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Puiser l’enseignement à la source

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Maisons-Laffitte accueillait, dimanche dernier, un stage de Uechi-ryu animé par Kansho et Kanyu Uechi en personne. L’occasion rêvée, pour les participants, d’être au contact direct des premiers garants de la bonne transmission de ce style.

En ce dimanche matin, il règne comme une forme de douce quiétude aux abords du palais omnisports Pierre-Duprès de Maisons-Laffitte. À l’extérieur, des familles profitent de la clémence de la météo pour se promener sur les rives de la Seine. Et sous le grand toit en verre du gymnase, l’ambiance est des plus studieuses. Ils sont environ quatre-vingts à répéter méticuleusement leurs enchaînements, avec application et sans bavardage inutile. Les observateurs curieux installés en tribunes auront peut-être reconnu Jacques Tapol, présent au milieu des autres pratiquants. Le champion du monde 1986 et expert fédéral (8e dan) est venu, comme les autres stagiaires, pour s’abreuver des conseils de deux invités de prestige, à savoir Kansho Uechi (7e dan) et son frère, Kanyu (5e dan). Tous deux sont des arrières petits-fils de Kanbun Uechi, le fondateur du style Uechi-ryu.

© Denis Boulanger / FFK

Ouvert à tous
Kansho, l’aîné, tient désormais le rôle de « soke » (« grand maître ») du courant. Sur le tapis, il distille ses consignes et laisse à son frère et à son fils, le jeune Kanichiro, le soin d’effectuer les démonstrations. Trois heures durant, les senseï japonais captivent l’auditoire. Didier Lorho, lui, ne cache pas sa satisfaction. Au lendemain d’une coupe de France Uechi-ryu « de très grande qualité », ce stage organisé dans les Yvelines a fait le plein.

© Denis Boulanger / FFK

« Voir autant de monde un dimanche matin, jour de la fête des mères qui plus est, c’est quand même assez remarquable, se félicite le président de la Uechi-Ryu Karaté Do Europe. Un lien très fort a été tissé entre maître Shimabukuro (9e dan et pionnier du développement du style sur le Vieux Continent) et Kansho Uechi, ce qui explique pourquoi le soke nous rend visite assez régulièrement. Son objectif est d’être fédérateur, de tous nous rassembler. » Outre les stagiaires français, des Belges, des Portugais ou encore des Russes ont ainsi répondu à l’appel et ont fait le déplacement. Mais l’événement se voulait aussi ouvert aux adeptes d’autres styles. « Notre école reste marginale dans l’univers du karaté et nous voulons inciter les autres pratiquants à venir à notre rencontre, affirme Didier Lorho. Dans les arts martiaux, l’échange est une richesse qui profite à tous. »

© Denis Boulanger / FFK

Retour aux fondamentaux
Une fois l’exercice décrit et la démonstration décortiquée, les stagiaires se mettent à leur tour à l’ouvrage. Kansho et Kanyu déambulent sur le tapis, observent les faits et gestes de chacun et interviennent au cas par cas. « Ils insistent beaucoup sur les fondamentaux, explique Didier Lorho. Ils apportent des précisions techniques sur des détails que nous avions parfois tendance à négliger. Nous devons en effet éviter à tout prix de dénaturer la pratique, car c’est en maîtrisant les bases que nous pourrons nous exprimer correctement en combat. » Les deux senseï originaires d’Okinawa mettent particulièrement l’accent sur le kata sanchin, véritable pierre angulaire du style fondé par Kanbun Uechi.

© Denis Boulanger / FFK

« En tant que soke, j’ai dû me montrer extrêmement pointilleux tout au long de la matinée, reconnaît Kansho. Nous avons demandé à toutes les personnes présentes de faire le sanchin au début et à la fin du cours, et sa réalisation technique a été plus aboutie la deuxième fois ! Cela signifie que mes consignes ont été respectées et j’en suis très satisfait. »

© Denis Boulanger / FFK

« À quand le prochain stage ? »
Ce retour aux fondamentaux est d’ailleurs très apprécié par les stagiaires. Même s’il ne peut pas s’exprimer au maximum de ses capacités à cause d’un genou capricieux, Stéphane ne rate pas une miette de l’enseignement diffusé par les frères Uechi. « Je ne pouvais absolument pas rater ce rendez-vous, que je considère comme étant immanquable, souffle ce licencié du club de Maisons-Laffitte. Bien que diminué, j’écoute avec attention le message que nos invités nous font passer. L’importance de la posture, des gestes basiques, de la bonne exécution du kata sanchin… Cette petite piqûre de rappel était nécessaire ! »

Le stage s’achève à 12h30, avec une remise de cadeaux et une photo collective. Les participants s’affairent ensuite à ranger les tapis pendant que Kanyu Uechi, qui n’était plus venu en France depuis dix ans, dresse un bilan positif de la matinée. « J’étais curieux de savoir comment les choses avaient évolué depuis ma dernière visite, avoue-t-il. J’ai fait en sorte de mettre en évidence certains petits détails au cours de mes démonstrations. Il est vrai que les élèves n’ont pas pu tout intégrer en si peu de temps, mais j’ai apprécié leur intérêt et, surtout, leur implication sans faille. »

© Denis Boulanger / FFK

Enfin, le verre de l’amitié clôturant ce rassemblement permet à chacun de livrer son ressenti. Thierry, par exemple, est conquis. « Je n’ai pas une grande expérience, mais j’ai trouvé ma place sans problème, raconte ce karatéka ceinture jaune. C’était un honneur de pouvoir profiter des conseils de ceux qui sont les premiers garants de l’enseignement de notre style. Et puis, c’est toujours intéressant de rencontrer d’autres pratiquants. Maintenant, je ne me pose qu’une seule question : à quand le prochain stage ? » Des réunions de ce genre, Thierry en redemande. Et il n’est assurément pas le seul.

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Raphaël Brosse / Sen No Sen

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