

Wushu – Casey Calaber, quelle partition !
Éblouissant lors de ses trois prestations nationales pour autant de victoires, Casey Calaber a survolé le classement taolu de la Golden Wushu Series, dépassant les limites que d’autres avaient fixées pour lui. Une très belle histoire à lire dans ce deuxième volet dédié aux vainqueurs de la GWS 2024-2025.
Casey Calaber, star de la discipline depuis ses jeunes années, champion du monde en 2019, à nouveau éclatant lors de la coupe de France cet hiver, du championnat national en mars puis de l’Open de Schiltigheim en juin, et finalement vainqueur de la Golden Wushu Series 2025 en taolu masculin… Rien de plus normal ? Les apparences peuvent être trompeuses. Époustouflant sur les tatamis avec ou sans arme dont le tri-bâton qu’il manie avec une habileté rare, star de TikTok et de YouTube où il compte près d’un million d’abonnés, celui qui incarna aussi Little Boo dans Fort Boyard jusqu’en 2023, était pourtant loin d’un retour à la compétition et même de quelques heures à l’entraînement il y a un an en arrière, comme le confie son père Grégory, qui est également son entraîneur au Paris Jing Wu Hui et son agent pour sa carrière à la télévision et au cinéma. « C’est effectivement peu perceptible de l’extérieur, mais avec deux épaules en très mauvais état suite à une blessure sur Fort Boyard en 2023, il ne lui était plus possible ni de s’entraîner pour la compétition. Les médecins nous incitaient d’ailleurs à des opérations lourdes avec, pour conséquences, une convalescence très longue. Pour un jeune de vingt ans, c’est dur à vivre. »

« J’étais frustré de ne pouvoir être qu’à 80% à l’entraînement », confirme Casey. « Nous avons choisi, ensemble et avec le soutien d’un kinésithérapeute de la FFKDA, une voie alternative, en travaillant sur la mobilité et une reprise du travail au ralenti, comme une rééducation, poursuit son père. Courageux et motivé, Casey s’est lancé dans l’aventure en octobre, la coupe de France avait lieu seulement deux mois plus tard et nous n’avions aucune certitude que cela allait fonctionner. Finalement, dès sa première compétition, on a vu que son niveau était excellent. Il a répété la performance lors du championnat national fin mars puis lors du dernier Open de la saison. En empruntant ce chemin, il s’est retrouvé lui-même, même si ce fut au prix de beaucoup de travail. Mentalement, cela a été très fort et c’est là que se situe sa performance je crois. Nous nous sommes fait mutuellement confiance, il y a eu des moments difficiles, Casey y a cru et, au final, il s’est senti revivre.» Cette saison en compétition est aussi née pour Casey d’un engagement en l’honneur de son maître Yuan Hong Hai, élevé au grade de 9e dan en décembre dernier. Il a été tenu. Cela a peut-être aussi donné, parmi ses nombreux projets, l’envie de poursuivre l’aventure au jeune homme de vingt-deux ans. « Nous verrons. Ce qui est sûr c’est que la discipline est ce qui me passionne avant tout le reste et je ne me vois pas laisser à nouveau cela de côté », exprime le brillant technicien. Lui sait pouvoir compter sur les siens pour atteindre ses objectifs.
Olivier Remy / Agence Sen No Sen