Wado-ryu, de l’unité et des projets

Castelnau-le-Lez accueillait le week-end dernier ce rassemblement annuel du wado-ryu. Quatre experts là aussi pour un moment toujours particulier.

Professeur du Wado Karaté Annonay, Josy Gardier, septième dan loue la réceptivité des stagiaires présents alors que cet événement constitue l’un des moments forts pour le style. « Il y a eu environ quatre-vingts stagiaires le samedi et onze le dimanche pour les hauts gradés. Faire ensemble… On sait ce que cela veut dire dans notre discipline et ce genre de moment est toujours important. Les quatre experts présents, Patrice Belrhiti, Michel Muller, Tran Hieu et moi-même, sommes quatre professeurs avec nos particularités, mais nous appartenons à la même famille et nous avons cherché cette complémentarité entre nous. Pour mon intervention, j’avais choisi de mettre la dynamique et l’efficacité en avant, avec un travail de renraku-waza, c’està-dire un enchaînement de techniques suivi d’une projection puis d’une clé de bras. Dans mon discours, j’ai insisté auprès des stagiaires sur l’idée qu’il n’y avait pas de fin dans la recherche. Nous-mêmes, professeurs, hauts gradés, devons encore avoir cette mentalité. S’enrichir en permanence, s’améliorer au quotidien, telle est l’une des grandes leçons des arts martiaux. Le stage a duré quatre heures samedi. Il fallait rester concentré, mais il y a eu une vraie écoute, les gens sont passionnés et curieux, c’est vraiment toujours un plaisir de côtoyer ces pratiquants friands du moindre conseil et dont l’envie d’apprendre est toujours la meilleure récompense pour nous. »

« Pour l’avenir, nous voudrions peut-être faire évoluer le format de ce stage en l’organisant sur une journée entière, doubler avec une date en zone nord et attirer plus de ceintures de couleur »
Michel Muller

Directeur technique au Wado Club de Lyon, Michel Muller, huitième dan, connaît bien ce stage, et pour cause. « Avec d’autres, j’ai été à l’initiative de ce stage, créé il y a quatorze ans, rappelle-t-il. Cette année, j’avais choisi de proposer un travail d’esquive/atémi et de création du déséquilibre chez l’adversaire avec une application en jujitsu. Mon souhait, par ce thème, était double : en premier lieu, faire prendre conscience aux stagiaires qu’ils doivent donner du sens, en permanence, à leur travail. Pourquoi je fais ce geste ? Est-il fait d’une manière juste et dans le bon timing ? L’apprentissage des « bonnes” sensations est essentiel au karaté et cette problématique autour de laquelle j’ai voulu que les stagiaires se questionnent. Le message, c’est aussi que le karaté est riche et qu’il ne faut pas se contenter des coups de poings et de pieds. J’ai construit ce travail de manière évolutive, car nous avions en face de nous des karatékas différents en âge et en niveau. En tout cas, j’ai vu plein de regards pétillants à la fin de ma prestation. Dans ces cas-là, on sait que l’on vise juste ! » (Sourire)

Dimanche, ce sont les hauts gradés qui se réunissaient deux heures, par petits groupes de travail. « Un thème était donné à chacun d’entre eux, et ils avaient la responsabilité de proposer des applications, reprend Michel Muller. Ainsi a-t-on travaillé sur la construction d’une esquive ou le travail sur une attaque qu’il fallait faire évoluer. Pour l’avenir, nous voudrions peut-être faire évoluer le format de ce stage en l’organisant sur une journée entière, ce qui permettrait d’avoir un temps d’échange lors de la pause méridienne, le doubler avec une date en zone nord et faire en sorte qu’un plus grand nombre de pratiquants ceintures de couleur soit présent afin que toute la famille du wado-ryu soit réunie chaque début de saison. »