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Le « par équipes », toujours spécial

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La Coupe de France combat par équipes qui s’est déroulée ce dimanche à Paris a vu Sarcelles titrée chez les masculins comme chez les féminines. Une aventure collective vécue intensément par les grands comme par les petits clubs.

Vingt-trois formations – douze masculines, onze féminines – sur la ligne de départ, six aires de combat, une demi-journée entière passée à batailler et, à l’arrivée, un seul grand vainqueur. Voilà comment résumer, en quelques mots, la coupe de France combat par équipes organisée ce dimanche à la Halle Carpentier (Paris XIIIe). Chez les hommes comme chez les femmes, c’est en effet l’AAS Sarcelles qui est montée sur la première marche du podium, signant ainsi un remarquable doublé.
« Cette Coupe de France nous fuyait depuis deux ans, c’est donc une vraie satisfaction d’avoir pu remettre la main dessus, se félicite Kenji Grillon qui, le temps d’une journée, a délaissé le karategi tricolore pour revêtir celui de son club. Cela n’a pas été évident, car nous sommes tombés sur des adversaires qui ont essayé de nous déstabiliser en combattant comme des feux follets. Mais notre expérience des grands rendez-vous a fait la différence. » La victoire d’un club qui en a l’habitude, mais sans doute quelque chose de plus profond encore, qui va au-delà de la médaille.

« Les membres d’une seule et même chaîne »
« À Sarcelles, nous sommes complètement imprégnés de la culture du par équipes, souligne l’ancien champion du monde Kenji Grillon. Et pour qu’une équipe soit performante, il faut que ses membres entretiennent une forme de cohésion, une expérience de vie commune qui évolue au gré des résultats, bons comme mauvais. » Les pratiquants croisés dans les tribunes comme au bord des tapis sont d’ailleurs unanimes : combattre en individuel et par équipes sont deux choses bien différentes. « En équipe, on ne se bat pas seulement pour soi, mais aussi pour ses coéquipiers, affirme Nasser, qui porte les couleurs du SPN Vernon. Nous gagnons ensemble, nous perdons ensemble. C’est un peu comme si nous étions les membres indissociables d’une seule et même chaîne. »
Une osmose symbolisée par les combattantes de l’ASBTP Nice, troisièmes de l’épreuve féminine. « C’est un groupe de copines, elles montent sur les podiums par équipes depuis des années, se félicite Anthony Perez, leur entraîneur. Elles sont très soudées et font les efforts les unes pour les autres. » Des propos corroborés par May-Ly, la capitaine du collectif niçois : « Cette cohésion que nous entretenons depuis tout ce temps fait notre force, confirme-t-elle. Cela nous galvanise, nous pousse à nous dépasser. »

Motivation supplémentaire
Encouragés par leurs coéquipiers, les combattants montent sur le tapis avec « un surplus de motivation évident, note Nasser. La sensation que l’on ressent est magique, d’ailleurs je ne saurais pas la décrire autrement. En plus, la pression peut être très intense à 2-2, lorsqu’il s’agit de décrocher le dernier point. Dans ce domaine, Marvin Garin est une référence à mes yeux. Il a beaucoup d’expérience et assure parfaitement quand il faut conclure. »
Le jeune Normand ne croyait pas si bien dire, puisque c’est bel et bien le champion d’Europe par équipes de 2016 qui, en finale, a inscrit l’ultime point synonyme de victoire sarcelloise face à Évry. « J’ai su placer mon attaque au début du combat et j’ai bien géré par la suite, analyse l’intéressé. Cette pression qui est mise sur les épaules du finisseur, je la connais bien désormais. Au fil des échéances, j’ai pu me forger un mental qui me permet d’être décisif dans ces moments-là. »

Faire honneur au club
En équipe, les compétiteurs ne se battent pas seulement pour leurs partenaires. Ils le font aussi pour leur club, dont ils ont à cœur de renvoyer la meilleure image possible. « Ce dimanche, j’ai choisi de faire confiance à des jeunes comme Nasser, précise Walid Slimani, entraîneur du SPN Vernon. Pour eux, c’est un véritable honneur de représenter le club. Et je sais qu’ils y sont très attachés. » Cela vaut aussi pour des athlètes de haut niveau qui, malgré un calendrier déjà bien chargé en échéances internationales, n’ont pas envisagé de faire l’impasse sur la coupe de France.
« Ça ne me fait pas peur d’enchaîner, promet Kenji Grillon, qui disputera le tournoi K1 de Madrid à la fin du mois. Je prends plaisir à affronter des jeunes loups qui rêvent de me faire tomber. Et puis, quelque part, je me sens redevable vis-à-vis de mon club, qui m’accompagne au quotidien. » Même son de cloche du côté de son coéquipier, qu’il côtoie autant à Sarcelles qu’avec les Bleus. « Ce n’est pas parce que nous avons l’habitude de combattre avec l’équipe de France que nous devons négliger notre club, souffle Marvin Garin. C’est grâce à lui que nous en sommes là et ça, nous ne pouvons pas l’oublier. »

« Un rendez-vous incontournable »
La coupe de France peut également être le théâtre de belles histoires. Comme celle des clubs de Boissy-le-Châtel et de Crécy-la-Chapelle. Deux petites communes de Seine-et-Marne qui ont uni leurs forces afin d’avoir suffisamment de combattantes pour aligner une équipe féminine. « C’était notre toute première compétition par équipes, s’enthousiasment Chloé et Cécile qui, en compagnie de Jennifer et Talia, ont réussi à se hisser en finale. Cette entente entre nos deux clubs était nécessaire pour que nous puissions participer. Nous avons été charmées par l’ambiance et nous n’espérons qu’une chose : être encore de la partie la prochaine fois ! »
Une volonté commune à tous, et ce même si des contraintes logistiques et financières doivent être prises en compte. « En additionnant les combattants, les remplaçants et l’entraîneur, le coût pour le club est assez conséquent. Mais l’aventure humaine qui en découle mérite amplement tous ces sacrifices, » assure Walid Slimani. « Faire de tels déplacements n’est pas anodin, abonde Anthony Perez, qui a dû parcourir quelque 900 kilomètres avec ses protégées pour rallier Paris depuis Nice. Nous devons y consacrer un budget important. Mais est-ce que l’on pourrait songer à faire une croix sur la coupe de France ? Impossible. C’est un rendez-vous incontournable dans notre saison. » Comme le sont sans doute aussi les championnats de France par équipes, dont la prochaine édition se tiendra à Reims le 12 avril prochain.

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