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« Manifester la force collective du karaté français »

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Malgré les aléas de la période, le début de l’année 2022 marquera le retour d’une institution du karaté français : l’Open international de Paris (Paris Open). Dans quelles conditions et avec quels objectifs ? Le président de la Fédération Française de Karaté répond à ces importantes questions.

Le karaté français avait dû annuler pour cette année 2020 l’Open International de Paris, étant donné le manque de clarté de la situation et des annonces gouvernementales. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nous sommes heureux de pouvoir annoncer le retour de notre Paris Open, le 21, 22 et 23 janvier avec les épreuves de kata et de combat, dans sa configuration traditionnelle. Cette épreuve est à notre calendrier depuis 1993, nous en sommes fiers, elle symbolise la force du karaté français et sa dynamique collective, avec un public qui répond toujours présent. Il est important que nous fassions le maximum pour la maintenir, malgré les difficultés que nous connaissons. Nous voulons préserver cette force et, en même temps, nous nous appuyons dessus. Bien sûr, il y a les enjeux du COVID, mais nous avons acquis de l’expérience. Nous verrons si des annonces sont faites, s’il faut changer la jauge, nous saurons nous adapter. Il faut faire preuve de patience, mais aussi de résistance durant cette période.

Pour cette reprise, la Fédération Française de Karaté sera la seule organisatrice et le Paris Open 2022 ne fait pas partie des tournois « Premier League » de la Fédération mondiale (WKF). Pour quelles raisons ?

Elles sont nombreuses, mais la première est que nous voulons reprendre notre autonomie pour pouvoir assumer complètement notre mission auprès des clubs et des pratiquants français, pour qu’un maximum de clubs puissent participer sans les diverses contraintes (ranking WKF). C’est aussi une question de gestion agile de notre organisation face aux difficultés. Assumer un tournoi Premier League dans ces conditions est une gageure impossible, mais envoyer des invitations pour pouvoir présenter le meilleur plateau possible en fonction de la situation est faisable. Il est temps de jouer de notre savoir-faire. Surtout, nous voulions redonner à notre Open sa fonction première : offrir une tribune, un grand rendez-vous sportif à nos clubs et à nos karatékas. Il n’y aura pas de limitations ni de quotas. Et pour tenir compte des enjeux économiques auxquels les clubs font face, nous abaissons les droits d’inscription à trente euros par athlète.

Ne craignez-vous pas cependant l’amoindrissement du prestige du Paris Open et la désaffection du public ?

Bien au contraire, le public club est toujours au rendez-vous, et vous verrez que par les temps économiques qui courent, beaucoup de pays organiseront des Open libres de toutes contraintes vers lesquels les autres pays se dirigeront pour la préparation de leurs équipes. Ce qui a déjà été fait cette saison en Suisse, au Luxembourg et en Croatie. Mais je le répète, l’époque réclame de la patience et de la résistance. Les projets ambitieux de la WKF s’accordent mal aux enjeux actuels et à nos motivations. Des plateaux resserrés, des ranking qualificatives, c’est sans doute très bien. Mais c’est aussi très cher et cela se fait sans les clubs français. Ce n’est pas ce que nous voulons en ce moment. On ne peut pas se permettre aujourd’hui ce type de dépenses et nous voulons retrouver, comme je l’ai dit, le sens premier de ce grand rendez-vous. Le karaté français peut attendre et voir l’évolution des choses. Nous réintégrerons la dynamique internationale quand elle se stabilisera, si elle y parvient. Quant au risque de désaffection du public, je n’ai aucune crainte. C’est justement ce qui fait et fera toujours notre légitimité. Nous sommes une force collective quasiment sans équivalent dans le monde. Nous avions énormément de monde à l’Open Noris, notre compétition de rentrée organisée à Villebon, je ne vois pas pourquoi il en serait autrement en janvier pour le Paris Open.

 

Propos recueillis par Emmanuel Charlot / Sen No Sen

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