
La saison d’AMSEA dans les yeux… de sa commission nationale
Après une saison marquée par la franche augmentation de ses effectifs, les arts martiaux du sud-est asiatique abordent la trêve avec sérénité et envie. Retour sur les événements marquants des derniers mois et éclairage sur ce qui est déjà acté pour 2023/2024 pour les licenciés.
« Après la saison du retour, voilà celle de la projection ! Si, quarante ans après leur introduction en France, les arts martiaux du sud-est asiatique ne sont pas encore aussi populaires qu’ils le mériteraient à cause d’un enseignement longtemps trop intimiste, nous en prenons progressivement le chemin. Les efforts des dernières années paient ! » Voilà pour l’ambiance, au beau fixe d’après le technicien AMSEA Didier Garcia. Il y a aussi les chiffres : près de deux-mille licenciés, soit un quart de plus que l’an passé à la même date. Et rien n’indique l’enrayement de cette augmentation fleuve, nourrie par deux facteurs en amont. L’arrivée d’une dizaine de nouveaux clubs dans le giron fédéral mais également l’ambition de certains professeurs d’ouvrir leur club à la pratique des enfants. Signe de la nouvelle dimension prise par la discipline, les AMSEA sont désormais dotés d’une commission nationale, au même titre que les autres disciplines associées. « En plus de Didier Garcia, la commission compte quatre membres, représentant l’aspect compétitif, la technique, le silat, et le kali escrima. Respectivement, cela correspond à l’entraîneur national Thomas Roussel, Michel Rozzi, Sébastien Ribac et moi-même », pose le président de la commission nationale AMSEA et du comité départemental du Var, Patrick Rosadini.

Cure de jouvence
En toile de fond, l’objectif est de multiplier et de consolider encore les liens entre pratiquants, clubs et fédération pour poursuivre le développement amorcé. L’idée, aussi, de renforcer l’éclectisme d’une discipline longtemps confinée aux hommes majeurs. Symbole et concentré de ce phénomène croissant, l’Urban Combat Académie 640, fondé en 2020 par Raynald Aubert. « À l’aube de la troisième année du club, nous ouvrions deux sections enfants en début de saison. Un challenge visant à renouveler mon enseignement tout en permettant au club de dépasser la quinzaine de licenciés. Huit mois plus tard, la majorité de mes quarante-six adhérents s’avèrent être des enfants, un public particulièrement fidèle et sur lequel repose le futur de la discipline. » Avec des atouts indéniables pour le développement de la motricité et la cognition chez l’enfant. « Si nous souhaitons disposer de bons techniciens demain, il faut les former dès aujourd’hui, abonde Patrick Rosadini. Les clubs favorisent de plus en plus la diversité de styles. Nous disposons donc d’une pépinière de pratiquants que nous devons rencontrer, puis initier voire développer. »

Les championnats de France s’étoffent
Avec sept stages jalonnant les mois à venir, les plus férus de technique devraient trouver une nouvelle fois, en 2023/2024, chaussure à leur pied. Un calendrier encore densifié pour offrir plus d’un événement par mois entre octobre 2023 et avril 2024. Temps fort de la saison qui s’achève, le stage expert sera renouvelé les 18 et 19 novembre prochains. Spécialiste planétaire en kali escrima, le Britannique Bob Breen succédera à Maul Mornie. « Expert dans l’art du Silat Suffian Bela Diri, il avait attiré une centaine de passionnés l’an dernier en plaçant l’accent sur la self-défense, une partie du patrimoine et atout commun au silat et au kali escrima », tient à rappeler Didier Garcia, qui espère une participation encore en hausse dans quelques mois. Les compétiteurs ne seront pas en reste pour autant, avec trois compétitions au programme, dont les championnats de France qui clôtureront la saison à la Maison du Judo de Lyon. « Et le lieu ne sera pas le seul inédit puisque nous introduirons les bâtons en rotin dans la catégorie élite. Nous souhaitons favoriser l’esquive et l’intelligence de combat à l’attaque à outrance que certains pratiquaient, tout en restant sécuritaires », précise le chargé de mission. Et pour cause, concourir dans la catégorie reine nécessitera trois années de licence et la participation à l’un des deux opens prévus en amont. Continuer d’entreprendre sans se dénaturer, une voie empruntée par les arts martiaux du sud-est asiatique qui semble donner tous les signes positifs d’un bon choix.