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24 juin 2024

Julo Naud, homme dévoué du wushu

Wushu

Dévoué au wushu depuis plus de quarante ans, son parcours témoigne d’un profond impact sur la discipline. De son enfance en Martinique à son implication en club et au sein de la fédération, Julo Naud est une figure centrale de la structuration du wushu en France.

Les quelque 13 000 pratiquants de wushu au sein de la FFKDA le connaissent tous. Présent, toujours un sourire aux lèvres, Julo Naud, dit « Zaï Zaï » est l’une des figures de proue du wushu français, chef d’orchestre qu’il est depuis maintenant sept ans en tant que responsable de la logistique au niveau national. « Je prépare en amont, et je supervise sur place, la dizaine de compétitions nationales qui ont lieu en France chaque saison. Avec mon équipe, je suis chargé de la mise en place du matériel, du respect du protocole de remise des médailles, ou encore du stock de matériel à la fédération. » Ce travail, il le fait en étroite collaboration avec le responsable de l’arbitrage, Alaaedine Azzouz, et celui de la compétition, Freddy Paillard, ainsi que le président de la commission wushu, Mounir Harrathi, mais aussi Olivier Beaudry, DTN adjoint en charge des disciplines associées. « Tout le monde se coordonne et chacun apporte sa pierre à l’édifice pour organiser les meilleures compétitions possibles en termes de niveau technique et d’organisation. Ce doit être, à chaque fois, une expérience positive pour les combattant(e)s, les coaches et les accompagnants. C’est une grosse machine bien huilée, dont chaque petit boulon est essentiel. » Très investi pour le développement du wushu, Julo Naud est également expert fédéral depuis sept ans, un statut qu’il assume avec enthousiasme. « Je ne me suis jamais considéré comme étant “le meilleur”. Mais quand on m’a proposé d’être expert, j’ai pris cela comme un honneur. Ce rôle me permet de donner des stages de sanda partout en France tout au long de l’année, de partager, lorsque je ne suis pas occupé à organiser des compétitions. » Deux fonctions prenantes, mais dans lesquelles le jeune septuagénaire, semble pleinement s’épanouir. « J’aime ce que je fais au quotidien, comme j’aime ma discipline avec sincérité. Je suis continuellement challengé, je contribue pleinement à développer le wushu, et je reste au contact des pratiquants. Je ne peux pas vraiment rêver mieux.»

©FFK

La découverte du wushu

Cette vie, Julo Naud ne semblait pas y être destiné au départ. Né en Martinique, il se montre rapidement un enfant plein d’énergie et de projets. Rapidement, il rompt avec le rythme de vie lent des Antilles, et fait tout pour quitter l’île aux fleurs. « J’ai été laveur de voiture, bricoleur, mécanicien dans un casino ambulant, sourit-il. Mon but était de mettre suffisamment d’argent de côté pour rejoindre mon père qui résidait à Paris. » C’est en 1975, à l’âge de vingt-deux ans, qu’il arrive en France. Il faut alors se débrouiller. Le sport sera son échappatoire. « J’ai fait de la natation, du football, et beaucoup de course à pied. J’ai couru pas mal de marathons, j’avais un bon niveau. C’est dans ce contexte que j’ai rencontré Roméo Périchon. C’est lui qui m’a ouvert aux arts martiaux. Il pratiquait le wushu. Lorsque nous allions courir ensemble, il finissait toujours par me montrer des enchaînements, et m’incitait à venir pratiquer avec lui, jusqu’au jour où… » C’est pour faire plaisir à son ami que Julo Naud s’inscrit dans l’école de Dan Schwarz… « Une révélation ! Je suis tombé amoureux de la discipline, que je n’ai plus jamais quittée. Année après année, le wushu m’a appris à persévérer, à être rigoureux. Il m’a fait réfléchir sur l’utilisation de mon corps, mais il m’a aussi ouvert à d’autres arts comme la musique, la peinture. J’ai acheté des livres, j’ai lu énormément, j’ai observé, j’ai pratiqué assidûment, et j’ai beaucoup appris sur moi-même et sur les autres. C’est, jusqu’à aujourd’hui, mon école de la vie. »

©FFK

Des projets complémentaires

Lorsque le passionné s’essaie à l’enseignement pour la première fois, après plusieurs années de pratique, c’est une nouvelle page qui s’ouvre. « J’ai rapidement décidé de monter mon école. Je me suis renseigné, j’ai passé des diplômes et j’ai ouvert mon association sportive à Noisy-le-Grand en 1994. La première année, je n’avais que trois ou quatre élèves. Au bout de trois ans, nous étions une petite centaine. » Le club se développe rapidement et, à côté des pratiquants loisir, se crée une équipe taillée pour la compétition, dont les résultats nationaux et internationaux font aujourd’hui l’une de ses plus grandes fiertés. « Le club compte plusieurs champions de France en sanda, dont trois élèves en équipe de France, deux vice champions d’Europe, une médaille de bronze aux championnats du monde juniors, et bien d’autres titres. » Likan Tao Noisy-le-Grand est ainsi devenu le club le plus titré de France. Le Martiniquais, lui, s’est construit aussi un joli parcours professionnel. « Après avoir été chef d’atelier d’une station-service pendant près de dix ans, j’ai décidé d’ouvrir ma propre entreprise. Ça a été compliqué mais, comme pour le club, j’ai persévéré, et j’ai réussi.  J’ai ouvert mon garage en 1993, et je l’ai développé jusqu’en 2016, date à laquelle j’ai pris ma retraite. » Deux projets qui semblent distincts, mais qui ont finalement été complémentaires, participant chacun à la réussite de l’autre. « Sans le garage, je n’aurais pas pu ouvrir mon club. Et sans le club, je n’aurais pas tenu toutes ces années au garage. L’un n’allait pas sans l’autre. J’ai finalement vendu mon entreprise il y a huit ans, pour me dédier entièrement au wushu aujourd’hui. » Avec de nombreux sujets à faire avancer, en cheville ouvrière qu’il est au service de la discipline et de la direction technique nationale. Parmi eux figure notamment la Golden Wushu Series, la retransmission des compétitions en live et l’organisation de championnats de qualité. « C’est notre responsabilité. Pour cela, j’essaie d’être actif, je sollicite les services de la fédération pour le développement de notre discipline et une belle dynamique s’est installée », dit-il. Elle est assumée.

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