

Portrait d’arbitre : Alicia Conejo
Le 6 juin dernier, le jour de son anniversaire, Alicia Conejo est devenue la troisième arbitre française à obtenir l’examen international d’arbitrage, après Marie-Rose Le Kim et Karina Puveland. Licenciée au Karaté Club de Marcoussis en Ligue d’Essonne, Alicia Conejo a débuté l’arbitrage en même temps que la compétition et occupe aujourd’hui le poste de responsable de tatami adjointe sur le plan national. Interview.

L’interview
Qu’est-ce qui t’a attiré dans l’arbitrage ?
J’ai débuté l’arbitrage en parallèle de la compétition en effectuant mon apprentissage à travers des rencontres interclubs, mais aussi dans des compétitions officielles. J’ai été amenée à gérer les tâches administratives, à mettre en place les compétiteurs … bref, toutes les étapes qui font partie de la formation d’arbitre et par lesquelles chacun de nous débute. Ma présidente de l’époque avait insisté pour que je sois sur cette fonction d’arbitre et je m’étais dit pourquoi pas. L’arbitrage m’a permis de mieux comprendre les règles de cette discipline tout en m’améliorant d’un point de vue pratique.
Tu es responsable tatami adjointe, quelles sont les principales fonctions ? Qu’est-ce qui te plait dans ce poste ?
Un adjoint doit savoir manager ses arbitres, faire en sorte que le règlement soit bien appliqué et non interprété, veiller au bon déroulement de la compétition et assurer un esprit de groupe au sein des arbitres et juges de son tatami tout au long de la compétition. Ce poste me plait car la communication et les relations que nous avons entre nous sont toujours constructives. D’une certaine façon nous transmettons aussi notre savoir et nos conseils à travers notre métier.
Tu es la troisième femme à obtenir l’examen international après Marie-Rose Le Kim et Karina Puveland, quelle impression cela fait d’être une pionnière de l’arbitrage féminin en France ?
Je suis forcément très honorée d’être la troisième arbitre féminine française à obtenir cet examen international, qui plus est à Paris et le jour de mon anniversaire ! J’espère être à la hauteur de Marie-Rose Le Kim et de Karina Puveland qui m’ont montré la voie. C’est maintenant à mon tour de tracer le chemin pour d’autres jeunes arbitres féminines. Je tiens d’ailleurs à remercier Bruno Verfaillie ainsi que les membres de la commission nationale pour m’avoir présenté et préparé à cet examen. J’ai une pensée également pour tous les arbitres français et la commission sportive, mais aussi pour la Ligue d’Essonne et tous les bénévoles acteurs de cette Ligue pour leurs encouragements.
Ce n’est pas trop dur d’être une femme dans le monde très masculin de l’arbitrage ?
Quand j’ai commencé, il y avait effectivement très peu d’arbitres féminines, surtout sur le plan national. Mais les arbitres forment une équipe, je dirais même une famille. Et cette famille s’agrandit et se féminise. En définitive je ne trouve pas que ce soit si compliqué que cela !
Que t’apporte l’arbitrage dans ta pratique du karaté ?
Avant tout une connaissance du règlement. Il me permet aussi de m’améliorer et de me remettre en question. C’est ce qui m’a rendu habile à donner des informations à mes élèves pour leurs compétitions ou pour leur expliquer ce qu’ils pouvaient améliorer techniquement et lors de leurs combats. Enfin, d’un point de vue humain, l’arbitrage m’a permis de rencontrer et de découvrir des collègues, qui sont maintenant des amis. Toutes ces personnes d’écoles ou de styles différents, avec lesquelles on échange à travers un stage, une compétition, un entrainement … c’est hyper enrichissant !
Comme les karatékas te prépares-tu en amont de chaque compétition ? Comment procèdes-tu ? As-tu des rituels ?
Se préparer avant chaque compétition est essentiel. Je relis mon règlement pour vérifier que je n’oublie rien. Pour les rituels je n’en ai pas vraiment, à part peut-être vérifier ma tenue.
Quel est ta meilleure expérience en tant qu’arbitre ? Un combat qui t’as marqué ?
Le premier souvenir marquant qui me vient à l’esprit, même si je n’ai fait que tenir les tables durant cette compétition, ce sont bien entendu les championnats du Monde 2012 à Bercy. Sinon d’un point de vue plus personnel, chacun des diplômes que j’ai passé était une expérience marquante. Si je devais ressortir un combat plutôt qu’un autre depuis que j’arbitre ça serait la finale des championnats de France Seniors -67kg entre Mathieu Cossou et William Rolle. C’était une opposition très serrée et d’une grande qualité.
Quelles sont pour toi les valeurs fondamentales du karaté ?
Les valeurs fondamentales du karaté sont très nombreuses mais je dirais que les principales sont le respect, la maîtrise de soi, l’accomplissement de soi, l’honneur, la fidélité et la droiture.
As-tu également des conseils pour tous les arbitres qui souhaiteraient un jour obtenir l’examen international ?
Ecoutez, et mettez en pratique tous les conseils des personnes qui sont passées avant vous. N’hésitez pas à demander aux ainés s’il y a des soucis ou des interrogations. Mais surtout soyez patients car il faut quelques années de pratique et une bonne connaissance du règlement pour avancer !
Fiche d’identité
- Alicia
CONEJOArbitre international– Responsable tatami adjointe