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Kali eskrima, des innovations à Lyon

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Ce samedi 18 mai, la Maison du Judo, en plein cœur de Lyon, accueillait les championnats de France de kali eskrima. Nouvelles catégories, nouvelles épreuves, nouveau format de qualification, le chargé de mission AMSEA Didier Garcia livre ses éclairages.

Didier, quel bilan faites-vous de ces championnats de France ?
Cette année, nous avions décidé d’installer les championnats de France à Lyon, une ville facilement accessible d’un peu partout en France. Nous avons reçu un accueil extraordinaire du comité départemental du Rhône par l’intermédiaire de Joseph Bracchi, président du comité. Patrick Rosadini, co-organisateur du championnat, a parfaitement coordonné chaque maillon de la chaîne, et a mis la quarantaine de combattants présents dans les meilleures conditions. Les arbitres ont été performants. Il y avait cette année 50 % d’arbitres kobudo et kali eskrima, et 50 % d’arbitres uniquement kali eskrima. C’est une belle évolution pour notre discipline qui a longtemps eu du mal à trouver des arbitres. Des nouveautés importantes ont été introduites cette année, notamment le stick en rotin léger en élite, et ce, sans carapace. Avoir une protection peut donner lieu à des combats que l’on peut qualifier de « bourrins », les combattants tapant un petit peu sans réfléchir, n’ayant pas peur de se faire mal. En enlevant la carapace et en ne laissant que les protections essentielles, la qualité des combats a vraiment explosé. Nous nous sommes rapprochés de la réalité d’une épée, et avons observé davantage de stratégie de la part des combattants. Nous avons également introduit au programme de la compétition une épreuve technique en duo, avec l’objectif de montrer la qualité technique du kali eskrima, mais aussi dans une logique de préparation aux passages de grade. Ainsi, deux duos se font face, délivrant chacune deux minutes de démonstration durant laquelle chaque membre du duo doit montrer de l’attaque et de la défense. L’équipe désignée victorieuse était, cette année constituée d’un homme de quatre-vingts ans, ce qui montre que la pratique et la technique n’ont pas d’âge.

©Aurélien Brandenburger - Ouverture de la compétition par Didier Garcia
©Aurélien Brandenburger – Ouverture de la compétition par Didier Garcia

Justement, pouvez-vous revenir sur les différentes catégories et le déroulement de ces championnats de France de kali eskrima ?
Trois matériaux différents sont utilisés en championnats de France. D’abord, le stick en mousse avec une poignée, des pupilles jusqu’aux juniors. Il mesure cinquante centimètres pour les plus jeunes, et soixante-dix centimètres à partir des cadets, voire des minimes selon le gabarit du combattant. Le bâton est donc très mou, et les casques n’ont pas besoin d’être surprotégés. Ensuite, il y a le stick en mousse « sportive », moins mou, sans poignée, utilisé par les seniors et les vétérans. Enfin, il y a le stick en rotin léger introduit pour la première fois cette année en catégorie élite. Les combattants ont des casques WEKAF (World Eskrima Kali Arnis Federation) avec des gorgerins qui protègent les épaules, des gants de hockey, des coudières et, pour certains, des genouillères. Pour les catégories en dessous des minimes, le combat dure quarante-cinq secondes, suivi de trente secondes de repos, et d’un autre round de quarante-cinq secondes en cas d’égalité. En cadets et juniors, les combattants utilisent un stick mousse. D’autres utilisent un stick mousse « sportive », le temps de combat montant alors à une minute (pour trente secondes de repos). Les combattants élite combattent quant à eux pendant une minute trente, même si j’envisage de monter jusqu’à deux minutes l’année prochaine.

©Aurélien Brandenburger - Stick en mousse
©Aurélien Brandenburger – Stick en mousse

Comment se passe le décompte de points ?
Il n’y a pas de système de points à la touche. Ce sont les actions qui sont jugées sur trois critères : d’abord, l’action simple quand un combattant touche son adversaire sans être touché en retour ; puis, nous jugeons la faculté d’un combattant à doubler ses attaques ; enfin, nous jugeons l’anticipation, la capacité d’un combattant à bloquer ou esquiver une attaque. C’est un système assez simple, qui répond à une seule question : est-ce que le combattant a produit de la qualité, oui ou non. Un combattant a le droit de désarmer un adversaire, mais cela doit se faire dans l’action. En cas de deux pertes de stick, le round est perdu. Et au bout de trois pertes, c’est le match qui est perdu.

©Aurélien Brandenburger
©Aurélien Brandenburger

Quelles sont les perspectives du kali eskrima français pour les mois qui viennent ?
Nous avons une belle marge d’évolution, et des perspectives prometteuses. L’introduction du stick en rotin sans carapace a nettement fait progresser le niveau en championnat national, de même que la mise en place d’un Open Nord et d’un Open Sud au mois de février, qui servent de sélection pour ces championnats de France, et ont permis aux combattants d’engranger de l’expérience. Il y avait plusieurs champions du monde et champions d’Europe dans la salle samedi dernier, ce qui montre que le niveau français est bon. Il faut continuer à travailler dans ce sens. La saison 2023-2024 est terminée pour le kali eskrima sur le plan des compétitions, mais nous avons déjà hâte d’entamer la prochaine. En octobre, nous proposerons notre fameux stage de rentrée multistyles, puis un stage international de kali silat avec Ray Dionaldo à Paris les 23 et 24 novembre, et en Côte d’Azur le 30 novembre. En janvier 2025 aura lieu un stage compétition animé par l’entraîneur national Thomas Roussel, et un deuxième stage international silat au mois de mars avec Alvin Guinanao. Après un dernier stage multistyles à Paris en avril, il sera enfin temps de retrouver les championnats de France au mois de mai. Enfin, au niveau international, le prochain grand rendez-vous devrait être les championnats du monde en juillet. Mais les choses vont évoluer. Il y avait jusqu’à présent trois fédérations internationales de kali eskrima, qui avaient chacune leurs compétitions, mais qui devraient prochainement se rassembler en une seule et unique fédération. Cela va considérablement simplifier nos déplacements sur les compétitions internationales, et va surtout nous permettre d’adhérer à cette fédération unique et pouvoir ainsi envoyer une équipe fédérale en championnat. Nous avons donc hâte que cette fusion se réalise.

©Aurélien Brandenburger

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