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La saison de full contact dans les yeux… des territoires

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Bilan et perspectives. Dix ans après son arrivée, la discipline a entériné les débats initiaux pour s’affirmer comme l’une des disciplines associées les plus dynamiques de la fédération française de karaté… et ne compte pas baisser de régime.

Où situer le point d’orgue de l’exercice 2022-2023 de karaté contact et full contact ? Était-ce le retour des championnats interdisciplines, réunissant plus de deux-cents compétiteurs après trois longues années d’absence ? Faut-il leur préférer la densité de niveau rare affichée lors des championnats de France au cœur du Palais des Sports de Gerland pour clôturer neuf mois de compétitions ? Après tout, la progression météorique de la zone sud ne pourrait-elle pas faire prétendre le trône à sa coupe de France organisée à Nîmes ? Difficile, à tout dire, de trancher… même pour le responsable de la commission nationale d’arbitrage. « Voilà une bonne question ! C’est au moins le signe que les événements d’envergure se suivent sans se ressembler », s’enthousiasme Mohamed Messadaoui après quelques secondes d’hésitation. Puis il délibère. « J’estime tout de même que l’Open international reste le phare de la saison. En raison du nombre de participants déjà, un demi-millier, mais aussi la multiplication des nationalités qui engendre un mélange de styles, et son prestige renforcé par l’attribution de ceintures aux vainqueurs. » Le casse-tête devrait s’intensifier au cours des mois à venir, suivant la volonté de rassembler plusieurs compétitions sur un week-end. Si le nombre de dix compétitions reste invariable, elles se concentreront sur sept véritables événements. En filigrane l’idée, aussi, de mettre en avant les rendez-vous plus confidentiels et de réduire les coûts pesant parfois lourd sur les finances des clubs.

© Denis Boulanger

Tisser la toile régionale

Au rayon des modifications, c’est à peu près tout. L’assise est solide ; la continuité, de mise. Désormais, la mire de Mohamed Messadaoui et de son équipe reste rivée sur les régions. « Après plusieurs années passées à modeler une discipline à la fois rythmée, sécuritaire et attractive, l’objectif tend désormais vers le développement territorial, avance Mohamed Messadaoui. À l’image de l’équilibre des forces entre les zones nord et sud, la répartition régionale de nos pratiquants progresse. » Le résultat, entre autres, d’une historique décentralisation des événements. Portés par leur public, les athlètes locaux dépassent régulièrement leurs attentes. « En plus de contenter nos licenciés, une priorité, les compétitions sont autant d’opportunités de tisser des liens pour implanter le full contact localement. Des adjoints aux sports aux sénateurs, il y a toujours un élu local avec lequel échanger », précise Christophe Esteban, responsable d’arbitrage de la ligue Grand Est. Alors ? Alors, cette saison, deux tiers des compétitions nationales se dérouleront en régions, de Valenciennes à Lyon, en passant par Écully et jusqu’à Valence, qui accueillera la coupe de France de karaté contact. À l’image de la préfecture drômoise, hôte d’une compétition nationale pour la première fois, l’opportunité séduit. Résultat : l’immense majorité des ligues a organisé des championnats régionaux la saison dernière. « Notre premier rendez-vous officiel a aimanté cent trente compétiteurs en avril, un vrai succès malgré le court délai de préparation, sourit la responsable d’arbitrage en Occitanie, Ophélie Adolphe, qui promet de dynamiser encore sa région. En plus de la coupe d’Occitanie, au moins deux stages mixant arbitrage et pratique verront bientôt le jour. La saison à venir sera plus représentative des idées que nous portons, avec l’objectif de légitimer cette ligue au niveau national. » Le chemin semble déjà pavé.

© Denis Boulanger

Traits d’union

Si elles sont encore discrètes à l’échelon national, les conséquences de ces investissements s’imposent déjà localement. En témoigne le changement de regards depuis l’arrivée d’Ophélie Adolphe à la tête de l’arbitrage occitan il y a quelques mois. « J’observe que la présence d’une femme responsable de région contribue à démystifier notre discipline, particulièrement auprès d’autres femmes. Désormais, il s’agit de la rendre encore plus attrayante, notamment au travers de stages et de démonstrations lors de la journée des droits des femmes ! » Avec cinquante-six pourcents d’adhérentes, son club d’Aigues-Mortes (Gard) s’impose comme un modèle du genre. De l’autre côté de la France, la ligue Grand Est poursuit son pari de la jeunesse et compte pousser son avantage dans le domaine, après l’organisation de quatre compétitions enfants au cours du dernier exercice. « Nos jeunes licenciés doivent aussi pouvoir y trouver leur compte, justifie Christophe Esteban. Pour ces jeunes catégories, le light contact s’avère un formidable trait d’union vers un sport plus engagé, par l’acquisition de valeurs saines et d’une technique propre. En plus de disposer de bases solides, cette nouvelle génération compte quarante pourcents de pratiquantes, ce qui devrait rééquilibrer les effectifs chez les seniors au fil des années ! » Déjà forte d’un tiers de compétitrices lors du dernier open international, la discipline aux quinze mille licenciés peut revaloriser ses ambitions, à dessein.

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