en Turquie arrivent à grands pas … en as-tu discuté à Brême avec Serap Ozcelik, qui a récupéré ta couronne mondiale ?
Non nous n’avons pas échangé à ce sujet. J’étais vraiment heureuse pour elle car c’est une chouette fille avec un bel esprit et à la sortie de sa finale, nos yeux se sont croisés et on s’est serrées fort dans les bras et là elle m’a chuchoté à l’oreille « c’est toi que j’attendais en face de moi en finale ». Cela m’a beaucoup touché, c’est un signe de reconnaissance … on se tire la bourre depuis nos 15 ans ! C’est une rivalité saine. Elle même s’était réjouit de ma victoire à Bercy. C’est aussi cela le sport !

 

Sophia Bouderbane, honorée à l’INSA

Toujours au rayon « sport et étude », la championne d’Europe espoir (-53kg), Sophia Bouderbane, figure parmi les « Sportifs du mois » de Novembre, du prestigieux « Institut National des Sciences Appliquées » de Lyon (69). Une belle récompense pour la tricolore qui sera alignée ce week-end à la Coupe de France Espoir à la Halle Carpentier.

 

Lucile Breton, diplômée en Journalime

Egalement à l’honneur dans le dossier « La tête et les jambes », Lucile Breton a appris ce jeudi 18 décembre, qu’elle était diplômée du Centre de Formation et de Perfectionnement des Journalistes de Paris. Elle racontait d’ailleurs en juillet dernier : « Je suis très compétitrice, je voyais ça comme un nouveau défi que je devais relever. Mener des études un peu complexes demande beaucoup d’investissement, ce qui correspond à ma façon d’aborder le sport de haut-niveau. Je dois être aussi concentrée, généreuse, et déterminée dans chacun de mes projets. » Félicitations à Lucile qui participera à l’Open de Paris en janvier 2015.

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