

Francis Didier « Le club devient un levier majeur »
Après la dernière assemblée générale de la Fédération Française de Karaté et Disciplines Associées, de nouveaux statuts ont été adoptés et sont d’ores et déjà mis en place. Francis Didier, le président de la FFK, nous présente ces mesures.
Les statuts de la Fédération Française de Karaté ont connu une réforme majeure lors de la dernière assemblée générale : pouvez-vous les présenter ?
En effet, l’assemblée générale du 29 janvier dernier a permis à notre fédération de se rapprocher de la proposition de loi visant à démocratiser le sport, à améliorer la gouvernance des fédérations sportives. L’un des volets de cette loi concerne donc la gouvernance de l’ensemble des fédérations sportives, et a pour finalité d’instaurer une dose supplémentaire de démocratie dans la gestion de ces fédérations. Mais il faut savoir que le travail autour de ces questions avait commencé bien en amont et le vote à l’INJ a seulement permis d’entériner ces modifications. Désormais, et comme cela a été voté lors de l’assemblée générale fédérale, la composition de l’assemblée générale élective évolue afin de donner une réelle participation aux clubs. Dans des termes plus techniques, l’article 11 des statuts prévoit donc que pour les assemblées générales dites « électives et de révocation » chargées de procéder à l’élection des membres du conseil d’administration et du président de la FFK, « l’assemblée générale se compose des représentants directs des clubs (associations et établissements) affiliés à la fédération, à raison d’un représentant par club affilié au 31 août de la saison précédente ».
Quels changements pour les représentants des clubs, actuels membres de l’assemblée générale de la FFK ?
Les représentants des clubs sont toujours membres de l’assemblée générale ordinaire évidemment. Cependant, la nouvelle distinction porte sur un petit point sémantique. D’un côté, l’assemblée générale ordinaire reste composée par environ 250 représentants des clubs. Ces personnes sont élues pour une durée de 4 ans dans les comités départementaux et elles continueront de se réunir une fois par an minimum pour l’assemblée générale ordinaire et/ou extraordinaire. De l’autre côté, l’assemblée générale élective quant à elle ne se réunira pas physiquement, mais à distance. Elle sera composée par tous les clubs affiliés à la FFK qui voteront sur une plateforme informatique ouverte pendant quelques jours.
Comment cela va se passer de manière concrète ?
Les présidents de clubs, ou toute personne désignée par celui-ci, participeront donc désormais activement aux élections à la fois du Président de la fédération et de l’ensemble des membres du conseil d’administration. Chaque année où cela sera nécessaire, nous mettrons en place une assemblée générale regroupant tous les présidents de tous les clubs affiliés pour la saison en cours. Ils seront invités à se rendre sur une plateforme de vote et à sélectionner le ou les candidats pour lesquels ils souhaitent voter. Les clubs seront donc les seuls et uniques électeurs lors de ces assemblées générales électives.
Quel impact aura cette réforme sur le fonctionnement des organes déconcentrés de la fédération ?
Les ligues régionales vont connaitre elles aussi un changement majeur puisque toutes les assemblées générales (ordinaires, électives, extraordinaires) seront composées des clubs affiliés dans leur ressort. Ainsi, comme nous l’avons toujours souhaité, le club devient un levier majeur du fonctionnement de notre fédération. Il participera directement à l’élection du comité directeur et du Président de la Ligue, et prendra part à toutes les autres décisions prises lors de l’assemblée générale. Pour les autres organes déconcentrés, que ce soient les comités départementaux ou les zones interdépartementales, la composition de l’assemblée générale reste inchangée.
Une autre réforme apparaît dans les modifications des statuts, c’est la question de l’honorabilité et de la lutte contre les violences : pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Nous avons souhaité apporter de nouveaux éléments dans les textes de la fédération pour répondre à cette volonté d’intransigeance qui nous accompagne depuis quelques mois avec notamment la mise en place de notre plan de féminisation. C’est un axe affiché par le ministère des sports qui permet d’étendre le contrôle dont faisait l’objet les professionnels à tous les dirigeants d’associations sportives et à tous les encadrants, même bénévoles. Dans des termes plus techniques, nous avons créé une disposition supplémentaire à l’article 7 des statuts où il est désormais indiqué que « les licenciés s’engagent, s’ils y sont assujettis, à respecter les dispositions législatives et réglementaires en matière d’honorabilité telles que précisées par le règlement intérieur et à se soumettre à toute procédure de contrôle, a priori comme a posteriori ». Concrètement, cela signifie que tous les licenciés de la fédération concernés s’engagent à transmettre les informations personnelles nécessaires, que la fédération s’engage à communiquer aux services concernés du Ministère des sports et du Ministère de la justice, sans jamais opérer le moindre traitement. Deuxièmement, à cela s’ajoute également une disposition à l’article 433 de notre règlement intérieur qui précise désormais que « Tout licencié est tenu de contribuer à la lutte contre les violences et atteintes sexuelles et/ou psychologiques en informant spontanément la FFKDA de tout comportement ou fait de cette nature commis dans le cadre des activités de la FFKDA, d’un organisme déconcentré ou d’un club affilié, dont il aurait connaissance susceptible de constituer une infraction disciplinaire et/ou pénale ». Avec ces différentes évolutions, nous voulons être irréprochables et apporter la meilleure réponse possible à nos licenciés si besoin est.