
Titre à finalité professionnelle Karaté, Wushu et Disciplines associées : à jamais les premiers !
Annoncée en fin d’année dernière, la première semaine de formation au Titre à finalité professionnelle (TFP) Karaté, Wushu et Disciplines associées consacrée à la zone nord s’est tenue au mois de mars. Au programme : de la formation théorique et de la pratique intensive, mais aussi beaucoup de motivation, de quoi nourrir de nombreux projets et même un esprit de groupe qui devrait se poursuivre. Plongée parmi ces « pionniers » avant les autres sessions de mai et juin.
Le « Titre à finalité professionnel Karaté, Wushu et Disciplines associées » se conjugue désormais au présent. « Comprendre entièrement une discipline, c’est aussi voir l’autre côté du tableau. Sans cette connaissance globale, difficile de prétendre aux formations suivantes ou à une rémunération. Le passage d’un cap, en somme. » À l’instar de Patrick Brulant (Karaté Do Shotokan Lambres), ils étaient une trentaine, pionniers, sur la ligne de départ, fixée le lundi 6 mars à 9h. « Le marché de l’emploi du karaté s’élargit. Porté d’abord, par une volonté de professionnalisation, mais également grâce à la diversification des activités. Des écoles aux EHPAD, en passant par les prisons, les centres de loisirs ou les centres adaptés, le karaté fait valoir ses atouts, précise en préambule Nicolas Boulassy, Conseiller technique fédéral en charge de la formation à la FFK. En conséquence, la création d’un diplôme beaucoup plus spécifique s’imposait, dans lequel nous associons davantage les professeurs au projet fédéral. » Quelques prérequis cependant : être majeur, licencié FFK, titulaire du deuxième dan (ou équivalent) et en possession d’un diplôme de secourisme (ou équivalent). « Le premier surpris de voir une si grande adhésion à cette formation, c’est moi ! Mais cela signifie bien que la demande croît, poursuit Nicolas Boulassy. Malgré la réquisition d’un deuxième dan, qui pouvait constituer un frein, nous faisons le plein. » Voilà pour l’ambiance. Il y a aussi les chiffres : trente-cinq candidats au total étaient présents à cette session de formation qui a obtenu un taux de réussite de 94.29%. Trente cinq candidats et surtout trente cinq profils bien divers. Divers dans leur pratique, car si les pratiquants de karaté étaient en supériorité numérique, il y avait tout de même huit représentants des disciplines associées. Divers dans leur niveau : ils étaient dix-sept 2ème dan, onze 3ème dan, quatre 4ème dan et un 6ème dan. La plus jeune candidate avait 20 ans, le plus ancien 64. La moyenne d’âge tournait autour de 46 ans. Et enfin, divers dans leurs projets et dans leurs ambitions ; mais tous semblables finalement dans leur volonté d’apprentissage et leur motivation.
Transfert immédiat
Au programme, deux premiers jours aux accents théoriques, consacrés tant à l’évolution du karaté qu’à la maîtrise du règlement administratif lors des épreuves de passages de grades, en passant par le financement fédéral et les aspects fonctionnels et juridiques d’un club. « Une multitude d’aspects primordiaux avant d’attaquer la pratique, notamment dans mon cas, en tant que dirigeant d’une petite structure, pose d’emblée Frédéric Boudjoudi, président de l’ASCAD Krav Maga de Condé-sur-l’Escaut. D’autant que cette première partie se déroulait au siège de la FFK… C’est un peu notre maison à tous. Franchement, j’étais « comme un gamin » (sic). Découvrir les différents acteurs d’une fédération, ses rouages aussi, son fonctionnement hors compétition. Et puis le fait que le président s’engage… cela veut dire quelque chose. » Presque un euphémisme au regard de l’investissement de Francis Didier, intervenant sur la moitié des modules théoriques. « Pour moi, c’est surtout un énorme coup de fouet en termes de communication, souligne Sandrine Barbarin. La présentation du service communication de la Fédération était très instructive. » D’abord parce qu’« en un coup d’œil, on comprend à quel point une présentation claire et un visuel moderne rendent un propos intelligible et attractif. » Ensuite parce qu’« elle offre des conseils, outils et supports de communication intéressants pour mettre en place ses projets. » La professeure au dojo du Vercors indique d’ailleurs : « J’ai commencé dans la foulée de cette intervention à définir un plan d’action pour ma présentation consacrée à Octobre Rose. Depuis, c’est l’effet boule de neige, et je ne suis pas la seule. » Symbole d’une première promotion particulièrement réceptive, comme le décrit Claudio Pettinella. « En quelques mots, je retiens de l’intérêt et beaucoup de questions qui traduisent de vrais projets. Pas vraiment une surprise, car il fallait être volontaire pour s’engager, mais un constat toujours agréable ! »
