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04 juin 2015

Portrait d’arbitre : Patrick Hai

Arbitrage

Patrick Hai a découvert le karaté sur le tard, à 34 ans … et depuis, il ne l’a plus quitté. Commerçant de profession, ce karatéka est devenu arbitre international et s’est élevé au grade de sixième dan. Itinéraire d’un passionné qui ne compte pas ses heures au service de la Fédération.

© Denis Boulanger / FFKDA
© Denis Boulanger / FFKDA

 

L’interview

Patrick, comment es-tu venu au karaté ?
J’ai commencé le karaté en 1976, à un âge déjà plutôt avancé puisque j’avais à l’époque 34 ans. Mes débuts coïncident avec la diminution de mon activité en tant que commerçant. J’avais un client qui était un professeur de karaté, et il m’a proposé de m’y mettre. Ma première réaction ? Je l’ai regardé de travers (rires). A mon âge, cela me paraissait compliqué de débuter une nouvelle activité sportive. Cette personne n’était autre que Robert Humbert, un ancien karatéka de l’équipe de France B, dans les années « Guy Sauvin and co ». Finalement, j’ai fini par accepter sa proposition et depuis je n’ai jamais quitté le karaté ! Je m’entraîne encore régulièrement au Karaté Club de Villepinte Omnisports (KCVO), un des plus grands clubs de France, qui est dirigé par Philippe Le Prince (7ème Dan).

Tu pratiquais un autre sport avant ?
Non, car le commerce me prenait beaucoup de temps avec des horaires qui n’étaient pas adaptées à la pratique d’une activité sportive. Je faisais un peu de course, comme le Paris-Versailles par exemple. Mais le karaté est rapidement devenu une passion. Je me réservais des créneaux pour pouvoir pratiquer. Mon activité a évolué. J’ai eu des employés et c’est ce qui m’a permis de déléguer de temps à autre. J’ai tout de suite accroché à cette discipline et j’ai même fait de la compétition en combat pendant près de 6 ans. En 1982, je me suis cassé le pied c’est ce qui m’a forcé à arrêté la compétition.

Tu évoluais à quel niveau ?
Je faisais uniquement les coupes IDF et de France car je n’avais pas la nationalité française. J’ai un parcours particulier. Je suis né français en Algérie, puisque l’année de ma naissance l’Algérie était française, ensuite l’Algérie est devenue indépendante et j’ai automatiquement pris la nationalité algérienne. Plus tard, j’ai repris ma nationalité de naissance (française). Tant que j’étais algérien, je n’avais donc pas le droit de faire les championnats de France, hormis en équipe où c’était possible. J’ai d’ailleurs fait champion de Seine-et-Marne en équipe en 1979, si je me souviens bien. Après la compétition et cette blessure, je me suis ensuite lancé dans l’arbitrage, comme dans une forme de continuité de ma pratique.

Pourquoi l’arbitrage ?
Nous avions reçu au KCVO, mon club depuis toujours, un courrier de l’Île-de-France proposant aux personnes intéressées de suivre des formations pour devenir arbitre. Je pensais que l’arbitrage ce n’était pas forcément pour moi au départ et puis finalement cela m’a intéressé. La pédagogie était intéressante et bien distillée par Hugues Micholet, Georges Hernaez et Septime Hounkpatin notamment. J’étais d’ailleurs toujours ceinture marron à cette époque et je n’avais pas forcément en tête de passer la noire. Mais j’ai appris à ce moment là que je devais obtenir la ceinture noire afin de passer mes examens d’arbitre. C’est réellement cette volonté de devenir arbitre qui m’a ensuite poussé à obtenir des grades supérieurs, jusqu’à aujourd’hui où je suis 6ème dan. Je remercie d’ailleurs Philippe Le Prince pour sa qualité d’enseignement.

Qu’est ce qui t’a plu dans l’arbitrage ?
C’était une continuité dans ma pratique du karaté de compétition. J’ai découvert à travers l’arbitrage que chaque combat était particulier, que chaque combat avait sa propre histoire. On découvre des particularités d’une compétition à l’autre, d’une rencontre à une autre, que ce soit en kata ou en combat, et c’est ce qui m’a plu.

