Tournoi de qualification : H. Confiac dans le game !
Si la journée avait commencé tout doucement pour le camp français avec l’élimination de Silya Abdesselem dès la phase de poules avec une défaite contre la Bosniaque Sipovic (championne d’Europe espoirs 2023, 0-1), un match nul (0-0) face à la Turque Im Rezzan et une victoire 1-0 sur la Jordanienne Alsaaideh, Hendrick Confiac, le deuxième Français engagé aujourd’hui, a fait sauter la banque !

La foudre s’abattait d’abord sur le Coréen Yang, dix-neuf ans, sans référence mondiale ni continentale : 8-0 (lequel Coréen en prendra aussi 10 contre l’Islandais) pour une parfaite entrée en matière. Tout commençait bien aussi sur son deuxième combat du jour face au Kazakhstanais Nikita Tarnakin avec le premier point marqué synonyme de senshu face à ce solide guerrier des steppes double médaillé aux championnats d’Asie espoirs. Mais le Français manquait de précision sur ses attaques de poing et se faisait contrer et même mener. C’est donc au mental à dix secondes de la fin qu’il claquait un énorme ura-mawashi pour passer devant et l’emporter. Il fallait donc passer le fjord islandais Hugo Halldorsson, un transfuge des -75kg qui a la particularité de s’être aussi aligné en kata jusqu’en 2023. Concentré, Hendrick Confiac prenait pourtant un premier contact, puis un second sur un mawashi d’abord donné par les juges face à un adversaire dont la stratégie était d’entrer dans la distance tête en avant en cherchant le corps-à-corps pour casser l’allonge du Français. Agaçant vu des tribunes, mais bien géré par Confiac qui prenait le senshu après une minute de combat avant de mettre deux autres points pour le 3-0.

Démonstration finale
Le quart de finale ? Ce serait face à l’expérimenté Italien Michele Martina, deux fois champion d’Europe de la catégorie en 2018 et 2023, rien de moins. Mais cette version d’Hendrick Confiac, c’est du solide ! Un premier point pour le senshu à mi-combat à l’unanimité des quatre juges, suivi d’un ura-mawashi sur l’action suivante en aspirant parfaitement l’attaque de l’Italien : 4-0 ! Puis 6-0 avec un mawashi au corps impeccable, avant un autre coup de pied en remise. 8-0, pour un combat en forme de démonstration et un billet pour les championnats du monde… De quoi faire exulter le jeune combattant de l’AAS Sarcelles, faire lever le public de Coubertin mais aussi sauter de joie Ludovic Cacheux qui le coachait aujourd’hui.
« Avant tout, j’avais à cœur de faire une belle compétition, je voulais me sentir libéré, je voulais m’exprimer, faire mon karaté, pour aller chercher cette place pour les championnats du monde, explique celui qui est entouré par Kenji Grillon et Daniel De Barros à Sarcelles. C’était ma dernière chance, je l’ai saisie et je suis content de la manière. Il y avait du stress évidemment, mais je travaille là-dessus et le plus important est de l’utiliser à bon escient, comme j’apprends à le faire en préparation mentale avec Ibrahim Gari qui fait un travail formidable avec moi. Pour être honnête, sur le Kazakhstanais, je n’ai jamais douté. Je l’avais déjà affronté, donc je connaissais un peu son karaté. Et la confiance, je l’ai gagnée sur le premier point que je lui ai mis. Quand il est passé devant, je ne me suis pas affolé, je savais que je saurais remonter. Le coaching était parfait aussi aujourd’hui avec des combats parfaitement préparés, à l’image du dernier contre l’Italien que je n’avais jamais combattu où j’ai strictement reproduit ce que nous avons vu à l’échauffement, sans jamais lui laisser l’opportunité d’y croire. Mais, c’est vrai, ce dernier coup de pied a été libérateur, je crois même avoir crié très fort. Je ne veux pas m’arrêter là, mais c’est un nouveau palier après être revenu de deux années de blessures et de galères il y a un an, voir remporté les championnats de France et avoir disputé les championnats d’Europe. Maintenant, je dois continuer sur mes points forts, en jouant sur mon grand gabarit et mon explosivité et gommer mes points faibles, mais ceux-là je les garde pour moi.» (sourire)
Olivier Remy / Sen No Sen