Alex Biamonti inspirant
Théorie dans le rétroviseur, place à la pratique, au centre départemental de formation et d’animation sportives d’Eaubonne. Au programme, une large revue des disciplines associées, en présence de leurs experts attitrés. « Jérôme Charles en karaté mix, Jacques Charprenet et Marc Raux en AMV, Jules Naud et Xiaofen Fang en wushu et Alain Formaggio en krav maga… en moyenne, quatre experts intervenaient chaque jour sur la partie pratique. Intense, mais particulièrement enrichissant », pose encore Patrick Brulant. L’occasion, aussi, de concevoir un projet pédagogique pour les enfants, sous la direction d’Alexandre Biamonti. « Sans doute l’une des interventions les plus pertinentes pour moi, puisque je donne beaucoup de cours aux enfants. Au-delà des différentes manières de travailler, cela donne aussi des idées d’exercices ludiques que je me suis empressé de mettre en œuvre, insiste le jeune président de l’AJ Thorigny Alex Marmignat, avant de détailler les enjeux de ce titre à finalité professionnelle. L’idée reste de gravir les échelons ! Je me projette déjà vers le passage du BPJEPS voire du DEJEPS, puis l’obtention de mon troisième dan dès que j’aurai l’âge requis. Sans oublier que donner entre deux et cinq heures de cours par semaine requiert du temps à la fois au dojo et en préparation de cours, et je pourrai désormais prétendre à une rémunération. » Margaux Cal (Académie Serge Cal) abonde. « Depuis quelques mois, déjà je donne des cours, mais j’ai sauté sur l’occasion. En tant qu’étudiante, prétendre à une petite rémunération, même pour quelques heures hebdomadaires, tout en ayant le sentiment d’avoir été formé et d’avoir atteint un objectif, c’est gratifiant. »
Des outils pour développer l’impact social
« Dès lors que nous obtiendrons les résultats, je démarcherai différents EHPAD essonniens. Ensuite, je poursuivrai l’objectif des écoles et centres de loisirs, ainsi que du karaté adapté et du para-karaté. En fait, le TFP n’est sans doute qu’une première étape pour moi ! » Après la reprise du Shobukan Karaté Club d’Igny il y a cinq ans, Laurent Lefèbvre s’apprête à passer un nouveau cap dans sa volonté de « semi-reconversion » comme il la nomme. L’intervention de la Coach de l’Équipe de France para-karaté Manon Spennato qui concluait cette semaine de formation était d’ailleurs cochée depuis longtemps déjà sur l’agenda du Francilien. Une intervention qui portait principalement sur la pédagogie à adopter pour proposer une activité sportive adaptée aux personnes en situation de handicap : « L’aspect social et inclusif du karaté doit encore évoluer, poursuit Laurent Lefèbvre. Sans dénaturer la pratique, il faut s’en servir de base pour prendre confiance en son corps, rester stimulé et bien pratiquer une activité. » Même enthousiasme et même détermination chez Sandrine Barbarin. « J’ambitionne de lancer prochainement des cours de para-karaté et « karaté cancer ». Cette pratique m’a personnellement sauvée il y a quelques années. Elle doit cependant être bien encadrée et il n’y a actuellement aucune offre dans ma région. Si je peux aider, ne serait-ce que cinq personnes, je pense que je serai dans mon rôle. » Et la pétillante professeure du Vercors ne manque pas d’initiatives. Avocate en constante recherche d’évolution, elle compte bien faire fructifier ce diplôme pour se spécialiser dans le droit du sport… et rester en contact avec l’ensemble de cette première promotion. « Dès le deuxième jour, nous partagions un groupe de discussion et, depuis, les messages ne s’arrêtent plus. D’ailleurs, nous avons déjà évoqué l’idée de réaliser un livre collaboratif dans lequel nous partagerons nos idées d’exercices et nos retours d’expérience ! » L’aventure ne fait que commencer.
Les prochains rendez-vous
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Trois nouvelles sessions de formation sont proposées au mois de mai et de juin par la Fédération Française de Karaté. Pour en savoir plus et s’inscrire, rendrez-vous sur le calendrier des formations.
Les prochaines sessions de formation
Fédération Française de Karaté - Montrouge (92)
Centre National d'Entraînement FFK - Castelnau-le-Lez (34)
Fédération Française de Karaté - Montrouge (92)
Centre National d'Entraînement FFK - Castelnau-le-Lez (34)
À déterminer
Centre National d'Entraînement FFK - Castelnau-le-Lez (34)