

Tokyo 2020 : Alexandra Feracci échoue de peu
Elle avait à faire à forte partie et cela ne se joue pas à grand-chose. Trois dixièmes de moins que sa principale rivale dans la poule B, la Turque Dilara Bozan. Une technicienne plus jeune que la Française Alexandra Feracci de quatre ans – avec ses vingt-quatre ans la Turque est d’ailleurs la cadette des qualifiées, avec juste devant elle les vingt-sept ans de la Japonaise Shimizu et bien loin des trente-neuf ans de la doyenne espagnole Sanchez Jaime – mais de grande expérience puisqu’elle est médaillée européenne depuis 2014, et finaliste encore cette année derrière l’intouchable Espagnole. Difficile en effet pour Alexandra d’aller chercher la Japonaise championne du monde 2016 et finaliste 2018, qui réalisait d’ailleurs un impressionnant 28,00 sur 30 sur son « Suparinpei » lors de son second passage en poule – le meilleur score jusqu’ici – , ou encore l’Italienne Viviana Bottaro, médaillée sur les deux derniers championnats du monde.
Il fallait donc dominer la Néo-Zélandaise Andrea Anacan, une trentenaire d’origine philippine et tenter de marquer le coup d’entrée face aux deux Européennes les plus accessibles. Avec 24,46 sur « Chibana No Koshanku », la Turque restait à portée et la Française allait tenter de s’imposer avec son « Suparinpei », un kata sur lequel avait remarquablement travaillé lors du stage terminal de Niigata. Avec 24,32, elle ne parvenait pas à prendre le meilleur, mais restait au contact, concentrée et efficace.

Un duel serré avec la Turque Bozan
Dès son premier passage, il fut clair qu’il n’y aurait rien à faire contre l’Italienne Viviana Bottaro, dont le « Anan Dai » était jugé valoir un 25,54. Quant à la Japonaise, elle était hors concours avec 27,40 pour son « Oyadomari No Passai ».
Tout allait pouvoir se jouer encore au second passage, selon la règle de ce tournoi olympique unique en son genre. Il fallait repasser devant la Turque pour finir dans les trois meilleures. Mais Dilara Bozan laissait peu de place au suspense avec une grosse progression sur son second kata, un « Papuren » noté 25,06 ! Alexandra Feracci donnait tout ce qu’elle pouvait sur son kata favori, « Chatanyara Kushanku », et progressait, elle aussi. Mais avec 24,48, ce n’était suffisant. Sa principale rivale, la vice championne d’Europe turque Bozan, allait se hisser dans la poule de classement des six meilleures avec 24,76 de moyenne, tandis que la Française était éliminée avec 24,40. Les Jeux s’arrêtent là pour Alexandra.
Dans la poule de classement, les deux favorites se retrouvaient à égalité avec 27,86, « Papuren » pour l’Espagnole Sandra Sanchez Jaime, « Chibana no Kushanku » pour la Japonaise Kiyou Shimizu. Ça promet pour la finale, tandis que les médailles de bronze se joueront entre la Turque Bozan et la Hong-Kongaise Lau d’un côté, et entre l’Américaine Kokumai et l’Italienne Bottaro de l’autre.
La réaction d’Alexandra Feracci
Je n’ai aucun regret, il faut retirer du positif malgré tout. J’ai écrit une page du karaté et je suis fière d’être ici et d’avoir représenté ma nation ainsi que mon île. Je suis heureuse d’avoir vécu ce rêve olympique !