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Stage Lavorato-Murakami-Naka Une idée qui a fait son chemin

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Tout a commencé par une idée de Jean-Pierre Lavorato : offrir aux karatékas français la nouvelle génération des grands experts japonais du shotokan, et le faire en s’affranchissant autant que possible des frontières de groupes. Après Masao Kagawa (JKS) en 2019, puis Manabu Murakami (SKIF) l’année suivante, il récidivait cette année avec Murakami, accompagné du charismatique Tatsuya Naka, instructeur expert de la JKA. Les très nombreux stagiaires présents mi-septembre à Villebon-sur-Yvette ont apprécié le cadeau.

« Nous, on a eu la chance d’avoir des sensei extraordinaires, de pouvoir faire des stages avec les maîtres Kase, Shirai, Enoeda, Miyazaki ou Kanazawa. Pourquoi les générations actuelles de pratiquants n’auraient-ils pas les mêmes opportunités ? » fait mine de s’interroger Jean-Pierre Lavorato. Une idée de départ soutenue par le président Francis Didier, et sous-tendue par la volonté d’estomper sur le sol français autant que possible les effets des ruptures qui ont fait essaimer, au Japon, les groupes rivaux, au détriment de l’unité générale. Un mot d’ordre en France : ouverture, et la ferme intention d’offrir aux pratiquants de karaté de la fédération les meilleurs représentants japonais de leur discipline. Comment ces pratiquants français allaient-ils réagir ? En venant en nombre dès 2019, comme c’était encore le cas ce week-end du 17-18 septembre à Villebon-sur-Yvette où ils étaient plus de trois cent cinquante. « Des adultes qui ont la flamme, ça fait plaisir », commentait Jean-Pierre Lavorato, éternel passionné.

Cette fois, avec Manabu Murakami de la SKIF et Tatsuya Naka de la JKA, deux groupes étaient représentés en même temps sur le grand tapis du Grand Dôme. Mine de rien, une belle démonstration de la force et du prestige du karaté français et de ses pratiquants. Parmi eux, Ali Bouguerre ne perdait pas une miette de ce qu’il était venu chercher. À soixante-seize ans, ce chef de chantier à la retraite est revenu depuis quelques années à ses premières amours. « Le karaté, j’en faisais à vingt ans et j’avais arrêté avec le travail. Mais c’est addictif ! Quand j’ai eu à nouveau du temps, je suis revenu avec une ceinture blanche. » Premier dan depuis juin dernier, le septuagénaire enthousiaste expliquait son plaisir : « j’attendais ça depuis longtemps, une occasion d’apprendre. Les positions, la puissance qu’ils expriment sans forcer, je n’ai jamais vu ça ». De quoi enrichir l’expérience de ce volontaire pour la formation au DIF.

À l’autre bout du spectre sur l’échelle des âges, Awal, neuf ans, de l’IKC Montreux, n’en était pas à son premier stage puisqu’il avait déjà suivi Dominique Valéra, mais il était ravi de rencontrer le souriant Naka. « Je le connais bien parce que je regarde ses vidéos sur YouTube. Quand je rentrerai au club, je leur montrerai ce que j’ai vu ici et on pourra notamment s’en servir pour une démonstration dans la ville. »

Mais que faisait cette ceinture jaune au milieu de cette cohue de ceintures noires et d’instructeurs ? C’est son instructeur, Frédéric Kieffer, qui a suggéré à Manon de venir et lui a offert sa place. Elle n’est pas là par fascination du Japon mais pour l’envie de perfectionnement, et elle n’est pas déçue. « J’ai été impressionnée par les explications sur le lien de la respiration et de la gravité. Je repars avec tous les petits exercices sur la façon de se concentrer sur telle ou telle partie du corps. Moi qui avais du mal avec mon mae-geri, cela m’a bien aidée. » Tant mieux alors, parce que les deux heures de transport pour venir du nord de Paris, plus la demi-heure de marche pour rejoindre le Grand Dôme tenait un peu de l’expédition, de son point de vue de fraîche débutante. Non loin d’elle, Françoise Louvigny, trente-cinq ans d’enseignement à Angers, appréciait, elle aussi ce qu’elle avait vu. « La spécificité des Japonais, c’est d’axer leur enseignement sur la mécanique corporelle, avant même d’aborder la technique. Ils sont très importants car ils transmettent des outils fondamentaux. Et quand quelque chose ne va pas sans que l’on sache exactement quoi, ils parviennent à mettre la lumière sur le problème pour le dissiper. » Les plus avisés reconnaissaient même un stagiaire « anonyme » de prestige, le discret Jean-Pierre Fischer. Qu’était venu chercher le 8e dan à Villebon ? « Je suis venu m’entraîner ! Je connais bien ces deux experts et j’apprécie de participer aux stages avec eux. Je viens aussi dans l’esprit de travail car il y a toujours quelque chose à prendre dans des enseignements aussi précis. Des choses qu’on n’a plus en tête, qu’on pourrait négliger, et sur lesquelles ils mettent le doigt. » De l’excellence partagée.

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Stage Lavorato/Murakami/Naka – Septembre 2022 141 photos
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