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Clubs : le goût de la reprise

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Les clubs n’ont manqué ni d’imagination, ni de motivation pour continuer à garder le lien et à promouvoir les valeurs de la discipline ces derniers. À l’heure du retour (enfin !) sur les tatamis, nous avons poussé les portes de trois dojos, en Moselle, dans le Hauts-de-Seine et en Martinique.

C’est avec plaisir et fierté qu’Aurélie Berton, présidente du Karaté Do Florange, en Moselle, a pu récompenser les jeunes karatékas de son club suite au passage de grade organisé mercredi dernier : « ils se sont entraînés non-stop depuis un an en extérieur, dans le froid et parfois sous la pluie ! Nous sommes très fiers d’eux. Le grade, c’est la connaissance, la technique, la progression mais aussi et surtout l’attitude et l’état d’esprit. Vraiment, ils ont été remarquables. » Dans ce club de cent dix licenciés (ils étaient vingt-cinq il y a trois ans), la volonté d’Aurélie Berton et de son bureau était catégorique dès mars 2020 : ne pas couper ! « Les restrictions sanitaires, parfois très dures, auraient pu avoir un effet démobilisateur. Mais je suis éducatrice de profession, je sais trop la nécessité pour les enfants, leur équilibre, de pratiquer une activité sportive et de ne pas être en permanence derrière un écran. Voilà pourquoi nous avons tout fait pour leur proposer des séances régulières, malgré le couvre-feu ou la météo. » Ainsi, une vingtaine d’enfants et d’adolescents du club se sont-ils chaque semaine sous le préau de l’école primaire située à côté dojo ou dans les tribunes couvertes du stade municipal le dimanche. Une continuité qui a permis à Aurélie Berton et son équipe de retrouver 80 % de leurs licenciés depuis la réouverture de leur superbe dojo alors que la reprise en intérieur qui va permettre également aux professeurs de préparer au mieux les cinq combattants (deux féminines, trois masculins) aux championnats de France cadets qui se dérouleront le week-end prochain à Villebon. « Pour la rentrée, la municipalité va nous aider puisqu’un chèque « sport » d’un montant au minimum de 15 € va être donné aux familles pour le paiement de la cotisation la saison prochaine. »

Le grand dojo du KC Florange

200 à la journée des copains

Dans Hauts-de-Seine, le Courbevoie Sports Karaté, lui, n’arrête pas depuis la fin mai ! « Nous avons signé avec l’union sportive du premier degré des Hauts-de-Seine un accord pour proposer des cours d’initiation au karaté aux écoles de la ville, explique Benjamin Biagiotti, cinquième dan et professeur au CSK. Avec Rachid Bouarif et Mustapha Rhorafi, cinquième dan également, nous avons fait découvrir la discipline dans quinze écoles de la ville, pendant cinq semaines. Au total ce sont soixante classes, du CP au CM2, soit près de 1500 enfants qui ont pu s’initier au karaté durant une heure. » La semaine dernière, le club organisait la « journée des copains ». Rappel du concept : un jeune karatéka vient avec un copain à qui il enseigne, sous l’œil de son professeur, deux techniques, avec l’idée, notamment, de faire tomber les préjugés sur la discipline. « Pour un certain nombre de parents ou d’enfants, le karaté est encore synonyme de bagarre et reste un art martial de garçon, précise Benjamin Biagiotti. C’est pour lutter contre ces clichés et surtout montrer que notre discipline est très évoluée sur le plan pédagogique que nous avons organisé cet événement. » Au final, pas moins de deux cents participants ! Une vraie réussite qui rend Benjamin Biagiotti plutôt optimiste pour la rentrée de septembre : « Je ne me fais pas de souci pour les enfants, il faut surtout bien communiquer, et puis nous espérons ramener des médailles de Tokyo. Pour les adultes, c’est vrai que c’est moins clair. Certains ont pris de nouvelles habitudes. Mais tout le monde va avoir aussi envie de reprendre l’activité. »

Reprise active au KC Courbevoie

Une saison en « accordéon »

À plusieurs milliers de kilomètres de là, Hubert Marie-Joseph, directeur technique du Shotokan Karaté Lamentinois (Martinique), s’apprête à boucler une saison « en accordéon ». Le confinement quasiment identique à celui connu en métropole qui n’a pourtant pas empêché ce sixième dan d’enseigner aux quatre-vingts licenciés de sa structure. « Nous avons créé deux groupes WhatsApp : l’un pour les cours enfants, l’autre pour les cours adultes. La réactivité de cette application nous a permis d’organiser des cours à l’extérieur, lorsqu’un minimum de pratiquants étaient disponibles. Nous faisions cours dans la forêt ou à la plage. Pour les enfants, nous avons travaillé particulièrement les katas et les kihon. Mes adultes venaient plus pour de la self-défense. » Des cours qui se poursuivent en plein air pour les adultes avant une fermeture du dojo de 200 m2 durant les mois de juillet et août. Philosophe, Hubert Marie-Joseph ne veut pas faire de pronostic sur la reprise : « Je suis de nature optimiste. Il reste que cette saison erratique a créé une certaine démotivation chez les adolescents. Je suis donc dans l’expectative. Si la crainte d’un nouveau confinement disparaît, alors j’ai bon espoir de retrouver une très grande majorité de mes licenciés. »

La relève du Shotokan Karaté Lamentinois
Thomas Rouquette / Sen No Sen

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