Mounir Harrathi « Continuer à construire »
L’Open de France wushu, organisé à Val-d’Oingt dans le Rhône le week-end dernier, est venu clore le calendrier 2023-2024 de la discipline. Trois questions à Mounir Harrathi, président de la commission wushu, pour faire le bilan de la saison.
Comment s’est déroulée cette dernière compétition de la saison ?
Cet Open a conclu le calendrier de compétition, mais aussi le classement de la Golden Wushu Series, la ranking mise en place pour la deuxième année consécutive, qui cumule les points sur l’ensemble des compétitions de la saison. Le samedi était dédié au sanda et au sanda light, et le dimanche au taolu. Au total, 180 compétiteurs étaient présents sur le week-end. Ils avaient tous à cœur de terminer la saison de la meilleure des manières, et ont démontré un excellent niveau. En taolu particulièrement, les performances ont été d’une qualité exceptionnelle. Nous avons aussi fait en sorte que l’organisation soit au même niveau d’exigence. Totalement dématérialisée, un logiciel regroupait les ordres de passage, les résultats, les médailles… Les coaches et les athlètes y avaient accès, ce qui a grandement simplifié la communication entre nous tous et globalement fluidifié l’événement. Par ailleurs, et c’est une nouveauté qui a été introduite lors du championnat national sanda d’avril dernier, l’Open a été retransmis sur la chaîne YouTube fédérale du wushu, avec des visuels très professionnels pour annoncer les athlètes, les combats, les résultats. C’est novateur, moderne, ça apporte de la visibilité à la discipline et c’est très bien accueilli notamment par les clubs, qui peuvent suivre leurs athlètes à distance.
Quel bilan feriez-vous de l’évolution du wushu français cette saison ?
Le nombre de compétitions proposées aux athlètes par saison a augmenté au fur et à mesure des années, notamment avec la mise en place de la Golden Wushu Series, ce qui a un effet direct et visible sur le niveau des compétiteurs. Ils s’entraînent très régulièrement pour des échéances régulières, quasiment une par mois, et sont motivés à aller chercher des points et des titres. Il y a donc eu une élévation globale du niveau depuis deux ans. Je le vois en sanda, mais aussi en taolu traditionnel. Les juniors et les seniors en particulier sont à un niveau historique de performance à l’échelle nationale. Certains jeunes attirent notre plus grande attention. Cela nous conforte dans l’orientation que nous avons prise pour développer le wushu français. C’est une grande satisfaction de voir les athlètes, et par extension les clubs, évoluer à ce niveau-là. Le nombre de licenciés frôle les treize-mille cette année, ce qui représente dix à quinze pourcents de plus que la saison passée. Les retours nous montrent que cela est dû aux nombreuses compétitions, mais plus globalement à un calendrier complet, avec notamment beaucoup de stages, une offre de pratique vraiment étoffée. De nouveaux clubs nous rejoignent, on observe la fidélisation et aussi l’envoi de plus en plus de compétiteurs sur les championnats. Ce sont autant de signes positifs.
C’est donc de bon augure pour la suite ?
Je pense que ça l’est. Le calendrier de la prochaine saison est déjà quasiment établi. Il ressemblera à celui de cette saison, afin de permettre aux clubs d’avoir des repères clairs, de s’y familiariser saison après saison, et de pouvoir bien s’organiser. Notre objectif est clair pour le futur : continuer sur notre bonne lancée. Nous voulons rester sur une participation croissante aux compétitions, sur une augmentation des licenciés. L’équipe wushu au sein de la fédération, composée entre autres de Julo Naud, responsable logistique, Freddy Paillard, responsable compétition, Alaeddine Azzouz, responsable de l’arbitrage, et Olivier Beaudry, DTN adjoint en charge des disciplines associées, fonctionne très bien et travaille au mieux pour faire évoluer la discipline dans le bon sens. Nous avons comme ambition de mettre en place une meilleure communication avec l’extérieur, pour attirer des délégations étrangères, afin de confronter nos athlètes à d’autres combattants. Plusieurs leviers de développement sont en réflexion, et des nouveautés vont être mises en place. Le but est toujours de développer le wushu au plus proche de ses licenciés, donc à la demande des clubs, nous allons par exemple ouvrir les compétitions de sanda light aux vétérans au-delà de 50 ans. Le règlement des compétitions risque aussi d’évoluer. Mais ce qui est sûr, c’est que le renouveau est déjà en marche. Il faut maintenant travailler dur pour continuer à construire.