Karaté olympique : pourquoi on peut y croire

Le beau rêve du karaté olympique semblait s’être fracassé sur les récifs des échecs successifs, en 2009 en finale face au golf et au rugby à sept, pour les Jeux de Rio 2016, et en 2013, le karaté étant même écarté rapidement avant que se dégagent les finalistes, lutte, softball et squash, pour les Jeux de Tokyo 2020. Mais, étonnant coup de théâtre, voici que le karaté pourrait bien être présent finalement pour les Jeux japonais, et voici pourquoi…

Jusque là la règle était inflexible, comme le rappelait le Président de la FFKaraté dans un article daté de mai 2013 : « Il y a vingt-huit sports olympiques d’été et il n’y en aura pas vingt-neuf. Actuellement, il y en a vingt-six, puisque deux sports vont faire leur entrée à Rio en 2016, le golf et le rugby à sept. Il y a donc vingt-cinq sports immuables, et deux de plus qui ont été choisis il y a quatre ans. Pour le dernier, le vingt-huitième, la place était vacante car la Lutte a été sortie des Jeux. Ils ont finalement désigné trois sports pour occuper cette place, lutte, softball et squash. On voit bien comment cela va finir. C’est mon avis personnel, mais le 8 septembre, ils vont réintégrer la Lutte ». Ainsi fut fait : la lutte allait rester au programme du CIO pour Tokyo 2020. Quant au Karaté, qui paraissait près du but en 2009 en finissant dans le trio final, il s’en était éloigné en 2013, au point que la perspective d’un karaté olympique semblait presque morte.

Recommandation n°10
Mais ça c’était avant. Depuis le Président du Comité Olympique International, l’Allemand Thomas Bach, a fait adopter à l’unanimité par les membres votants du CIO un « Agenda Olympique 2020 » composé de quarante recommandations pour faire évoluer les Jeux, notamment en termes de coûts et de développement durable. Et que dit la recommandation n°10, acceptée comme les autres ? Elle propose de « passer d’un programme basé sur des sports à un programme basé sur des épreuves ». Ce qui, traduit en langage clair, stipule que l’admission de plus de 28 sports au programme des Jeux est désormais autorisé et qu’un nouveau sport, une nouvelle discipline ou épreuve, pourrait ainsi s’inviter au programme olympique tous les quatre ans, dans un souci de « flexibilité et de diversité » des futurs Jeux, et suivant la volonté de la ville organisatrice.

Or, en 2020, c’est donc Tokyo qui aura la responsabilité des Jeux olympiques. Un contexte, on le comprend, très favorable à ce qu’un deuxième budo japonais, après le judo, fasse son entrée aux JO. C’est une nouvelle chance pour le karaté de connaître, au moins une fois, cette incomparable consécration et exposition médiatique, et elle est excellente.

Seul problème, la recommandation n°10 précise aussi que cet ajout ne peut se faire que dans le strict respect des limites de 10500 athlètes, 5000 encadrants et 310 épreuves. En d’autres termes, pour que le karaté entre, il faudra que les autres fassent un peu de place. Une gageure quand on sait que le judo par exemple, tente de faire accepter une épreuve de combat par équipes. Mais une chose est sûre, la bataille pour Tokyo 2020 est totalement relancée.

La campagne de signature, mise en place par la Fédération Mondiale de Karaté (WKF) et la Fédération Japonaise de Karaté (JKF), a recueilli pour l’instant 15.000 signataires ! Continuez à soutenir la campagne pour le karaté olympique !