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19 novembre 2015

Wushu / M. Frankinet : « 17 ans de travail ! »

Wushu

Le picard Maxime Frankinet, a remporté, le jour de ses 29 ans, la médaille d’argent en Xingyiquan (Taolu) lors des Championnats du Monde de Wushu qui se déroulaient à Jakarta (Indonésie). Celui « qui a commencé le wushu pour le plaisir, entre combat et pratique traditionnelle » est devenu vice-champion du monde, un an après avoir remporté le titre européen. Itinéraire d’un passionné qui souhaite avant tout transmettre et assurer l’avenir du Taolu en France.

Ses débuts en Wushu
« Avant le Wushu, j’avais pratiqué le Judo car mes deux parents étaient ceinture noire deuxième dan et dirigeaient un club. C’était un sport de famille en quelque sorte et je l’ai pratiqué pendant 6 années. Mon père est décédé lorsque j’avais 12 ans. A partir de cet événement, je ne pouvais plus aller au club de judo. La structure sportive la plus proche de chez moi dispensait le Kung-Fu, Je suis donc resté dans la grande famille des arts martiaux. Jusqu’à l’âge de 18 ans, je pratiquais pour le plaisir puis je me suis orienté vers la compétition. Lorsque je suis devenu champion de France, j’ai eu du mal à réaliser : c’était mon objectif de l’époque. Ensuite, la seconde marche c’était l’équipe de France … c’était un rêve de gamin, et c’est toujours agréable d’atteindre ses rêves. (sourire) »

© Denis Boulanger / FFKDA
Maxime Frankinet • © Denis Boulanger / FFKDA

Entre Moderne et Traditionnel
« Par rapport aux autres disciplines, le Taolu Moderne implique l’utilisation de mouvements avec de fortes difficultés tels que les coups de pied sautés et les réceptions que ça engendre. Le côté gymnique est très présent et on peut juger rapidement si les enchaînements sont réussis ou non, même sans être un expert, car les déséquilibres ne pardonnent pas. Ce style demande beaucoup d’entraînement, des exploits physiques et athlétiques et c’est celui que l’on retrouve lors de ces championnats du Monde.
Pour cette édition 2015, la Fédération Internationale (IWUF) a décidé d’intégrer également 4 disciplines issues de la pratique traditionnelle. Quand on parle du Kung-Fu ce sont de nombreuses familles avec des styles différents … Habituellement ces épreuves traditionnelles étaient mises en place dans des compétitions dédiées. Depuis cette édition, elles sont intégrées dans les épreuves modernes de Taolu à travers ces mondiaux. Ces quatre nouvelles épreuves étaient donc inédites pour tout le monde … Nous ne savions pas comment elles allaient être jugées, car du Taolu traditionnel dans une compétiton de Taolu moderne, dont le style est bien plus connu par les juges, nous menait à nous interroger sur les critères retenus. Nous partions sur des éléments nouveaux, sans aucun recul hormis éventuellement les pays asiatiques qui connaissent le style mais qui ne savaient peut-être pas comment bien le traduire sur le tapis. »

Un mondial, 4 jours d’épreuve !
« En Taolu nous passons une fois et nous sommes notés avec un système de déduction de points. Il y a la note A, principale, et la note B qui est la note globale qui permet de faire la distinction entre les différents athlètes. Pour ce championnat du Monde j’ai été sélectionné pour quatre épreuves. La grosse difficulté, c’est que sur une journée, on doit se préparer pour une discipline, avec ou sans arme. On participe à l’épreuve et le lendemain, résultat ou non, on repart sur une autre spécificité. Il faut rapidement tourner la page. La préparation mentale est donc importante. »

