

#LaRétro2021De… Alexandra Feracci
Championnats d’Europe 2021 : « Un coup de pied aux fesses »
« En tant que compétitrice, j’étais forcément déçue car sur la dernière édition en 2019, j’étais parvenue à monter sur le podium (médaille de bronze à Guadalajara en 2019, NDLR). Après, j’ai quand même senti que l’étau se resserrait avec l’Italienne Bottaro qui est une valeur sûre du kata. C’est une grosse concurrente, membre depuis plusieurs années du top mondial et j’étais proche d’elle. Après, obligatoirement, quand tu ne réussis pas à remplir atteindre un objectif, cela te fait réfléchir sur ton travail des derniers mois, tu te mets un peu à douter, à savoir si tu seras fin prête pour le TQO, etc… Cependant, tout de suite, grâce à toutes les personnes qui m’encadrent, je me suis remise en selle et très vite, j’ai réussi à switcher vers le TQO. La déception de Porec m’a permis de me mettre un « coup de pied aux fesses » et de toute façon, je n’avais pas le choix que de tourner la page et me remobiliser pour aller chercher ma place pour Tokyo. »

Le TQO de Paris : « Du grand Alexandra ! »
« En termes d’émotions, je crois que le Tournoi de Qualification Olympique est la plus belle compétition de toutes. Même si le processus de qualification s’est déroulé sur plusieurs années, nous étions toutes au pied du mur et tout allait se jouer sur ce TQO. Une semaine avant, j’ai senti la pression monter par rapport à tous les messages que je recevais pour m’encourager et me souhaiter bonne chance : je remercie d’ailleurs une nouvelle fois toutes les personnes qui me suivent au quotidien ! J’ai pris conscience de l’objectif à ce moment-là. Le Jour-J, il fallait être forte sur une seule journée et j’ai réussi à transformer la pression comme une force positive, j’avais la rage de vaincre. Effectivement, je suis montée en puissance toute la journée. J’ai bien négociée ma matinée, je me sentais très bien. Mais après, le soir au round-robin, je me suis lâchée et cela a payé : je gagne mon premier duel contre l’Allemande Juttner, une concurrente de longue date. Derrière, je fais le nul contre la Turque Bozan qui m’a souvent battue donc c’était une réelle satisfaction. Enfin, je finis en beauté avec une victoire face à l’Iranienne Sadeghi. Je peux le dire : c’était du grand Alexandra ce jour-là (rires) ! Cette qualification me permettait de confirmer ma place dans le Top 10 mondial. »
Tokyo 2020 : « Rien à me reprocher »
« Sur mes prestations à Tokyo, j’ai tout donné selon moi ! Avec Ayoub, nous étions convaincus que nous pouvions renverser la hiérarchie sur ces Jeux Olympiques, au moins la bousculer. Malheureusement, je me suis rendue compte que c’était cadenassé et qu’il serait encore plus compliqué qu’aux Championnats du Monde et d’Europe de s’inviter tout en haut. Dans mon exécution, je n’ai rien à me reprocher. Une nouvelle fois, je pense que je méritais mieux par rapport à l’Italienne, qui était pour moi la fille à battre. Les juges en ont décidé autrement et c’est comme cela, c’est un facteur que je ne peux pas contrôler. Au-delà du résultat, j’ai enfin compris que ce que voulait dire l’expression « le Graal » que les athlètes évoquent en parlant des Jeux. Cette expression a vraiment pris tout son sens quand je suis arrivée au village. Je me sentais toute petite face aux grands champions qui étaient présents au village comme Nikola Karabatic ou Kevin Mayer. Le seul bémol, ce sont les restrictions sanitaires qui ont fait que la compétition s’est déroulée sans spectateurs et surtout, en tant qu’athlète, sans nos familles présentes sur place. »

La saison 2022 : « Ca va être une belle saison ! »
« Comment ne pas affirmer que cette année a été une de mes plus belles années ? Encore plus en ayant gagné mon ticket à domicile pour Tokyo ! Vivre les premiers Jeux Olympiques et certainement les derniers de l’histoire de notre sport, c’était un moment fou. Il fallait en être et je suis contente d’avoir pu répondre présente. Au sortir de l’été, mes coaches et moi, nous avions toujours pris cette habitude de réellement couper après une grosse échéance. Après les Jeux, toute la pression de cinq années de qualification et de nombreuses semaines de préparation est redescendue et il était important de couper, de récupérer. Mais après coup, mon seul regret est que j’aurai du davantage écouter mon corps et prolonger plus longtemps cette coupure. Trois semaines de repos n’étaient pas suffisantes alors que j’en avais besoin physiquement et psychologiquement.
Puis je suis repartie à l’entraînement à la rentrée et ma performance à la Coupe de France (le 4 décembre dernier, NDLR) a montré que j’étais revenue à un bon niveau. Maintenant, place à 2022 où mon objectif sera de continuer à m’entraîner dur pour accrocher le gratin mondial. Je veux me rapprocher de toutes ces filles qui sont sur les podiums aujourd’hui, me faire une place parmi elles. Cela passera par des Premier League, des compétitions internationales et nationales de référence et j’ai hâte d’y être : je sens que ça va être une belle saison ! »