

Para-karaté : beaucoup d’ambitions pour Dubaï
Après près de deux ans sans compétition, l’équipe de France para-karaté retrouve, avec beaucoup d’appétit, l’atmosphère d’un grand championnat, comme le souligne Alain Georgeon, responsable para-karaté à la fédération. « Encadrement comme athlètes étions restés frustrés de ne pas disputer les derniers championnats d’Europe en Croatie, mais nous avons compris depuis que c’était sans doute la décision la plus sage compte tenu des risques de contamination Covid qui auraient pu potentiellement obliger ces athlètes à rester enfermés plusieurs jours, alors même qu’ils ont besoin d’être tout le temps rassurés, de connaître leur environnement, de savoir ce qui va se passer, en particulier pour Jordan et Charlène. Pour autant, tous se sont très sérieusement entraînés, quasiment tous les jours, et ont pu bénéficier de quatre regroupements nationaux. Ils sont prêts, la démonstration effectuée lors de l’Open de France ayant permis de reprendre contact avec le public. » Parmi les évolutions notables sur cette édition 2021, plusieurs katas exigés – contre un seul auparavant – dans certaines catégories et le port obligatoire d’un bandeau pour les non et malvoyants pour une équité lors de la prestation sur le tatami.
Le tournoi para-karaté
Dimanche 21 novembre : 6h-9h30
- Aveugle / malvoyant hommes (Nohan Dudon) ;
- Aveugle / malvoyant femmes ;
- Handicap mental hommes (Jordan Fonteney) ;
- Handicap mental femmes (Charlène Odin) ;
- Fauteuil hommes (Fatah Sebbak) ;
- Fauteuil femmes (Virginie Ballario).
Un niveau qui s’élève
C’est une équipe de France de plus en plus affûtée qui se présente à Dubaï, elle qui a pu compter sur la mise en place d’un encadrement renforcé, avec la prise de responsabilité d’Ahmed Zemouri, désormais entraîneur national para-karaté. « C’est le souhait de la Fédération, et du DTN Gilles Cherdieu qui répète que valides et para ne forment qu’une seule équipe de France, pose l’entraîneur Bisontin de Sarcelles, lui-même champion d’Europe et vice champion du monde par équipes en 2016. Concrètement, cela se traduit par un accompagnement encore plus poussé. Ayoub Neghliz, qui a mis beaucoup de passion et d’énergie auprès de ce groupe para ces dernières années, n’a en effet pas suffisamment de temps pour tout gérer. On m’a donné la responsabilité d’apporter mon expérience à ce groupe. Je connais le handicap pour être ergothérapeute de formation alors même que j’ai repris mes études de médecine (Il est en 5e année, NDLR). Mon travail a surtout été, face à ces athlètes tous très engagés, d’être exigeant. Ils sont en demande et réceptifs. Entre chacun des quatre stages, nous avons ainsi pour faire un point tous les quinze jours sur les vidéos que je leur demandais de tourner pour voir les progrès et sur lesquelles nous échangions. Je compare cela à un travail d’explorateur où beaucoup de choses restent à faire, d’autant que les nations, dont la Turquie, l’Espagne, l’Égypte… s’organisent et mettent des moyens sur le handicap. Nous sommes allés dans le détail, avons fait évoluer leurs katas, appris de nouveaux, et travaillé des choses précises, comme intégrer le fauteuil dans des temps lents et d’autres plus rapides pour Fatah et Virginie. »
Médailles attendues
Pourvoyeur de médaille, le para-karaté comptera clairement sur ses cinq athlètes. Céline Odin, pilier de sa sœur Charlène dont elle s’occupe au quotidien prévient : « Elle est très motivée. Bien sûr, il a fallu gérer cette période du Covid, et expliquer à Charlène qu’il y avait des contraintes sans que cela ne la perturbe trop car elle a besoin de savoir à l’avance comment cela va se passer pour elle et de routines qui la tranquillisent. Pour Dubaï, il faut notamment lui expliquer la question du décalage horaire, mais elle s’est entraînée tous les jours. Le salon est devenu un dojo, elle a travaillé avec Ahmed et je crois pouvoir dire qu’elle a fait d’énormes progrès. » Pour l’emblématique Fatah Sebbak, vice champion du monde 2014, en bronze aux mondiaux de Linz en 2016 et champion d’Europe en 2018, ce sera la « der des ders » comme il l’explique lui-même. « Le staff m’a poussé pour y aller, mais ce devrait être mon dernier championnat du monde. Je vais essayer d’en profiter au maximum. J’y vais évidemment pour la médaille même si je sais que la concurrence sera forte et que ce sera compliqué. En fait, je suis surtout confiant pour les autres (sourire). Jordan, Nohan, Virginie, Charlène… notre aventure a dépassé le cadre du karaté et nous sommes tout le temps en contact. » Ils s’envolent tous ce vendredi avec l’ensemble du groupe France pour Dubaï. Début de la compétition mardi 16 novembre.