
Vétérans : entre habitudes et révélations
Ce sont près de quatre cents combattants qui se sont retrouvés ce week-end pour les premiers championnats de France vétérans depuis 2019. L’occasion de se tester, mais aussi et peut-être surtout, de partager le plaisir d’être là, au sein d’une communauté où l’amitié et l’échange dépassent l’enjeu sportif.
« En 2019, qui était la dernière édition, nous avions comptabilisé quatre-cent vingt compétiteurs. Samedi et dimanche, ils étaient trois cent soixante dix-huit. Honnêtement, on ne s’attendait pas à voir autant de participants. On a donc été agréablement surpris. » C’est tout sourire que Véronique Bourban, responsable du service compétitions, égrène les chiffres prouvant que les championnats de France, qui se sont tenus ce week-end à l’Institut National du Judo ont été un vrai succès. Une édition 2022 où les catégories 1 et 2 (35-45 ans et 45-55 ans) étaient majoritaires, tout comme la présence de combattants masculins, avec près de 80 % des participants. « Sur le kata en revanche, l’écart de genre se réduit considérablement puisque nous sommes à 60 % de masculins et 40 % de féminines. C’est une donnée intéressante à prendre en compte pour l’avenir » ajoute-t-elle.
Plaisir et retrouvailles
Francette Orski, licenciée au Samouraï 2000 Le Mans et habituée des compétitions vétérans – « j’y participe depuis cinq à six ans » précise-t-elle – ne boudait ainsi pas son plaisir de retrouver cette compétition. « Au départ, c’est mon professeur qui m’a incitée à participer à des compétitions. L’objectif ? Trouver un moyen de gérer mon stress. Je me suis très vite prise au jeu car je voyais l’impact positif que cela avait sur moi. Depuis je participe aux compétitions vétérans avec beaucoup de plaisir. D’abord, parce qu’il y a une ambiance géniale et saine. Ensuite, parce que cela me donne l’envie de vouloir toujours repousser mes limites. Pour cette édition, nous étions quatre issus du club à avoir fait le déplacement. J’en suis presque gênée, mais je suis la seule médaillée du groupe, avec une victoire en combat (catégorie 4, -55kg) et une médaille d’argent en kata, parmi six participantes au départ. Si le week-end a été très sympathique, je regrette parfois que les féminines, moins nombreuses que les hommes, passions toujours en fin de compétition. »
Professeur au sein de deux clubs de l’agglomération toulousaine, le Sen No Sen Shaolin Toulouse et les Arts Martiaux de Saint-Jean, l’expérimenté Lilian Froidure, septième dan, est sur la même longueur d’onde. « Certains de mes élèves ont pris l’habitude de participer au circuit vétéran. Cela m’a intrigué. Du coup, j’ai fait une première compétition avant le Covid. Et j’y ai pris beaucoup de plaisir car je retrouvais certaines sensations connues lorsque j’étais jeune compétiteur. J’ai donc décidé de participer avec quatre autres vétérans du club. Je termine premier en combat dans la catégorie 4 (+84kg) ainsi qu’un de mes élèves (catégorie 1, -84kg). Un autre remporte une médaille d’argent. Mais le plus important n’est pas là. Ce qui me (nous) plaît lors de ces événements, c’est l’atmosphère qui règne : soyons clairs, il n’y a pas d’enjeu, simplement le plaisir de la pratique et de retrouver des amis de toute la France. Ces championnats sont d’abord un bon prétexte à l’échange et à l’amitié. »
Une compétition qui ne clôt pas la saison pour les karatékas vétérans puisque ces derniers auront l’occasion de pouvoir participer à la coupe de France « corpo » les 25 et 26 juin prochains au Grand Dôme de Villebon, dans l’Essonne.