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA

Le Taolu en France
« En France, nous sommes assez en retard sur la pratique. Il y a un vrai problème de structure que nous subissons depuis des années, et qui ne nous permet pas de travailler sereinement et dans la continuité. Les clubs préfèrent s’orienter vers le wushu traditionnel qui leur permet de stabiliser la pratique, car il ne faut pas de tapis spécifiques ou une salle de musculation … La pratique traditionnelle on peut la faire partout. En Asie, le wushu est un art de vivre. Le moderne, ça fait 20 ans que c’est arrivé en France et ça commence à vraiment se lancer. La Chine s’est également ouverte et pour nous français, il est essentiel de pouvoir y aller, revenir, connaître les méthodes … tout ça prend du temps. Depuis une petite dizaine d’années certains clubs se sont lancés en se spécialisant vraiment dans cette pratique là. Ils sont motivés, ils commencent à avoir les connaissances en la matière, les structures. Le niveau est acceptable en France. »

Transmettre aux jeunes qui arrivent
« Honnêtement, je ne m’attendais pas du tout à cette médaille d’argent, même si c’était une nouvelle épreuve. Mon objectif maintenant, ce n’est plus forcément de « performer », même si l’envie de faire quelque chose de bien est toujours présente, mais c’est surtout d’accompagner les jeunes qui viennent de passer de juniors à seniors. Il faut les soutenir en montrant que le France est bien présente. Ces jeunes doivent prendre de l’expérience, comme nous avons pu le faire avec Léo (ndlr : Léo Benouaïch). Ils doivent s’entraîner, avoir de la rigueur dans la pratique et quand ils auront le niveau pour prétendre à un podium, je pense que j’arrêterais. C’est une sorte de transition qui est importante à notre sens. »

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA

Exister sur le plan mondial
« Avec les résultats que l’on a fait, que ce soit Léo ou moi, je pense que ça va faire évoluer positivement la pratique, car les jeunes se rendent compte qu’avec du travail, c’est possible. Il y a un an, nous savions qu’aux championnats d’Europe nous pouvions gagner et que c’était vraiment un objectif réalisable et concret, mais sur un championnat du Monde nous étions plutôt sceptiques sur le fait d’exister, de faire un classement en Top 8 (les finalistes), où nous recevons un diplôme, où nous sommes reconnus.Lors de ces mondiaux, Léo à fait 4ème et 6ème en sabre et en bâton, il a frôlé de podium, moi en traditionnel je fais second et 5ème. On prouve que par le travail, il est possible de monter sur les podiums, voire de gagner. »

Vice-champion du Monde !
« Cette seconde place, personnellement … c’est tellement de sacrifices. Je remercie ma famille, mes amis, tout l’entourage … le travail paie. Je ne suis pas rentré en France, donc c’est difficile de se rendre compte. C’est un but qui est atteint. En obtenant ma note, je me suis dis que c’était bien. Je me suis placé premier et il restait 7 ou 8 participants à passer derrière moi. Avec l’expérience, je n’ai pas voulu m’enflammer car j’ai déjà eu des désillusions en championnat d’Europe … C’était intenable ! On pense à tout ce que l’on a fait pour en arriver là … seuls les athlètes peuvent comprendre. Des désillusions, des pleurs, des rires, des espoirs, des remises en question … Tellement d’émotions ! C’est à vivre ! »

17 années de travail dont 10 années de haut niveau
« Nos trois entraîneurs en « Taolu » sont à lier à cette performance, mais j’associe également tout le travail qui a été fait  avec les entraîneurs de la précédente fédération. C’est un travail de plus de 10 années qui commence à payer et il ne faut pas oublier cela. J’ai connu plusieurs professeurs, de celui qui m’a tout appris en me mettant dans cette discipline, aux entraîneurs de clubs qui m’ont guidé dans la pratique jusqu’aux sélectionneurs nationaux … c’est un ensemble de toutes ces associations qui fait que j’en suis arrivé là. C’est un cheminement … Je remercie les entraîneurs qui étaient sur place, mais aussi tous ceux qui ont participé à cette belle performance. »

 

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