

« Nous traversons tous une tempête mais le temps viendra à s’éclaircir »
Alors que le reconfinement et la fermeture des clubs ont été annoncés le 29 octobre dernier, nous avons posé à Francis Didier, Président de la Fédération, quelques questions sur la situation actuelle.
Comment avez-vous accueilli les dernières annonces du gouvernement entraînant un confinement national et la fermeture des clubs ?
J’ai d’abord pensé à nos clubs, à nos bénévoles sur le terrain qui essayent depuis le début de cette crise de maintenir le lien avec leurs pratiquants. Ils ont mis tout en œuvre pour faire respecter le protocole sanitaire demandé dans leurs clubs et ces nouvelles mesures annoncées sont un nouveau coup dur pour eux.
Ils ont tenu bon tout l’été et l’activité avait repris grâce à leurs efforts, et avec la dynamique de la rentrée, nous repartions sur des bases assez rassurantes. Ces mesures de fermeture des clubs arrivent au mauvais moment de la saison et mettent en pause leurs activités.
Nous espérons tous que cela ne durera qu’un mois, comme annoncé par le Président de la République, mais je sais que si cela dure, les clubs seront toujours là à la reprise des activités, car nos pratiques sont nécessaires à notre équilibre, et vont au-delà de la simple dépense physique. Nous sommes mieux armés que beaucoup pour affronter les tempêtes.
Quel regard portez-vous sur ces mesures, en tant que Président de Fédération ?
En tant que Président, j’ai du mal à comprendre ce manque de défense pour le sport de la part du gouvernement alors qu’il représente une vie associative primordiale.
Le club est envisagé uniquement sous sa forme « sportive », comme structure où l’on pratique une activité physique. Mais c’est un tort, car le club est beaucoup plus que cela. Dans le club, les membres, tous différents, peu importe leur origine ou leur statut social, se fédèrent jusqu’à devenir un agrégat, une masse. Au sein du club, le pratiquant trouve une identité, une éducation de société.
Nos clubs devraient être reconnus pour ces valeurs et pour leur rôle dans la construction du tissu social. Ils ne sont pas considérés comme ils le devraient, malgré la force qu’ils représentent.
Est-ce que ce reconfinement met à l’arrêt l’ensemble des activités fédérales ?
Si on regarde les textes, certaines activités peuvent être maintenues, notamment pour permettre la continuité de l’activité professionnelle. Cela concerne les sportifs de haut niveau, mais aussi les formations professionnelles, parmi lesquelles notamment le CQP.
Il faut tenir compte aussi de la faisabilité, car même si les formations sont autorisées, nous dépendons malheureusement de l’ouverture des salles dans les municipalités. Des décisions sont prises au niveau national puis au niveau de la préfecture et enfin au niveau municipal, nous sommes donc tributaires de tous ces étages décisionnels.
Il faut aussi tenir compte des restrictions des moyens de transports et s’assurer que chacun puisse se rendre sur le lieu de la formation par exemple.
Est-ce que ces mesures vont impacter les activités fédérales pour cette saison 2020-2021 ?
Malgré la bonne reprise d’activité à la rentrée, les restrictions progressives (interdictions locales de la pratique des adultes, couvre-feux locaux, reconfinement national) ont retardé les prises de licences à partir de début octobre, et ces retards ne seront pas comblés d’ici à la fin de saison. Nous accusons une baisse du nombre de licenciés dans tous les départements, toutes les ZID, toutes les régions.
Nous devons donc faire des économies drastiques sur l’ensemble du budget fédéral en imaginant plusieurs scenarii car chaque nouvelle annonce du gouvernement, positive ou négative, impacte directement le budget.
Nous préparons actuellement le budget pour l’Assemblée Générale du 28 novembre, que nous avons maintenu à cette date, mais qui se déroulera en visioconférence avec un système de vote électronique pour les 251 représentants des clubs.
Nous réadaptons ce budget avec l’actualité tous les mois, voire toutes les semaines. Et au fur et à mesure du déconfinement et de la reprise des clubs, nous pourrons reprogrammer des activités reportées ou annulées. Toutes ne le seront peut-être pas, mais nous préservons au maximum les services offerts aux licenciés et aux clubs. Il y a beaucoup de facteurs que nous ne maitrisons malheureusement pas aujourd’hui.
Avez-vous un message particulier à adresser aux clubs et licenciés en cette nouvelle période singulière ?
C’est un nouvel épisode difficile à passer mais je sais qu’ils seront encore plein d’enthousiasme à la reprise. L’activité reprendra avec force et vigueur. Notre souhait serait que ça reparte le plus vite possible mais nous devons malheureusement attendre. Le mois de janvier représente généralement dans la saison un vrai regain d’activité, espérons que ce soit une nouvelle fois le cas.
Je souhaite à nos clubs, nos dirigeants, nos licenciés de tenir bon. Je sais qu’ils sauront de nouveau s’adapter dès la reprise et je salue toutes les initiatives qui sont mises en place par chacun d’entre eux aujourd’hui.
Il ne faut pas baisser les bras, nous traversons tous une tempête mais le temps viendra à s’éclaircir.