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La saison de yoseikan budo dans les yeux… de l’équipe de France

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Couverts d’or aux championnats du monde, les combattants tricolores et leurs sélectionneurs posent un regard plus qu’enthousiaste sur ce rendez-vous qui restera gravé dans leurs mémoires. L’occasion, aussi, d’analyser et d’identifier ce qui fait la force du yoseikan budo français.

« Avant tout, je suis fier de moi ! Remporter ses tout premiers championnats du monde, à vingt-deux ans et vingt ans après avoir débuté, c’est une sorte d’apothéose lorsque l’on est un passionné. » Pour Brandon Delavier et ses sept coéquipiers, la salle Raja Hayder de Tunis s’apparentait au théâtre idéal, à deux pas de la mer, tout près aussi du centre vibrionnant de la capitale. Un décor de carte postale dans lequel les athlètes français ont été « bousculés, dans un contexte plus que rugueux, souvent même à la limite », pose l’entraîneur national Thierry Aubian, lequel s’efforce de relever les points positifs cette expérience. « Ces conditions renforcent encore la valeur de notre performance sportive. L’équipe reste jeune et domine déjà techniquement. Cela augure d’une belle année 2024. » À tout dire, il n’a pas été nécessaire de beaucoup creuser pour trouver de l’or : sur les huit combattants engagés, la trois quittaient Tunis en champions du monde. En -72kg, Fanny Casadei tenait sa revanche sur la finale des mondiaux 2019, accompagnée dans sa fortune par les nouveaux venus Victoire Mixte (-62kg) et Brandon Delavier (-72kg), respectivement vingt-et-un et vingt-deux ans. Le signe que deux années sans rendez-vous international n’avaient pas entravé le développement d’une nouvelle génération de combattants français. En 2023, la France reste solidement cramponnée au top 4 mondial de la discipline.

Alexis Sciard

Vitrine d’une discipline

Précocité inouïe d’une poignée de combattants ou conséquences logiques d’un long travail de l’ombre ? Difficile de trancher, même si le calendrier de la saison passée tend à privilégier l’une des hypothèses. « J’arrivais avec l’ambition de renforcer encore le calendrier. Selon moi, la compétition agit en vitrine du sport, tient à préciser Nadir Boumahammed. D’où notre choix de scinder la coupe de France en deux compétitions, l’une dans le Sud et l’autre dans le Nord, dans le but de drainer davantage de compétiteurs. » Un pari payant à en croire la centaine d’athlètes réunis à Tarbes et Carvin, même si le coordinateur national se veut prudent. « S’agissant d’une première, il est difficile de donner un indicateur de participation. Reste que nous ne pouvions pas accueillir beaucoup plus de compétiteurs sur ces rendez-vous ! Les championnats de France, eux, progressent et dépassent les cinq cents participants. » Et les plus forts pourcentages de la pente restent sans doute à venir. En 2023-2024, l’apparition d’une catégorie « light » déjà mise en place à l’étranger, cantonnant les athlètes aux frappes contrôlées, devrait en effet aimanter de nombreux pratiquants en recherche de perfectionnement.

Alexis Sciard

Arpenter les sommets

Puisqu’une saison en chasse une autre, les mondiaux d’Oran succéderont à ceux de Tunis, en septembre 2024. « Il y a encore quelques mois, je n’osais pas m’imaginer à cette place. On dit souvent que le plus dur arrive, alors j’ai hâte de voir si je peux rester au sommet en remettant ce titre en jeu », sourit Victoire Mixte. Pour elle comme Brandon Delavier et Fanny Casadei, le titre suprême a vraisemblablement un goût de « reviens-y ». Car il y a désormais eux, et les autres, inévitablement. « Devenir championne du monde, c’est en quelque sorte parvenir au bout de sa discipline, poursuit la jeune combattante. Mais je veux aller encore plus loin et développer mon karaté mix. Davantage de contact, des styles d’opposition diversifiés et une multiplication des compétitions… cela me permet aussi de devenir meilleure en yoseikan ! » Et de remporter, déjà, d’autres titres : la pensionnaire du club d’arts martiaux d’Oignies (Pas-de-Calais) ayant cette saison réalisé le double coupe-championnat de France en yoseikan budo… et en karaté mix ! Une diversification encouragée par les entraîneurs nationaux, qui assisteront cette année à deux stages nationaux pour repérer d’éventuels prétendants au collectif national. « La dynamique compétitive est probablement plus forte que jamais et la détection de nouveaux profils relève d’une vision à long terme. Plus proche, nous nous concentrons sur les championnats du monde, dont la sélection devrait rapidement intervenir, avec un schéma clair : permettre une préparation et un suivi individualisés, détaille Mehdi Benaissa. Les Suisses, les Belges, et les Slovaques sont de retour et travaillent sérieusement, en plus des meilleures nations mondiales. Nous ne sommes pas autorisés à stagner. » Face à la progression générale, l’équipe de France privilégie l’action à la réaction. Une manière de satisfaire ses objectifs… et de s’autoriser à arpenter les sommets planétaires.

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