France UNSS / FFSU, une mutualisation réussie
C’était une première, les championnats de France UNSS et FFSU étaient couplés à Lille entre les 21 et 25 mars derniers. Un format inédit, qui a réuni près de 400 élèves issus du secondaire et du supérieur, et qui a permis une meilleure mise en lumière de ces compétitions nationales scolaires. Alexandre Pavy, membre des Commissions Mixtes UNSS et FFSU, à l’initiative du projet, dresse le bilan.
Comment a été accueillie cette mutualisation des championnats de France UNSS et FFSU ?
Alexandre Pavy : Ce format a été très bien accueilli, très simplement parce que la mutualisation de ces deux compétitions a augmenté le niveau d’accueil. Nous avions des outils de communication sur place de grande qualité, car le bénéfice de ce couplage est que cela revient moins cher. Par ailleurs les élève de BTS ont fait un gros travail de communication autour de cet événement, cela l’a rendu moins confidentiel que les autres éditions. Nous avons été plus vus, plus observés, et c’était aussi le but.
Nous avons pu mettre en place des actions en parallèle de ces compétitions, comme une conférence, une rencontre avec un athlète de Haut Niveau. C’était super, les enseignants d’EPS et les accompagnateurs ont vraiment apprécié que nous puissions offrir ça aux élèves.
En termes d’ambiance, comment se sont déroulés ces championnats de France ?
AP : Concernant la compétition UNSS l’ambiance était martiale et sportive. L’ensemble des participants était content. Ces championnats de France UNSS sont une belle expérience, car ce qui diffère du format fédéral réside dans le système de poule. Cela démultiplie la pratique, il n’y a pas d’élimination directe. Ainsi, un élève qui n’est pas finaliste aura tout de même réalisé au minimum deux tours, voire la plupart du temps, quatre ou cinq. C’est beaucoup moins déceptif, car on ne se déplace par pour un seul et unique tour quoiqu’il arrive ! Il y a donc ce vrai plaisir de pratiquer qui se ressent et qui a un rôle dans l’ambiance de la compétition.
Au niveau du championnat de France FFSU, avec les mondiaux qui se dérouleront cette année, l’ambiance était plus sportive. Il y avait un véritable enjeu à se classer, ce qui a permis d’observer de très belles adversités. Je note tout de même un niveau relativement hétérogène, car certains participaient pour la toute première fois tandis que d’autres étaient plus aguerris.
Cet enjeu de sélection, les étudiants l’ont bien cerné. D’autant que Franck Bisson, entraîneur national et membre de la CMN FFSU, était présent pour réaliser un travail de repérage. A l’issue de la compétition il est allé à la rencontre des champions de France combat en âge de participer au Championnat du Monde de chaque catégorie afin de leur annoncer qu’ils allaient participer à un stage de sélection avec un collectif déjà repéré, en vue des championnats du Monde Universitaires qui se dérouleront à Kobe, au Japon, du 19 au 22 juillet 2018.
Vous l’avez évoqué un peu plus haut, des actions étaient mises en place en marge des compétitions. Pouvez-vous nous en dire plus ?
AP : Oui pour les élèves des collèges et lycées nous souhaitions qu’ils puissent bénéficier d’une rencontre avec un coach et un athlète de Haut Niveau. Malheureusement, par manque de temps nous n’avons pas pu mettre en place la première citée. Toutefois, nous avons pu compter sur Alexis Raspilair pour une intervention Haut Niveau auprès de l’ensemble des compétiteurs UNSS. Ce dernier, troisième aux championnats d’Europe cadets en 2013 et sélectionné aux Gymnasiades en 2013 au Brésil, a dispensé un mini-stage. Cela consistait en un réveil technique et musculaire et des mises en situation, le tout pendant une heure. Suite à cela, il a pris les finalistes à part, et leur a donné des conseils sur la préparation mentale et la manière d’aborder une finale dans ces championnats de France UNSS. Ça s’est très bien passé, les élèves étaient très contents de ce moment privilégié, car ce n’était pas le but premier de leur venue, et ils ont pu partager ce moment… Ça restera un bon souvenir, je l’espère !
Pour l’anecdote, Alexis participait le lendemain aux France FFSU, et il s’est classé premier de sa catégorie !
Pour les étudiants, nous souhaitions mettre en place une conférence, autour de l’histoire du karaté jusqu’à son intégration olympique et de la candidature de Paris 2024. Dominique Charré, Directeur Technique National, est venu tout spécialement pour aborder cette candidature olympique. Lui qui était au Ministère des Sports et de la Jeunesse lorsque la candidature est née et s’est jouée, avait ce double regard très intéressant. A l’issue de son intervention d’une vingtaine de minutes, nous avons eu l’honneur d’avoir Francis Didier, président de la FFK, qui s’est exprimé pendant environ une heure et quart, et a ainsi pu aborder l’histoire de notre art martial. A l’issue de ces interventions, il y avait un cocktail, lors duquel les participants ont pu échanger avec ces deux personnalités reconnues du monde du karaté. C’était une chance exceptionnelle pour eux.
Et de l’intérieur, en tant qu’organisateur, de quelle manière avez-vous vécu ces championnats ?
AP : C’était très intense ! Il y avait beaucoup de choses à gérer et à anticiper. C’était également complexe, dans la mesure où l’UNSS et la FFSU sont deux structures différentes, avec deux directeurs distincts. Il fallait donc être en contact permanent avec eux, car malgré cette mutualisation leurs manières de fonctionner et le type de compétition sont différents.
Malgré tout cela, les petits projets à gérer, les éléments divers, j’ai pris un très grand plaisir à organiser et à mutualiser ces championnats de France. Je suis très heureux d’y être parvenu et que cela ait été un succès. C’est toujours gratifiant lorsqu’on s’aperçoit que les participants, comme les encadrants et les directeurs sont satisfaits. Ces championnats se sont très bien déroulés.
Au niveau sportif, je suis très content également, car c’est la seconde année consécutive qu’une équipe de l’Académie de Lille finit sur le podium en UNSS. Cette organisation au sein de l’académie de Lille, je la souhaitais également pour aider au développement du karaté scolaire ici. J’ai pu envoyer cinq équipes, contre seulement deux l’année dernière.
En sait-on déjà un peu sur l’organisation de l’année prochaine ?
AP : Pas vraiment. Une chose est sûre, c’est que ça n’aura pas lieu à Lille. C’est impossible que ce soit deux fois au même endroit, très simplement par ce qu’il faut couvrir l’ensemble du territoire, et que cela permet que chaque académie puisse participer à moindre frais chacune son tour.
Mon rêve serait qu’une autre académie prenne ce projet de mutualisation, et puisse ainsi essayer de pérenniser cela. Mais pour que ça soit possible, cela implique qu’une personne s’en charge, et je sais que c’est un gros travail. Il faut désormais attendre pour en savoir plus…