

Lutte contre les violences : le combat continue
En France, les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes se multiplient. Elles n’épargnent aucun milieu, aucun territoire, aucune génération. Le monde du sport est lui aussi touché.
En ce 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, et pour #NeRienLaisserPasser, Gilles Cherdieu, Directeur Technique National (DTN) de la Fédération Française de Karaté (FFK) et Sabine Salmon, Directrice de l’Association Fight For Dignity, reviennent sur leurs engagements et leurs combats pour rendre visibles, prévenir et dénoncer toutes les formes de violences et d’incivilités.
La Fédération Française de Karaté s’engage
Depuis janvier 2020, et après une véritable prise de conscience du sujet dans le monde du sport suite à la libération de la parole de sportives de haut niveau, le Ministère chargé des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques a fait de la lutte contre les violences une de ses grandes priorités, avec notamment la création d’une cellule spécifique de signalements et la mise en place du contrôle de l’honorabilité des bénévoles.
Une priorité dont la Fédération Française de Karaté s’est aussi emparée. Le DTN explique : « Nous souhaitons garantir à nos licenciés un environnement sain et un espace d’épanouissement sur et en dehors des tatamis. En outre, en tant que fédération délégataire d’une mission de service public nous avons la responsabilité d’appliquer cette priorité ministérielle dans notre politique sportive. Celle-ci se traduit aujourd’hui en 4 axes : communication, prévention, accompagnement et formation. »
Premier point : la communication
En 2021, la Fédération Française de Karaté lançait la première émission de son podcast « KaraTalk : les violences sexuelles dans le sport » en compagnie de Véronique Lebar, Présidente du Comité Ethique et Sport, Laurent Bonvallet, Chargé de missions au sein du Ministère chargé des Sports, Benjamin Ecuyer, Pongiste et auteur du livre “Fissuré”, Sabine Salmon, Directrice Générale de l’association Fight For Dignity, Gilles Cherdieu, DTN de la fédération et Anne-Laure Florentin, alors Chargée de mission sur le sujet. Un podcast que vous pouvez retrouver sur toutes les plateformes de streaming.
Mais ce n’est pas tout. En partenariat avec l’association Fight for Dignity, tables rondes et rencontres s’organisent tout au long de l’année. Par exemple, lors de l’événement « Au bonheur des Dans » organisé par la FFK, une table ronde était proposée avec plusieurs acteurs du mouvement sportif pour discuter de la lutte contre toutes les formes de violences. Un événement et une table ronde qui seront reconduits en 2023.
Quelques mots sur Fight For Dignity, association partenaire de la fédération
Sabine Salmon nous explique : « Créée par Laurence Fischer en République Démocratique du Congo, l’association Fight For Dignity a pour ambition d’accompagner les femmes vulnérables par la pratique adaptée du karaté ». En France, l’association est présente dans 8 villes et elle propose des séances de karaté aux femmes qui ont été victimes de violences. « L’idée n’est pas de leur donner des cours de self-défense mais plutôt de leur apprendre à se reconnecter avec leur corps, à reprendre confiance en elles et surtout, à se reconstruire, par la pratique du karaté. »
Deuxième point : la prévention
Ici, la FFK s’appuie également sur Fight For Dignity. « Une grande campagne de prévention intitulée « Ensemble, combattons le silence » a été créée par l’association. Le but : aider et accompagner les témoins et les victimes de violences. » indique Sabine Salmon. Une campagne qui comporte des posters et carnets contenant des informations pour recueillir la parole et les numéros d’urgence à contacter. Elle a été relayée massivement à tous les clubs et organes déconcentrés de la fédération.
« Une prévention qui passe aussi par la diffusion du film « Slalom » réalisé par Charlène Favier et qui traite des déviances sexuelles dans le monde du sport » explique le DTN. « Une première projection de ce film a été proposée en 2021. L’idée est de continuer, pour les années à venir, la diffusion de celui-ci et l’organisation de soirées-débats. »
Troisième point : la formation
Pour le Directeur Technique, « la lutte contre les violences passe aussi par la formation. Aujourd’hui, nous travaillons à la mise en place d’un module sur le sujet au sein de toutes les formations proposées par la fédération, qu’elles soient bénévoles ou professionnelles. L’idée étant de pouvoir sensibiliser les dirigeants, éducateurs sportifs, coachs et enseignants bénévoles, aux signaux d’alerte et à l’aide à la prise en charge des victimes ». Un module qui devrait être proposé par la fédération dès 2023.
Dernier point : l’accompagnement
L’accompagnement d’abord, des femmes qui ont été victimes de violences. « C’est le rôle de Fight For Dignity qui, avec ses 7 enseignantes, a accompagné plus de 800 femmes en France dans leur reconstruction depuis la naissance de l’association » explique Sabine Salmon.
Mais aussi l’accompagnement des victimes et des témoins. Et pour cela, le DTN explique : « Nommée il y a quelques semaines, Cindy Tonton, Chargée de mission Politiques Publiques à la FFK, traite du sujet des violences faites aux femmes au sein de la fédération. Elle est là pour vous accompagner au mieux dans vos démarches de signalement, de prévention et d’assistance. »
Ainsi la FFK, par le biais de son Président, de son Conseil d’administration, de la Direction technique nationale, de ses salariés et de ses bénévoles, se mobilise plus que jamais et se montre pro-active face à ce sujet.
Je suis victime ou témoin : comment briser le silence ?
Votre rôle : signaler.
Ce signalement peut se faire par plusieurs canaux :
- Auprès du commissariat de police ou de la brigade de gendarmerie de proximité ou des numéros d’urgence (voir les numéros plus bas).
- Auprès des services de l’État au niveau départemental ;
- Auprès de la direction des sports à l’adresse signal-sports@sports.gouv.fr
La fédération a aussi un devoir de signalement et d’information auprès des organismes de l’État (Ministère chargé des Sports et procureur de la République).
Retrouver toutes les informations et les outils pédagogiques pour lutter contre les violences ici.
Les numéros utiles
En situation d’urgence – appeler le 17 ou le 114 ( Numéro national pour les appels d’urgence en France métropolitaine accessible aux personnes qui ont des difficultés à entendre ou à parler (personnes sourdes, malentendantes, aphasiques, dysphasiques).
Victimes mineur(e)s
- Le 119 « Enfance en Danger » (7j/7 – 24h/24 – Gratuit) – https://www.allo119.gouv.fr/besoin-daide
- Le 30 20 « Non au harcèlement » (N° vert Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 20h et le samedi de 9h à 18h-sauf les jours fériés) www.nonauharcelement.education.gouv.fr
- Si le harcèlement a lieu sur internet : N° vert « NET ÉCOUTE » : 0800 200 000 – Gratuit, anonyme, confidentiel et ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h
Victimes majeur(e)s
- 3919 « Violences Femmes Info » – numéro d’écoute national gratuit et anonyme, pour les femmes victimes de violences
- Site gouvernemental – Arrêtons les violences arretonslesviolences.gouv.fr
- Le portail de signalement gratuit, anonyme et disponible 24h/24 du ministère de l’Intérieur : https://www.service-public.fr/cmi
Accompagnement et conseil aux victimes
- France Victimes : Tél. : 116 006 N° national d’aide aux victimes (7j/7 – 9h-19h + messagerie)
- Association Colosse aux Pieds d’Argile : Tél. : 05 58 48 40 48 ou 07 88 86 46 27. Site et contact : https://colosse.fr/jai-besoin-daide/
https://colosse.fr/je-suis-temoin