

Kenji Grillon, l’obstacle Ugur
Quart de finale : Ugur, c’est dur
Médaillé européen 2015 et 2018, champion en 2016 et 2017, le Turc Aktas Ugur est le patron en Europe en ce moment. Il a gagné à Rotterdam et à Tokyo, et pris au passage le Série A de Santiago du Chili. Frustré par son échec en 2016 au championnat du monde, il ne veut pas le revivre et cela se sent. Très présent physiquement, il s’impose à l’impact et touche une première fois, avant d’ajouter trois points sur un ura-mawashi de classe. Kenji Grillon tente de reprendre le dessus, mais il est dominé, poussé dans ses retranchements à chaque contact. À 5-1, nouveau déclenchement de part et d’autres, les drapeaux se lèvent pour le Turc, mais Kenji Grillon est touché et cherche longuement à reprendre ses esprits. La sanction tombe contre le Turc, cette fois. Aktas Ugur continue son travail de sape et frappe durement au corps en mawashi. À nouveau les drapeaux se lèvent. Le Français se plaint d’avoir été touché à l’aine, mais l’arbitrage ne le suivra pas et il est même sanctionné pour simulation. Qu’importe. Le médaillé mondial 2016 a tout donné. L’obstacle Ugur était trop dur à franchir.
Ce ne sera pourtant pas la finale pour le Turc Ugur, qui ne repêche donc pas Kenji Grillon. Il est finalement dominé sur le combat décisif par le Croate Ivan Kvesic, tombeur aussi du Biélorusse Anton Isakau… lequel avait administré, en tableau, un violent 6-0 au Japonais Araga, le champion du monde 2016, quasiment intouchable depuis trois ans et qui baisse de pied au plus mauvais moment – après avoir gagné pourtant le championnat d’Asie et le Premier League de Berlin en septembre.
3e tour : Grillon contre El Kotby
L’adversaire de ce troisième tour, un sacré client. Champion du monde juniors 2013, l’Égyptien Mohamed El Kotby avait emporté une médaille mondiale seniors en 2014, une médaille mondiale espoirs l’année suivante, et deux finales de tournois Premier League en 2016. Moins présent par la suite, le voilà qui revient très fort avec deux finales en mars et en avril à Rotterdam et à Rabat, avant d’emporter le championnat d’Afrique. L’appel olympique passe par une performance mondiale. Deux hommes, un seul projet ! Et ce sera finalement le champion du monde 2012 et médaillé en 2016 Kenji Grillon qui prendra le dessus. Sur une attaque de jambe insuffisante de l’Égyptien, il prenait sa chance pour une pique au visage assez claire pour lever les quatre drapeaux. Nécessaire et suffisant. Il gérait ensuite tranquillement la forte pression que lui imposait l’Egyptien. Une victoire importante pour accéder à un quart de finale encore plus rugueux. Le chemin de la médaille est escarpé.
[-84kg] 1er tour : Dans le « money time »
Le Monténégrin Nikola Malovic sort des espoirs avec une cinquième place au championnat d’Europe. Il fallait juguler la fougue de la jeunesse, c’est que fait le Français d’une frappe opportune à dix secondes de la fin.
[-84kg] 2e tour : Un beau retourné au corps
Kaique Rodrigues ? Troisième du championnat continental en 2016 et vice champion pan-américain en 2018. Une trajectoire très respectable que Kenji Grillon parvient à enrayer d’un joli coup de pied au corps. Le jeune Brésilien revient à 2-1 dans les dernières secondes.
Ce qu’il faut retenir de la catégorie : la surprise Chobotar

Sorti des espoirs en 2015, Ivan Kvesic est beaucoup sorti en tournoi depuis deux ans, récoltant le fruit de ses efforts par une belle finale au championnat d’Europe. On peut dire que l’éclosion est complète : le Croate est en finale des championnats du monde. Il y rencontrera l’Ukrainien Valerii Chobotar, un outsider complet puisque, à part deux médailles de bronze au championnat d'Europe 2017 et 2018 par équipes, il n’était jamais monté à un tel niveau de performance. Une réussite qu’il a annoncée par une victoire au série A de Guadalaraja en Espagne et une place de troisième au Premier League de Dubai, le 9 et le 16 février de cette année. Un joli coup.
