Officiel Karaté Magazine n°8
Se réjouir et se projeter
Dans la posture du DTN, le regard que l’on peut poser sur les rendez-vous nationaux est plus large. On y voit les enjeux de la compétition de haut niveau dont les entraîneurs nationaux ont la responsabilité, mais aussi la santé du karaté français, le dynamisme des régions. J’ai vu des championnats de France kata très animés sur les tapis comme dans les tribunes, avec un public familial – on sent que les techniciens sont entourés par le club et les familles – et beaucoup de dynamisme sur le tapis, grâce à l’idée du surclassement en âge, qui permet aux cadets d’aller titiller les juniors et aux juniors d’en faire de même avec les seniors. Les résultats prouvent que le travail engagé sur les élites jeunes ces dernières années paie aujourd’hui. Notre kata français est en bonne santé et il exprime la santé des clubs de province et de l’Île-de-France qui l’alimentent.
Les championnats de France combat sont plus impactés par les impératifs venus de l’international. Nous avons connu les championnats de France classiques, ceux qui étaient soumis aux nécessités de la sélection olympique, puis à nouveau des championnats classiques, et nous voici désormais dans ceux qui doivent tenir compte de la « ranking » internationale obligatoire pour les championnats du monde. Nous sommes soucieux malgré tout que les championnats de France restent un rendez-vous national déterminant, qui montrent eux aussi la force du karaté français. Avoir sur les tapis le champion d’Europe et champion du monde Mehdi Filali était une excellente chose pour le public, pour ses adversaires comme pour lui-même, car il est toujours bon de rester le maître chez soi avant de prétendre aux grands championnats internationaux. C’est important pour les jeunes, qui étaient nombreux à montrer tout leur talent en individuels, de pouvoir s’étalonner face aux meilleurs. Nous avons eu le droit à des championnats par équipes passionnants, qui mettent en exergue le plaisir qu’ont les athlètes à défendre une idée, celle du club, au-delà de leurs objectifs personnels. Là encore se révèlent des preuves de la force du karaté national, qu’il nous faut encore renforcer par une politique résolue dans ce sens. La première étape sera l’ouverture prochaine d’un nouveau pôle dans le Sud, en plus de celui de Châtenay-Malabry, pour offrir de nouvelles opportunités d’entraînement de haut niveau au maximum de monde. Pour l’heure, combattants et clubs peuvent savourer et replonger dans ces compétitions à travers ce numéro d’Officiel Karaté Magazine plein d’énergie.
Yann Baillon
Directeur technique national