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09 juin 2016

Uechi-Ryu, dans la tradition d’Okinawa

Karaté

Dans la continuité de la Coupe de France Uechi-Ryu, la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées, organisait le dimanche 5 juin, un stage ouvert à tous les pratiquants.
Didier Lorho, 5ème Dan et président de l’association Uechi-Ryu Karate Do Europe, revient avec nous sur cette manifestation.

© DR / FFKDA
© DR / FFKDA

Hirokuni Yamashiro, 8ème Dan et professeur à Okinawa, s’est déplacé pour l’occasion, afin d’animer ce stage conjointement avec Yukinobu Shimabukuro, 8ème Dan et expert fédéral. C’est une cinquantaine de participants qui a pu profiter du savoir de ces deux grands maîtres de la discipline. Si la plupart avaient participé la veille à la Coupe de France, l’esprit de la journée du dimanche était tout autre. Le travail, réalisé dans la plus pure tradition d’Okinawa, s’est déroulé dans un rythme soutenu et une ambiance martiale.

Les stagiaires, tout sourires à la fin de ce rassemblement, étaient la preuve de la satisfaction générale qui régnait.

 

Entretien avec Didier Lorho, 5ème Dan, qui nous éclaire sur les fondements du Uechi-Ryu…

Un peu d’histoire
Le Uechi-Ryu est un art martial qui vient de Chine du Sud. Son fondateur Kanbun Uechi, japonais d’origine parti pour éviter la conscription japonaise, y a fait la rencontre de Shu Shi Wa, expert du Pangainoon (ndlr. école de boxe chinoise). Cette école dont les techniques se basent sur trois symboles animaliers, le tigre, le dragon et la grue, va beaucoup influencer Kanbun. Après 10 ans à ses côtés, Kanbun Uechi obtient son diplôme de professeur.

Il rentrera quelques années plus tard au Japon et ouvrira son premier dojo où il enseignait alors le Pangainoon Karate Jutsu. De retour à Okinawa, il transforme le nom de son école en « Uechi-Ryu Karate Jutsu ». Aujourd’hui il s’agit du seul style de karaté qui porte encore le nom de son fondateur.

De retour de Chine, Kanbun Uechi ne connaissait que 3 katas, à savoir Seisan, Sanseiryu et Sanchin Sanchin. Ce n’est que lorsque son fils, Kanei Uechi, prit la succession de son père qu’il créa 5 katas supplémentaires.

Les spécificités de ce style
Les trois symboles, à savoir le tigre, le dragon et la grue sont des éléments inhérents au Uechi-Ryu. On retrouve certaines techniques qui s’y apparentent dans nos katas, comme par exemple l’utilisation des doigts en guise de griffes ou de pic.

Aujourd’hui le Uechi-Ryu ne compte que 8 katas, ce qui est moindre en comparaison avec d’autres styles du karaté, comme le Shito-Ryu ou le Shotokan.
Les positions sont hautes, nous travaillons en « sanchin dachi » sur les katas car le Uechi-Ryu est un art martial basé sur la self-défense. Ainsi, l’application de techniques défensives et offensives se travaille de manière plus intuitive.

En outre, il y a un énorme travail d’endurcissement du corps, ou « Kote Kitae ». Pour cela à chaque entraînement il y a un travail en binôme au cours duquel les coups sont portés, afin que l’adversaire se renforce. L’objectif final étant, en situation réelle, de pouvoir dissuader son adversaire rien que par l’utilisation d’un blocage porté.

Son évolution moderne
Avec Yukinobu Shimabukuro nous (ndrl. avec Didier Lorho) avons créé en 2006 la Coupe de France de Uechi-Ryu. Au départ cette compétition était uniquement portée sur les katas. Nous avons par la suite associé la partie combat, ouverte alors uniquement aux seniors.

En compétition le KO est autorisé, au visage s’il est réalisé avec une technique de pieds, et au corps, où les techniques de poings viennent rejoindre les premières. Afin de distinguer le Uechi-Ryu d’autres styles, les techniques de poings doivent être amorcées par des blocages pour être comptabilisées. Plus tard nous avons ajouté le travail au sol, qui permet aux compétiteurs de continuer de travailler pendant 10 secondes. Ainsi, s’il y a immobilisation le combat est gagné par Ippon Shobu.

Avec le temps, nous avons souhaité intégrer les catégories plus jeunes. Pour cela nous avons modifié le règlement et inséré les protections obligatoires (à l’exception des protèges-pieds qui n’ont aucun statut obligatoire) pour les catégories allant de poussin à minime. Pour les cadets et juniors, les frappes au corps sont autorisées, mais les KO au visage sont interdits.
Enfin, en termes d’évolution sportive nous passons nos grades au même titre que les autres styles de karaté. On s’adapte bien évidemment car notre école est différente, mais cela reste du karaté !

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