Comment arbitre Patrick Hai ?
Je suis arbitre international mais ce n’est pas vraiment la pratique de l’arbitrage à l’international qui m’a fait évoluer. Sur ce type de compétition, on arbitre une dizaine de combats par championnat. En France, j’arbitre 10 combats par heure ! C’est véritablement cela qui m’a fait progresser. Un arbitre national qui connait son règlement et qui est honnête dans son jugement n’a pas besoin d’être international pour être un bon arbitre. L’honnêteté c’est primordial ! Depuis quelques années on me fait confiance que ce soit dans l’arbitrage ou lorsque je suis responsable de tatami, poste que j’occupe régulièrement. Avant j’avais peur de ne pas être à la hauteur lorsque l’on me confiait une responsabilité, mais maintenant, avec les années, l’expérience, je suis plus à l’aise avec tout cela. Si l’on est honnête dans son arbitrage on est respecté. J’apporte de l’importance au respect. On me respecte, je respecte. À chaque opposition il y a un gagnant et un perdant, et forcément une partie est déçue. Lorsque l’on me demande pourquoi j’ai levé ou pas tel ou tel drapeau, je donne l’explication … Le respect doit-être présent entre tous les acteurs : arbitres, entraineurs, compétiteurs et spectateurs.

Comment as-tu évolué dans ton arbitrage ?
Je suis peut-être plus passionné qu’au début ! Tous les week-ends, je découvre de nouvelles choses en compétition. En kata par exemple, je suis maintenant plus attentif à tout, à la position du pied, l’angle de la main ou à tout autre détail auquel je ne faisais pas forcément attention au départ. Dorénavant je me prépare mieux avant chaque combat ou kata. En combat par exemple, il faut être attentif à tous les aspects, tous les détails de l’opposition pour pouvoir, en cas d’égalité, désigner le bon vainqueur.

En tant que combattant, tu préfères juger le combat ou le kata ?
Au fur et à mesure j’ai pris du plaisir à juger le kata, car avec le passage de grades j’ai quand même travaillé mes kata (rires). J’ai appris à connaitre la valeur des kata, car le karaté c’est le kata et le combat, on ne peut pas les dissocier, ils sont complémentaires. En kata on cherche la perfection alors qu’en combat c’est plus l’efficacité. Quand j’ai commencé le karaté, j’ai opté pour le combat car c’était pour moi plus facile.

Arbitrer lors d’un Open de Paris par exemple, ça représente quoi pour toi ?
Quand on arbitre à un certain niveau il faut que le mental et l’attention puissent suivre. Ca ne devrait pas être comme cela, mais plus le niveau est élevé sur le tatami et plus l’arbitre doit élever le sien. Tout va plus vite, tout est plus précis donc il faut être au top durant toute la compétition et être sans cesse vigilant. Après, l’Open de Paris, c’est la vitrine de la Fédération, que j’arbitre ou pas peu importe, l’important pour moi c’est que la compétition se déroule bien.

En plus de ton rôle d’arbitre, tu es à la tête de la commission sportive, explique-nous ton rôle.
Je fais partie de cette commission sportive depuis 1987 ! La commission est en charge de l’installation, du bon déroulement de la compétition et de la désinstallation du dispositif : tatamis, moquette, boites à coach, écrans, tentes… Septime Hounkpatin, qui est le responsable des compétitions à la Fédération et que je connais depuis de nombreuses années, me confie dorénavant la partie « terrain » de cette commission sportive. Au fil des années, il y a eut une évolution et je fais très attention à la sécurité, l’esthétique, aux détails … L’objectif est de rendre la compétition agréable pour tous les acteurs : compétiteurs, arbitres, organisateurs, spectateurs … Une fois la compétition lancée, je me mue en arbitre … et le dimanche soir, je change à nouveau de costume car il faut tout ranger. Les week-ends sont très chargés ! Le système informatique, l’arbitrage vidéo, tous ces éléments réclament plus de travail pour la commission mais c’est un confort pour tous. Une compétition qui se déroule bien, c’est gratifiant pour tous. Le karaté c’est ma passion, et à travers toutes ces activités j’apporte en quelque sorte ma pierre à l’édifice.

 

Fiche d’identité

  • Patrick HAI
    Patrick
    HAI
    Arbitre international
    – Ligue: Seine-Saint-Denis (93)

    – Début du Karaté: 34 ans

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