
Open de France Noris, la rampe de lancement
Cette année encore, l’Open de France combat Noris, disputé à Villebon-sur-Yvette, donne le coup d’envoi officiel de la saison. Nous avons suivi tout au long du week-end des clubs et des athlètes aux dimensions et aux objectifs différents.
L’ambiance était comme toujours au rendez-vous dans les tribunes du Grand Dôme ce samedi 14 et dimanche 15 octobre 2023. Et certains sont venus de loin pour assister et participer à cette compétition singulière. « Nous a embarqué nos sept athlètes dans notre minibus et roulé sept cents kilomètres, explique Marc Maurin, directeur technique du Shotokan Karaté Alès depuis plus de 20 ans. Nous avons fait la route avec plaisir et dans la bonne ambiance. Parce qu’on adore toutes les compétitions, mais particulièrement celle-ci. On y ressent une ambiance vraiment particulière, un appétit de la part des attaquants. Il y a de l’envie ! » Après un été en mode repos puis reprise foncière, la victoire ne semblait pas être l’objectif principal. « Les athlètes que l’on a emmenés ce week-end sont expérimentés, ils ont déjà tous connu le niveau national. Ce week-end, l’idée était vraiment d’engranger de l’expérience, disputer un maximum de combats et prendre beaucoup de plaisir » ajoute Marc Maurin. L’événement était aussi l’occasion de faire le point sur l’état physique de certains jeunes, comme Maryama Debbal. Ancienne médaillée de bronze à la coupe de France pupilles, elle concourt désormais en tant que cadette dans la catégorie des moins de 54kg. Blessée à la hanche pendant l’été, l’Open Noris était une étape importante dans sa reprise. Elle termine sa compétition à la cinquième place. Pas de podium, mais le plein de sensations

Un point de départ
Pour beaucoup, cet affrontement de début de saison sans réel enjeu de qualification est une préparation parfaite pour les échéances suivantes. C’est ce que confie l’ancien international Marvin Garin, toujours sur les tatamis mais aussi sous coach pour la jeune garde de l’AAS Karaté Sarcelles. « C’est la première, c’est le retour, c’est le début de la saison après de bonnes vacances. Nous sommes tous des compétiteurs, donc on veut gagner, mais l’Open Noris c’est surtout une grosse préparation, un socle, pour le reste de la saison. Les athlètes vont pouvoir savoir où ils en sont, et définir ce qu’il leur reste à travailler. Et surtout, les coupes de France ont lieu en novembre, ça va arriver très vite. Donc c’est important de pouvoir se jauger et rencontrer ses futurs adversaires ». Pour le Club Sauvegarde de Besançon, l’enjeu du week-end ainsi que les objectifs futurs sont les mêmes, témoigne Sassy Ndao, compétiteur senior dans la catégorie des moins de 75kg. « Le réel objectif, c’est la coupe de France, qui peut ensuite me permettre d’être sélectionné pour les championnats d’Europe, et potentiellement enchaîner sur les championnats du monde. En 2022, je n’ai pas fait de très bons résultats à cet Open. Mais il m’a permis de bien me préparer et de monter sur le podium aux championnats de France combat. Ça prouve son importance. ». Le club bisontin a terminé son week-end avec huit médailles remportées, dont celle, en bronze, de Sassy Ndao.

Assimiler les nouvelles règles
Le palmarès du club élite de Sarcelles en fait l’un des plus titrés de France : 22 titres de champion(ne)s du monde, 40 titres de champions de France par équipes, mais aussi 37 coupes de France remportées… Un rang qu’il faut assumer, une culture autant de l’engagement que de la performance qu’il faut transmettre, à écouter Marvin Garin, champion du monde par équipe mais avant tout amoureux de la discipline. « Parmi nos combattants avec du fort potentiel, figure notamment Emma Coranson Beaudu posait l’intéressé à l’échauffement dimanche matin. Elle a gagné pas mal de compétitions l’année dernière, et elle a terminé troisième aux championnats d’Europe espoirs. Donc on attend un bon résultat de sa part. » Message passé : sa combattante aura été à la hauteur, repartant vers le nord de l’Île-de-France avec la médaille d’or en +68kg. Lyes Babaci, entraîneur des compétiteurs au Karaté Club de Florange, supervisait cinq athlètes sur le week-end. Et là, la victoire figurait bien au rayon des objectifs. « Cette compétition reste très importante, parce que le niveau y est élevé. C’est quand même un niveau national. Ce n’est pas rien. Obtenir des médailles, c’est toujours l’objectif final. Et l’Open Noris n’y fait pas exception. » Pour gagner ce week-end et le reste de la saison, il va falloir continuer à se pencher sur le nouveau règlement combat mis en place. Une phase d’apprentissage, d’assimilation et d’adaptation pour tous les participants, comme le souligne Sassy Ndao. « Cette saison, les nouvelles règles peuvent changer un combat. Alors, au club, on les a directement mises en place à l’entraînement pour ne pas être surpris. Mais comme rien ne remplace la compétition, il nous faut quand même un petit temps pour nous y faire. Donc cette compétition va aussi servir à ça. » Prochains objectifs, prochains paliers ? La coupe de France combat juniors, à Pont-à-Mousson les 11 et 12 novembre, et celle des seniors le week-end suivant, dans l’antre de Coubertin.